Voici la question 28 de la Série« MISCELLANEA MACIONICA » (Miscellanées Maçonniques) tenue par Guy Chassagnard, ancien journaliste professionnel qui, parvenu à l’âge de la retraite, a cessé de traiter l’actualité quotidienne, pour s’adonner à l’étude de la Franc-Maçonnerie et de son histoire.
Miscellanea Macionica : Pourquoi mettre bas la calotte ?
Il est d’évidence que tout au long du XIXe siècle, ainsi que dans les toute premières années du XXe, les francs-maçons de France et les dignitaires catholiques se sont affrontés avec violence. Les premiers prônaient la liberté de pensée et l’égalité des droits ; les autres défendaient l’ordre, la tradition et le pouvoir – que celui-ci fût royal ou impérial. Les lois sur la liberté d’association (1901) ainsi que sur la séparation de l’Église et de l’État (1905) marquèrent la victoire des uns sur les autres.
Dans les loges du Grand Orient de France, on prit alors l’habitude, après avoir promis de respecter la Loi du silence, de s’exclamer dans le temple : « Vive la République, à bas la Calotte ! »
S’il n’apparaît pas utile de définir la République, égalitaire, sociale et laïque chère aux francs-maçons, pour beaucoup radicaux et socialistes à l’époque, la calotte mérite ici quelques explications techniques.
La calotte était, au XIXe siècle, avec sa forme de kippa juive, le couvre chef officiel des ecclésiastiques de l’Église catholique ; blanc pour le pape, pourpre pour les cardinaux, violet pour les évêques, enfin noir pour le bas clergé. Mettre bas la calotte c’était, pour les francs-maçons, mettre fin à l’emprise du religieux sur l’homme.
Mais le temps a passé. La Franc-Maçonnerie a augmenté le nombre de ses adeptes, tandis que l’Église perdait ses fidèles. Il n’est plus besoin, de nos jours, de s’en prendre à la calotte des curés. S’il demeure un danger religieux en ce bas monde, il n’est plus d’essence papale, catholique ou chrétienne.
• Pour information : Petit Dictionnaire de la Franc-Maçonnerie (Guy Chassagnard, Éditions Alphée – Jean-Paul Bertrand, 2005).
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En France, sous la Troisième République, fortement anticléricale et maçonne, un slogan populaire souvent répété est « À bas la calotte », employé pour dénoncer l’influence de la religion sur la vie publique.
A bas la calotte, certes, mais toutes les calottes, kippas et autres burquas…
« A bas les calottes » (donc d’où qu’elles viennent), dans certaines LL on le dit encore, dont la mienne ! Car les religions, notamment les 3 monothéistes, dogmatiques par essence, ne perdront jamais de vue d’avoir ou de retrouver le pouvoir. Pouvoir d’emprise sur les consciences des peuples, d’imposer le dogme et quel moyen plus efficace que d’être au cœur des affaires de l’Etat ! Dans beaucoup de pays la religion a une influence totale ou partielle sur la conduite d’un pays. Dans d’autres comme en France, certes la religion a été séparée de l’Etat, mais elle rêve toujours d’y revenir, et dès que l’occasion pourra se présenter, elle(s) n’hésitera(ont) pas. Les Mac.°. ne doivent jamais perdre cela de vue.