Il y a une vérité indicible dans l’interdiction papale de la franc-maçonnerie qui implique les Templiers, les Croisades, les Jacobites, les Jésuites, les Cardinaux, les Premiers Ministres, les Papes et les Rois. Cependant, cela devient encore plus croustillant lorsque les Cardinaux et les Papes enfreignent le 9e commandement « Tu ne porteras pas de faux témoignage » non seulement contre la franc-maçonnerie mais aussi à plusieurs reprises contre d’autres chrétiens.
Dans cette série en 5 parties du Progrès maçonnique quotidien, nous aborderons la vérité indicible de l’interdiction papale de la franc-maçonnerie et découvrirons comment le pape Clément XII en est venu à publier sa tristement célèbre bulle papale en 1738 qui a enfreint le 9e commandement pour condamner les Liberi Muratori et les Francs Massons (francs-maçons) et a depuis conduit à des siècles de désinformation et de mensonges sur la franc-maçonnerie.

Avant d’aborder la bulle papale de 1738 du pape Clément XII, nous devons comprendre les événements clés qui ont conduit à cela et qui était probablement le frère responsable d’avoir poussé un cardinal qui était Premier ministre de la France à convaincre le pape de prendre cette mesure.
Le frère Andrew Michael Ramsay est né le 9 juillet 1686 à Ayr, en Écosse, et a vécu jusqu’au 6 mai 1743. Il était communément appelé Chevalier Ramsay, ce qui signifie en français « Chevalier Ramsay », car en 1723, il fut fait chevalier dans l’Ordre de Saint-Lazare de Jérusalem, également connu sous le nom de Frères lépreux de Jérusalem ou Lazaristes, un ordre militaire catholique fondé pendant les croisades dans un hôpital pour lépreux de Jérusalem et nommé d’après son saint patron, Lazare. L’Ordre des Lazaristes était un ordre de chevalerie hospitalier et militaire sous la domination de Saint Augustin. Ramsay deviendra le Grand Maître de l’Ordre de Lazare.
En 1724, il entra dans la famille jacobite de Rome après avoir été envoyé pour enseigner aux deux fils de Jacques François Édouard Stuart, prétendant au trône d’Angleterre, d’Irlande et d’Écosse. Les deux fils qu’il devait enseigner étaient Charles Édouard Stuart et Henry. Charles Édouard Stuart est affectueusement connu sous le nom de Bonnie Prince Charlie et, après la mort de son père, il devint le prétendant au trône des Stuart et mena le soulèvement jacobite de 1745. En tant que Bonnie Prince Charlie, l’aîné n’avait que trois ans et demi, il s’avéra peu pratique d’enseigner aux deux fils, ce qui poussa Ramsay à retourner à Paris.
Plus tôt dans sa vie, Ramsay s’était lié d’amitié avec le marquis de Fénelon, un jeune parent de l’archevêque et élève de Madame Guyon. On attribue à Fénelon la conversion de Ramsay au catholicisme, mais c’est grâce à leur amitié que Ramsay s’est fait remarquer par la notoriété de l’époque, ce qui l’a conduit à participer activement aux négociations de haut niveau sur une taxe sur les biens des exilés jacobites proposée par le gouvernement britannique. C’est au cours de ces négociations que Ramsay a fait la connaissance du cardinal Fleury, qui est devenu plus tard le premier ministre du roi Louis XV de France et qui a été le dirigeant effectif de la France avec l’assentiment du roi.
En 1730, lors d’une visite en Angleterre, Ramsay fut initié à la Horn Lodge de Londres, en compagnie de plusieurs autres frères de noble naissance. En tant qu’écrivain et penseur de renom, et par ses œuvres, il devint également membre du Club de l’Entresol, un groupe de réflexion des débuts de l’ère moderne, ainsi que membre de la Royal Society et de la Spalding Gentlemans Society, cette dernière entretenant une correspondance avec la Society of Antiquaries of London. La Spaling Gentlemans Society et la Royal Society jouèrent un rôle important dans l’essor de la franc-maçonnerie sépulcrale.
