L’article de L’Essentiel de l’Éco – Francs-maçons : leur vraie influence aujourd’hui – rappelle d’abord une évidence trop souvent ignorée : la franc-maçonnerie n’est plus aujourd’hui un pouvoir d’influence occulte, ni un réseau déterminant dans l’appareil politique, comme elle a pu l’être à certaines périodes de l’histoire (notamment sous la IIIᵉ République).
Les chiffres cités — environ 170 000 à 200 000 membres en France, soit 0,4 % de la population adulte — confirment que la franc-maçonnerie représente un courant minoritaire, mais présent, structuré et actif.
Ce faible pourcentage suffit à nourrir les fantasmes, mais ne permet en rien d’imposer une orientation politique nationale.

L’article met en lumière ce que beaucoup de francs-maçons eux-mêmes constatent :
l’influence d’aujourd’hui est moins verticale et politique que culturelle et morale.
1. Une influence qui passe désormais par la parole publique
Les obédiences ne cherchent plus (et ne pourraient plus) influencer l’État de l’intérieur.
Leur action passe par :
- auditions parlementaires (ex. fin de vie),
- livres blancs,
- colloques, conférences, tribunes,
- prises de position publiques sur la laïcité, la liberté de conscience, la dignité humaine.
Il s’agit d’une influence assumée, transparente, déclarée auprès de la HATVP.
On est donc loin du mythe de l’action secrète ou clandestine.
C’est ce que l’on pourrait appeler un « lobbying républicain », comparable à celui d’ONG, de syndicats, ou de fondations philosophiques.
2. Une fragmentation des sensibilités
L’article souligne la diversité interne du paysage maçonnique :
| Obédience | Sensibilité dominante | Particularité |
|---|---|---|
| GODF | Laïque & sociétale | Mixité croissante & débat public assumé |
| GLDF | Spiritualité symbolique | Livre blanc & diplomatie discrète |
| GLNF | Tradition initiatique régulière | Neutralité sur le débat public |
| Droit Humain | Mixte & universaliste | Forte dimension sociétale |
| GLFF | Féminine | Approche éthique & fraternité vécue |
Cette diversité est une force d’ouverture, mais rend impossible une action politique coordonnée.
Il n’y a donc pas de “bloc maçonnique” — seulement des loges, des personnes, des intentions, des travaux.
3. Une influence locale plus concrète que nationale
Ce point est essentiel.
Si l’influence nationale est diffuse, l’influence locale reste réelle :
- Échange d’idées
- Mise en réseau
- Soutien à des initiatives civiques
- Défense de la laïcité ou du vivre-ensemble
Dans les villes moyennes, les loges fonctionnent encore comme des lieux de confiance et de transmission.
Non pas pour “tenir” le pouvoir, mais pour tenir le lien.
4. Une institution entre critique et vulnérabilité
L’article souligne deux réalités opposées :
- La franc-maçonnerie est attaquée par des discours complotistes
- Elle est exposée aux dérives individuelles (affaires isolées → récupération médiatique)
Ce paradoxe est ancien :
plus la franc-maçonnerie se montre, plus certains croient à ce qu’elle cache.
Cette vulnérabilité explique pourquoi la discrétion fraternelle demeure, malgré l’ouverture.
5. De l’influence au témoignage
L’enseignement principal de cet article est peut-être celui-ci :
La franc-maçonnerie n’a plus à gouverner, mais à témoigner.
Témoigner que :
- la raison a sa place dans le débat public,
- la conscience ne doit pas être soumise au dogme,
- la tolérance n’est pas faiblesse mais courage,
- la fraternité n’est pas un mot creux mais un choix quotidien.
Ce n’est pas moins qu’avant —
c’est autrement.
L’influence maçonnique d’aujourd’hui n’est ni invisible ni toute-puissante :
elle est limitée, assumée, publique, et repose non sur la force d’un réseau, mais sur la qualité de la pensée que ses membres apportent au monde.
La franc-maçonnerie reste, avant tout :
Un lieu où l’on apprend à penser.
Et penser n’a jamais cessé d’être une force.





Ceci est d’autant plus vrai qu’il me semble les obédiences fonctionnent toujours à l’ancienne remontant tout à les conseils de l’ordre, leurs dignitaires et que peu parmi ces derniers sont sur X, WhatsApp, LinkedIn, et autres médias… Quelques youtubers et encore…
Dans la plupart des mairies des villes de 40 000habitant il y a un bureau de communiquant , d’influenceurs, de réseauteur…
La communication efficace tant vers le grand Public que les autres influenceurs ne semble pas la priorité.
Un exemple au GODF il n’y a pas de page grand public présentant les loges régionales… Et comme les provinciaux (majoritaires) préfèrent leur province …
Demandez à un Corse, Toulousain s’il passerait par Paris pour s’adresser à son voisin.
Les sites des obédiences s’adressent majoritairement aux parisiens.
Heureusement quelques FM plus ouverts suivent des médias maçonniques ouverts souvent inter obédenciels et à tous rites…