À Lyon, à la Belle Époque, un homme reçoit gratuitement chaque jour dans son hôtel particulier de la rue Tête-d’Or des dizaines de malades désespérés. Pendant plus de trente ans, de nombreux cas de guérisons extraordinaires sont attestés par des témoins et des médecins, dont certains semblent relever du miracle. Cet homme se nomme Nizier Anthelme Philippe (1849-1905), dit maître Philippe ou Monsieur Philippe.
Tandis que des occultistes comme Papus, Sédir, Marc Haven, l’ont pris pour maître spirituel, Monsieur Philippe entretint aussi des relations privilégiées avec certains souverains d’Europe, et particulièrement avec le tsar Nicolas II, l’impératrice Alexandra et les grands-ducs russes, au point d’inquiéter la police secrète russe et le gouvernement français.
En exploitant toutes les sources disponibles et de nombreux documents inédits, notamment son dossier de surveillance policière, Serge Caillet nous permet de suivre pas à pas cet homme hors du commun qui, paradoxalement, pouvait confier à un journaliste : » J’ignore tout de moi, je n’ai jamais compris ni cherché à m’expliquer mon mystère « , alors qu’il affirmait à ses disciples : » Ne craignez pas de me perdre ; j’ai un pied au fond de la mer, un sur la terre, une main vers vous et l’autre vers le Ciel. «
MONSIEUR PHILIPPE, L’AMI DE DIEU
de Serge Caillet – Editions Dervy – Aoôut 2025
Deux documents publiés in extenso viennent fort utilement illustrer cette biographie : le carnet personnel du Dr Gérard Encausse (Papus), dans lequel celui-ci a relevé et classé des propos de Monsieur Philippe et un journal anonyme de comptes rendus des extraordinaires séances de guérison et d’enseignement données par Monsieur Philippe à Lyon.
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Avec cette troisième édition, Serge Caillet restitue la figure mystérieuse et lumineuse de Nizier Anthelme Philippe (1849-1905). Guérisseur lyonnais, confident des âmes et des corps, reconnu par ses disciples comme un véritable « ami de Dieu », Monsieur Philippe apparaît dans ces pages comme un intercesseur entre ciel et terre. La plume de Serge Caillet nous mène de Lyon à Saint-Pétersbourg, au cœur d’une fresque où l’histoire se fait rituel de mémoire et liturgie du mystère. Car Philippe ne fut pas seulement un thaumaturge de la Belle Époque, mais un maître spirituel entouré de Papus, Marc Haven ou Sédir, et lié aux souverains russes jusqu’à inquiéter les chancelleries. Derrière l’homme des guérisons se dévoile un chemin évangélique de simplicité et d’amour, où le magnétisme animal se transmue en magnétisme spirituel. En retraçant cette trajectoire, Serge Caillet unit la rigueur de l’historien et la ferveur de l’initié. Nous sortons de cette lecture comme d’une loge intérieure : Philippe, l’ami de Dieu, nous rappelle que l’initiation véritable ne réside pas dans l’accumulation des savoirs mais dans l’ouverture à la lumière et dans la fraternité qui relie les êtres.