Entre la franc-maçonnerie et son adhésion à ces clubs, il avait un cercle d’amis qui comprenait Isaac Newton, David Hume et John Desaguliers ainsi que des relations avec John Gay et Alexpander Pope.
De nombreux écrits et activités de lobbying de Ramsay se concentrèrent sur la restauration des prétentions jacobites sur les trônes anglais, écossais et irlandais. Jacobite convaincu, il épousa Marie Nairne en juin 1735. Elle était la fille de Sir David Nairne, personnage central de l’administration politique jacobite, ce qui lui valut d’être nommé baronnet dans la pairie jacobite. C’est à l’occasion de son mariage avec Marie Narne que Ramsay fut créé chevalier et baronnet écossais.
Ramsay s’est associé à la franc-maçonnerie lors de son introduction en France vers 1725, où il est devenu Grand Orateur de l’Ordre des Francs-Maçons. C’est là qu’en 1737, il a écrit son « Discours prononcé à la réception des francs-maçons », connu sous le nom d’Oraison de Ramsay ou Discours de Ramsay, dans lequel il a relié la franc-maçonnerie aux chevaliers croisés. Ramsay a ensuite envoyé son discours au cardinal Fleury, comme je l’ai mentionné plus tôt, qui était le Premier ministre (en fait le ministre en chef) et le dirigeant par procuration de la France sous le roi Louis XV.
Depuis la retraite des Jacobites en France au début du XVIIIe siècle, les Jacobites et les Jésuites ont entretenu des relations chaleureuses. En fait, de nombreux degrés écossais ou hauts degrés de la franc-maçonnerie, aujourd’hui connus sous le nom de Rite écossais, ont été formés en France et ont été fortement influencés par les Jésuites, notamment le 18e degré ou degré de la Rose Croix. Cependant, c’est la coalition jésuite/jacobite qui est considérée comme ayant eu le plus d’impact sur la formation des degrés chevaleresques en franc-maçonnerie.
Mais en envoyant son Discours au cardinal Fleury, ainsi qu’à la coalition jacobite/jésuite au sein des Francs-maçons, ce qui allait finalement aboutir à la bulle papale interdisant la franc-maçonnerie. Alors, qu’y avait-il exactement dans le Discours de Ramsay de si hérétique, le voici ci-dessous dans son intégralité.
Voici la version du site Web de la Loge AF & AM No. 620 GRC de Quinte St. Alban – https://www.freemasonryresearchforumqsa.com/ramsay.php#a6
Pour demain, nous examinerons cela un peu plus en détail.
LA VERSION DE 1736
Discours du chevalier Ramsay
prononcé à la Loge Saint-Jean le 26 novembre 7)
Omne trinum perfectum (triangle équilatéral)
Messieurs, La noble ardeur que vous montrez pour entrer dans l’ancien et très illustre Ordre des Francs-Maçons est une preuve certaine que vous possédez déjà toutes les qualités nécessaires pour en devenir membres. Ces qualités sont la philanthropie, le secret inviolable et le goût des beaux-arts.
Lycurgue , Solon , Numa et tous les autres législateurs politiques n’ont pu rendre leurs républiques durables : quelque sages que fussent leurs lois, elles ne pouvaient s’étendre dans tous les pays et dans tous les siècles. Comme elles étaient fondées sur les victoires et les conquêtes, sur la violence militaire et sur l’élévation d’un peuple au-dessus d’un autre, elles ne pouvaient devenir universelles ni satisfaire à tous les goûts, à tous les génies et à tous les intérêts de toutes les Nations. La philanthropie n’était pas leur base ; le faux amour d’un coin d’hommes qui habitent un petit canton de l’univers et qui l’appelaient la patrie, détruisit dans toutes ces républiques guerrières l’amour de l’humanité en général. Les hommes ne se distinguent pas essentiellement par la différence des langues qu’ils parlent, des vêtements qu’ils portent, ou des coins de cette fourmilière qu’ils occupent. Le monde entier n’est qu’une grande république, dont chaque nation est une famille, et chaque individu un enfant. C’est, messieurs, pour ressusciter et répandre ces anciennes maximes tirées de la nature de l’homme que notre société a été fondée. Nous voulons réunir tous les hommes d’un goût sublime et d’une humeur agréable par l’amour des beaux-arts, où l’ambition devienne une vertu, où l’intérêt de la fraternité soit celui de tout le genre humain, où toutes les nations puissent puiser dans de solides connaissances, et où les sujets de tous les différents royaumes puissent conspirer sans jalousie, vivre sans discorde et s’aimer les uns les autres. Sans renoncer à leurs principes, nous bannissons de nos lois toutes les disputes qui peuvent affecter la paix de l’esprit, la douceur des mœurs, les sentiments tendres, la joie raisonnable, et cette parfaite harmonie qui ne se trouve que dans l’excision de tous les excès indécents et de toutes les passions discordantes.
