QUAND LA QUESTION PARAÎT ÉVIDENTE…
Lorsqu’on pose une question à un initié, la réponse semble souvent évidente. Tellement évidente, d’ailleurs, qu’en cherchant à aller un peu plus loin sur le chemin de la réflexion, les certitudes vacillent.
Le sens du devoir se confond avec la tolérance, la fidélité se mêle à la remise en cause, et la sincérité flirte avec la bienveillance. Autant de vertus qui s’entrechoquent si l’on n’y met pas un peu d’ordre.
Ce que nous proposons ici n’est pas une explication, ni une transmission de vérités toutes faites, mais une invitation à la réflexion — un accompagnement sur le sentier intérieur qui jalonnera tout un cycle de travail.
RÉFLÉCHIR : LE MIROIR DE L’ÂME
Réfléchir, c’est d’abord se refléter. C’est regarder dans le miroir de l’âme sa propre image, l’accueillir, l’analyser et la transformer pour la rendre conforme à ce que nous voudrions être — à notre devenir initiatique.
Dans les rites anciens, comme celui d’Emulation, le candidat était conduit dans le cabinet de réflexion.
Petite cellule obscure, peinte de noir et seulement éclairée d’une bougie, elle abritait des symboles soigneusement disposés : le sablier, le crâne, le sel, le pain… autant d’invitations à méditer sur la condition humaine et sur le sens de la vie.
LE TESTAMENT PHILOSOPHIQUE : UN ENGAGEMENT SPIRITUEL
À l’intérieur de ce lieu symbolique, le récipiendaire devait répondre à cinq questions fondamentales, inscrites sur une feuille appelée le testament philosophique.
Ce document, lu avant l’initiation puis brûlé en loge, représentait la fin de l’ancien homme et la promesse d’une renaissance.
Ces cinq questions étaient :
- Que doit l’homme à Dieu ?
- Que doit-il à sa Patrie ?
- Que doit-il à l’Humanité ?
- Que doit-il à sa Famille ?
- Que doit-il à lui-même ?
Ces interrogations formaient la première pierre du travail maçonnique, le premier burinage intérieur. Elles permettaient à la loge de mesurer la disposition morale et spirituelle du profane — et de savoir si celui-ci avait les qualités nécessaires pour devenir un maçon digne de ce nom.

SEPT QUESTIONS POUR UN CHEMINEMENT INITIATIQUE
Si ces cinq questions fondent l’essence de la Franc-Maçonnerie, il semble juste d’en ajouter deux, que tout initié, à un moment de sa vie maçonnique, se doit de poser :
6. Que doit-il à la Franc-Maçonnerie ?
7. Que doit-il à ses Frères ?
Ces deux dernières interrogations complètent le cycle symbolique du chiffre sept, nombre de la plénitude et de l’accomplissement.
ET NOUS, QUE TRANSMETTRONS-NOUS ?
Le travail maçonnique est inépuisable. C’est pour cela que nous portons un tablier : pour rappeler que l’œuvre n’est jamais achevée.
Mais si nos anciens Frères nous ont laissé tant de témoignages, dans la pierre comme dans les esprits, alors une ultime question s’impose à nous, maçons du millénaire :
Qu’allons-nous transmettre à notre tour ?
Cette réflexion, simple en apparence mais infinie dans sa portée, est peut-être la plus belle des planches à tracer.
Source : Loge Laval



