Il existe des phrases qui, dans leur simplicité apparente, contiennent tout un monde.
Celle-ci, prononcée par celui qui demande la parole en Loge, est de celles-là.
Lorsque nous disons :
« Vénérable Maître, mes Frères, dans tous vos degrés et qualités… »,
nous ne faisons pas qu’introduire une intervention.
Nous reconnaissons l’Ordre dans lequel nous nous trouvons, la dignité de ceux qui nous entourent, et la part spirituelle qui préside à nos travaux.
Ce n’est pas une formule automatique.
C’est un geste intérieur.
Car parler en Loge n’est jamais simplement prendre la parole ;
c’est se présenter devant l’Autre, devant le Temple, devant soi-même.
Cette phrase nous rappelle que ce que nous allons dire s’inscrit dans une longue chaîne, faite de paroles, de silences, de recherches, d’efforts, de doutes et de reprises.
Elle nous invite à l’humilité.

Lorsque nous l’énonçons, nous reconnaissons le Vénérable Maître qui conduit les travaux, mais aussi tous les Frères, quel que soit leur degré.
L’apprenti dans son silence, le compagnon dans sa quête, le maître dans ses épreuves : tous sont ici, présents, et chacun mérite d’être reconnu.
Il n’y a pas de hiérarchie d’importance, seulement des étapes d’un même chemin.
Nous affirmons donc, avec ces quelques mots, que nul ne parle depuis une position de supériorité.
La parole en Loge n’est jamais un exercice d’autorité.
Elle est une offrande.
Elle n’est pas dite pour briller, convaincre ou imposer, mais pour transmettre ce qui, en nous, cherche la lumière.
Cette phrase est aussi un seuil.
Elle marque le passage du silence à la parole.
Elle nous rappelle que le silence n’est pas une absence, mais une préparation ; qu’avant d’être prononcée, la parole doit être habitée.
Elle souligne l’enjeu : dire quelque chose qui n’appartient pas à l’ego, mais à ce qui en nous aspire à la vérité.
Ainsi, lorsque nous disons :
« Vénérable Maître, mes Frères, dans tous vos degrés et qualités… »,
nous reconnaissons que nous ne sommes pas seuls à penser.
Nous pensons ensemble.
Et lorsque nous concluons,
« Il a dit »,
nous ne déclarons pas que nous avons terminé de parler, mais que, pour aujourd’hui, nous avons donné ce que nous avions à offrir.
Entre ces deux formules — l’ouverture et la clôture — se tient tout l’apprentissage maçonnique de la parole juste :
celle qui ne cherche pas à vaincre, mais à unir ;
celle qui ne cherche pas à convaincre, mais à éveiller.
Pour cette raison, peut-être, cette formule n’est pas seulement un protocole.
Elle est un rappel, discret mais essentiel, de ce qui fonde notre démarche :
La parole n’a de valeur que lorsqu’elle est offerte avec respect, conscience et fraternité.
Et c’est alors seulement qu’elle peut conduire à la Lumière.
Il a dit.




Je suis tellement passionné par le regard maçonnique mais je ne sais comment intégrer cet illustre institution des hommes moralement et spirituellement acompli. je me soumet à votre bienveillante diligence dans l’orientation de ce que vous jugerez le mieux pour moi