Nous avons aussi nos mystères : ce sont des signes figurés de notre science, des hiéroglyphes très anciens et des mots tirés de notre art, qui composent un langage tantôt muet et tantôt très éloquent pour communiquer à la plus grande distance, et pour reconnaître nos collègues de quelque langue ou de quelque pays qu’ils soient. Nous n’en dévoilons le sens littéral qu’à ceux que nous recevons pour la première fois. Ce n’est qu’aux disciples que nous révélons le sens sublime et symbolique de nos mystères. C’est ainsi que les Orientaux, les Égyptiens, les Grecs et les sages de toutes les nations cachaient leurs dogmes sous des figures, des symboles et des hiéroglyphes. La lettre de nos lois, de nos rituels et de nos secrets ne présente souvent à l’esprit qu’un amas confus de paroles inintelligibles : mais les initiés y trouvent un mets exquis qui nourrit, qui élève et qui rappelle à l’esprit les vérités les plus sublimes. Il arriva parmi nous ce qui n’arrivait guère dans aucune autre société. Nos loges ont été établies autrefois et se sont répandues aujourd’hui dans toutes les nations policées, et cependant dans une si grande multitude d’hommes, aucun membre n’a jamais trahi notre secret. Les esprits les plus légers, les plus indiscrets et les moins instruits apprennent à se taire dès qu’ils entrent au milieu de cette grande science qui est la nôtre : ils semblent alors se transformer et devenir des hommes nouveaux, à la fois impénétrables et pénétrants. Si quelqu’un a violé les serments qui nous lient, nous n’avons d’autre loi criminelle que le remords de sa conscience et l’exclusion de notre société, selon ces paroles d’Horace :
Pour un silence fidèle, il y a une récompense certaine.
J’interdirai à quiconque a révélé
le rite sacré de la mystérieuse Cérès de résider
dans la même demeure ou de larguer
le délicat navire avec moi. …
Horace fut autrefois orateur d’une grande loge établie à Rome par Auguste, tandis que Mécène et Agrippa y étaient surveillants. 9) Les meilleures odes de ce poète sont des hymnes qu’il composa pour être chantées à nos orgies. Oui, messieurs, les fameuses fêtes de Cérès à Eleusis , dont parle Horace, ainsi que celles de Minerve à Athènes et d’Isis en Égypte, n’étaient autres que des loges de nos initiés, où nous célébrions nos mystères avec des repas et des libations, mais sans les excès, la débauche et l’intempérance où tombèrent les païens, après avoir abandonné la sagesse de nos principes et la propreté de nos maximes.
Le goût des arts libéraux est la troisième qualité requise pour entrer dans notre Ordre, la perfection de ce goût est l’essence, la fin et l’objet de notre union. De toutes les sciences mathématiques, celle de l’architecture, soit civile, navale ou militaire, est sans doute la plus utile et la plus ancienne. C’est par elle que nous nous défendons contre les insultes de l’air, contre l’instabilité des vagues, et surtout contre la fureur des autres hommes.
C’est par notre art que les mortels ont trouvé le secret de bâtir des maisons et des villes pour réunir de grandes sociétés, de parcourir les mers pour communiquer les richesses de la terre et des vagues d’un hémisphère à l’autre, et enfin de former des remparts et des machines contre un ennemi plus redoutable que les éléments et les animaux, je veux dire contre l’homme même qui n’est qu’une bête féroce, à moins que son naturel ne soit adouci par les maximes douces, paisibles et philanthropiques qui règnent dans notre société.
Telles sont, Messieurs, les qualités requises dans notre Ordre, dont nous devons maintenant vous dévoiler en quelques mots l’origine et l’histoire.
Notre science est aussi vieille que le genre humain, mais l’histoire générale de l’art ne doit pas être confondue avec l’histoire particulière de notre société. Il y a eu des architectes dans tous les pays et dans tous les siècles, mais tous ces architectes n’étaient pas des francs-maçons initiés à nos mystères. Chaque famille, chaque république et chaque empire dont l’origine se perd dans une obscure antiquité a sa fable et sa vérité, sa légende et son histoire, sa fiction et sa réalité. La différence entre nos traditions et celles de toutes les autres sociétés humaines, c’est que les nôtres sont fondées sur les archives du plus ancien peuple de l’univers, 10) le seul qui existe aujourd’hui sous le même nom qu’autrefois, sans se confondre avec les autres nations quoique dispersées partout, et le seul qui ait conservé ses livres anciens, tandis que ceux de presque tous les autres peuples sont perdus. 11) . Voici donc ce que j’ai pu recueillir de notre origine dans les très vieilles archives de notre Ordre, 12) dans les actes du Parlement d’Angleterre qui parlent souvent de nos privilèges, et dans la juridiction vivante d’une nation qui fut le centre de notre science arcanique depuis le Xe siècle. Daignez, messieurs, redoubler d’attention ; frères surveillants couvrez la loge, éloignez d’ici le vulgaire laïc. Tenez-vous à l’écart, ô éloignez-vous, vous les profanes, je hais le vulgaire et l’évite, taisez-vous.
Le goût suprême de l’ordre, de la symétrie et de la projection ne peut être inspiré que par le Grand Arpenteur 13) Architecte de l’Univers dont les idées éternelles sont les modèles de la vraie beauté. 14) Ainsi voyons-nous dans les annales sacrées du législateur des Juifs que c’est Dieu lui-même qui enseigna au restaurateur de l’humanité les proportions de l’édifice flottant qui devait abriter pendant le déluge les animaux de toute espèce pour repeupler notre globe lorsqu’il sortirait des eaux. 15 Noé doit donc être regardé comme l’auteur et l’inventeur de l’architecture navale ainsi que comme le premier Grand Maître de notre Ordre. 16)
La science arcanique 17) fut transmise par une tradition orale 18) de lui à Abraham et aux patriarches, dont les derniers apportèrent notre art sublime en Egypte. 19) Ce fut Joseph qui donna aux Egyptiens les premières idées de labyrinthes, de pyramides et d’obélisques, qui ont fait l’admiration de tous les siècles, 20) C’est par cette tradition patriarcale que nos lois et nos maximes se répandirent en Asie, en Egypte, en Grèce et dans toute la Gentilité, mais nos mystères furent bientôt altérés, dégradés, corrompus et mêlés de superstitions, la science secrète 21) ne fut conservée pure que parmi le peuple de Dieu.
Moïse, inspiré par le Très-Haut, bâtit dans le désert un temple mobile conforme au modèle qu’il avait vu dans une vision céleste 22) sur le sommet de la montagne sainte, preuve évidente que les lois de notre art 23) sont observées dans le monde invisible où tout est harmonie, ordre et proportion. 24) Ce tabernacle ambulant, copie du palais invisible du Très-Haut qui est le monde supérieur, devint alors le modèle du célèbre temple de Salomon 25) le plus sage des rois et des mortels. Ce superbe édifice, soutenu par quinze cents colonnes de marbre de Paros, percé de plus de deux mille fenêtres, capable de contenir quatre cent mille personnes, fut construit en sept ans par plus de trois mille princes ou maîtres maçons dont le chef était Hiram-Abif, Grand Maître de la Loge de Tyr, à qui Salomon confia tous nos mystères. 26) Il fut le premier martyr de notre Ordre… sa fidélité à garder… son illustre sacrifice. 27) Après sa mort, le roi Salomon a écrit en figures hiéroglyphiques 28) nos statuts, nos maximes et nos mystères, et ce livre antique est le code originel de notre Ordre.
Après la destruction du premier temple et la captivité de la nation favorite, l’oint du Seigneur, le grand Cyrus, qui était initié à tous nos mystères, constitua Zorobabel Grand Maître de la loge de Jérusalem, 29) et lui ordonna de poser les fondements du second temple où fut déposé le mystérieux Livre de Salomon30 ) . Ce Livre fut conservé pendant 12 siècles dans le temple des Israélites, mais après la destruction de ce second temple sous l’empereur Titus et la dispersion de ce peuple, cet antique livre fut perdu jusqu’au temps des croisades, qu’il fut retrouvé en partie après la prise de Jérusalem.31 ) Nous déchiffrâmes ce code sacré et sans pénétrer l’esprit sublime de toutes les figures hiéroglyphiques qui s’y trouvaient, nous renouvelâmes notre ancien Ordre32 ) dont Noé, 33) Abraham, 34) les patriarches, 35) Moïse, 36) Salomon, 37) et Cyrus38 ) furent les premiers grands maîtres. Voilà, messieurs, nos anciennes traditions. 39) Voici maintenant notre véritable histoire. 40)
Au temps des guerres saintes en Palestine, 41) plusieurs princes, seigneurs et artistes entrèrent en société, firent vœu de restaurer les temples des chrétiens en Terre sainte, s’engagèrent par serment à employer leur science et leurs biens pour ramener l’architecture à l’institution primitive, 42) rappelèrent tous les signes antiques et les paroles mystérieuses de Salomon, 43) à se distinguer des infidèles et à se reconnaître les uns les autres… (et décidèrent de) s’unir intimement avec…. 44) Dès lors et depuis, nos loges furent connues sous le nom de loges de Saint-Jean 45) dans tous les pays. Cette union fut faite à l’imitation des Israélites lorsqu’ils reconstruisirent le second temple. Tandis que les uns maniaient la truelle et le compas, les autres les défendaient avec l’épée et le bouclier. 46)
Après les déplorables aventures des guerres saintes, l’extinction des armées chrétiennes et le triomphe de Bendocdor Sultan d’Egypte pendant la huitième et dernière croisade, le fils d’Henri III d’Angleterre, le grand prince Edouard, voyant qu’il n’y aurait plus de sûreté pour ses confrères maçons en terre sainte lorsque les troupes chrétiennes se retireraient, les ramena tous et cette colonie de fidèles s’établit ainsi aussi en Angleterre. Comme ce prince était doué de toutes les qualités d’esprit et de cœur qui forment les héros, il aimait les beaux-arts et surtout notre grande science. Monté sur le trône, il se déclara grand maître de l’Ordre, lui accorda plusieurs privilèges et franchises, 47) et dès lors les membres de notre confrérie prirent le nom de Francs-Maçons.48 )
Depuis ce temps-là la Grande-Bretagne est devenue le siège de la science arcanique, la gardienne de nos dogmes et la dépositaire de tous nos secrets. 49) Des îles Britanniques l’antique science commence à passer en France. 50) La nation la plus spirituelle de l’Europe 51) deviendra le centre de l’Ordre et diffusera sur nos statuts les grâces, la délicatesse et le bon goût, qualités essentielles dans un Ordre dont la base est la sagesse, la force et la beauté 52) du génie. 53) C’est dans nos loges à l’avenir que les Français verront sans voyager, comme dans une table abrégée, les caractères de toutes les nations, 54) et c’est ici que les étrangers apprendront par expérience que la France est la véritable patrie de tous les peuples. 55)

Voici les notes que QSA Lodge a prises sur le discours
7) Décembre.
8) La maçonnerie, en particulier celle des monuments décrits dans la Bible, comme le temple de Salomon, dont les noms des deux colonnes (Boaz et Jakin) sont employés en maçonnerie comme des mots sacrés.
9) Historiquement impossible. Cet abus de langage s’explique sous la plume de Ramsay par l’analogie que ce dernier conserve entre les fêtes maçonniques et les banquets des mystères de l’antiquité gréco-romaine.
10) La Bible hébraïque.
11) Déclaration aussi importante que vraie : la Bible constitue aujourd’hui le seul mémorial connu de l’ensemble de la tradition primordiale, mémorial dont le caractère intact et intelligible en fait le seul document actuellement capable de permettre aux contemporains de retrouver le contenu de cette tradition.
12) Les Anciennes Charges .
13) Même si la géométrie divine se retrouve dans la philosophie grecque de l’antiquité, ce symbole du Dieu Géomètre semble directement inspiré du Livre de la Sagesse II, 20 : « Tu as tout réglé avec mesure, nombre et poids. »
14) La pensée platonicienne. La « vraie beauté » désigne ici les principes ontologiques symbolisés par le Grand Géomètre, Architecte de l’univers.
15) Gn 6, 13-22.
16) Non pas d’un point de vue socio-historique, mais d’un point de vue typologique.
17) L’ésotérisme propre au symbolisme architectural.
18) L’essence même de la Kabbale qui est « tradition » ou transmission orale des principes de l’exégèse symbolique de la Bible.
19) Gn 39-50.
20) Cette science du symbolisme architectural avait probablement été transmise à Joseph par Jacob, qui avait eu la révélation du symbolisme cosmologique des menhirs dont les obélisques sont la traduction égyptienne (Gn 28, 10-22).
21) Voir note 17 et le passage concerné. Il est de fait que jusqu’à preuve du contraire, seule la Bible principalement dans ses cinq premiers chapitres (Gen. 1-5) rend compte de la Tradition primordiale qui était le symbolisme traditionnel des constellations, source commune de toutes les traditions symboliques apparues au cours de l’histoire.
22) Voir Exode. 25, 9. Le modèle du sanctuaire vu par Moïse sur la montagne ne pouvait être que la structure du ciel étoilé (cf. Héb. 8, 5), qui joue un rôle capital dans toute la Bible. Dans ses Constitutions de 1723, Anderson avait évoqué le modèle du tabernacle montré à Moïse sur la montagne, mais sans parler de sa nature céleste.
23)Lois éthiques, ontologiques et psychologiques symbolisées par le plan des édifices sacrés de l’Antiquité, que ce soit en Mésopotamie, en Égypte, en Israël (cf. descriptions bibliques de sanctuaires juifs), ou plus tard en Grèce.
24) Cf. Livre de la Sagesse, 11, 20.
25) Affirmation fondée sur la typologie biblique du temple.
26) Pour l’ensemble de ce passage, voir 1 Rois 5-7.
27) Vague écho à la légende compagne du meurtre de maître Hiram (XVe siècle), reprise par la maçonnerie spéculative en 1730 (Samuel Prichard, Masonry Dissected ).
28) On pense d’abord aux livres sapientiaux attribués au roi Salomon : les Proverbes, l’Ecclésiaste, le Cantique des Cantiques et le Livre de la Sagesse. En réalité, Ramsay se réfère ici à I Rois 5, 9-14 et au Livre de la Sagesse 7, 15-21 qui évoquent la connaissance ésotérique de Salomon, qu’il présente comme la référence culturelle de base de la tradition maçonnique.
29) L’emploi du mot loge est ici un anachronisme.
30) Ce Livre de Salomon se réfère à I Rois 5, 9-14 et au Livre de la Sagesse 7, 15-21.
31) Nous n’avons conservé aucune trace de cette légende apocryphe. Ramsay se référerait-il néanmoins ici au symbolisme salomonique de l’art gothique des cathédrales ?
32) Compte tenu de la note 31, Ramsay se référerait ici aux origines salomoniques de l’art gothique des cathédrales médiévales, qui donnèrent naissance pendant la guerre de Cent Ans aux premières loges opérationnelles en Grande-Bretagne.
33) En tant que constructeur de l’arche et du premier autel.
34) En raison de quoi il construisit quatre autels.
35) Par référence au fait que Jacob a élevé un menhir.
36) En vertu du fait qu’il fut le constructeur du Tabernacle au moment de l’Exode.
37) Parce qu’il construisit le temple de Jérusalem.
38) Parce qu’il reconstruisit le temple de Jérusalem.
39) Les traditions sont de simples emprunts culturels qui n’impliquent aucune filiation socio-historique.
40) Histoire au sens de filiation sociologique, institutionnelle.
41) Ramsay fait débuter l’histoire institutionnelle de la franc-maçonnerie au début des croisades, c’est-à-dire à la fin du XIe siècle (le premier texte maçonnique date en réalité de 1356).
42) C’est-à-dire leur fonction symbolique et didactique qui était originellement la leur, projet apparemment réalisé par le style gothique des cathédrales dans la mesure où ces dernières reprenaient le modèle fourni par le temple de Salomon.
43) Cf. note 28.
44)Le reste du texte et la version définitive (1737) de l’Oraison permettent de combler cet espace vide par : « Les Chevaliers de Saint-Jean de Jérusalem ». Emprunt possible à un passage d’un écrit de Jonathan Swift daté de 1724, la Lettre de la Grande Maîtresse des Francs-Maçons à M. Harding imprimeur , dont Ramsay ne semble pas avoir perçu le caractère tout à fait fictif et ironique. Il faut cependant noter que le thème des croisés a pu être inspiré à Ramsay par la duchesse de Bouillon qui était dame de l’Ordre de la Croisade (Pierre CHEVALLIER, Les Ducs sous acacia , op. cit., p. 260).
45) Le nom des loges de Saint-Jean n’avait rien à voir avec les ordres de chevalerie ; il était exclusivement dû à l’analogie entre la figure de Jean-Baptiste et le symbolisme du signe pénal dit guttural utilisé par les maçons (voir à ce sujet notre annotation au manuscrit d’ Edimbourg ).
46) Voir Néhémie 4, 7-17.
47) Le premier texte maçonnique connu, le Règlement pour les maçons de Londres (1356), est postérieur à Édouard Ier (1239-1307), qui ne pouvait donc remplir le rôle que lui attribue à tort Ramsay, qui semble le confondre avec Édouard III.
48) Le premier texte maçonnique anglo-saxon date de 1356 : il s’agit des Règles pour les maçons de Londres .
49) L’ésotérisme propre au symbolisme architectural, tel qu’étudié par les francs-maçons.
50) La franc-maçonnerie passa de Grande-Bretagne à la France en 1725.
51) Ramsay renie ici la qualité spirituelle des Anglo-Saxons, peut-être en raison de la persistance en Grande-Bretagne de conflits interconfessionnels et interrégionaux.
52) Ce sont les trois dénominations des trois piliers qui occupent le centre d’une loge maçonnique.
53) Une des interprétations du symbole maçonnique de la lettre G. Mais surtout chez Ramsay, empruntée aux Constitutions d’Anderson de 1723, qui évoquent le « génie » à deux reprises (p. 25 et 47 de l’édition anglaise).
54) Allusion au cosmopolitisme qui transcende l’identitarisme national . La conclusion de Ramsay semble indiquer qu’à ses yeux, la maçonnerie anglo-saxonne était en 1736 incapable de faire preuve d’internationalisme. N’oublions pas qu’en tant qu’Écossais, Ramsay a pu faire l’objet d’un certain ostracisme de la part des Anglais.
55) Ce texte a été publié en entier dans : Raoul CHANDON DE BRIAILLES et Henri BERTAL, Archives municipales d’Épernay , Paris, Leclerc 1906, p. 332-336 ; et en partie dans : Pierre CHEVALLIER, Les Ducs sous acacia , Genève, Slatkine 1994, p. 147-149.
Souce :

C’est édifiant