MISCELLANÉES MAÇONNIQUES par Guy Chassagnard
Chronique 425
1875 – La mésentente des suprêmes conseils

Les délégués des suprêmes conseils participant au convent de Lausanne n’ont pas admis, dans un souci d’universalisme et de liberté religieuse, la déité du Grand Architecte de l’Univers, bien qu’adoptant la devise « Deus meumque jus » – Dieu et mon droit.
Ils ont ainsi fait de celui-ci un Principe créateur (Déclaration de principes), une Force intérieure (Traité d’union) et un Créateur suprême (Manifeste).
Mais leur refus de prendre parti dans le domaine de la spiritualité, à seule fin de plaire au plus grand nombre, devait conduire les maçons écossais à se rassembler en deux blocs distincts, celui de ceux qui affirment ouvertement leur foi en Dieu, et celui de ceux qui souhaitent n’en afficher que l’esprit.
La première réaction hostile au Convent de Lausanne vint du Suprême Conseil d’Écosse, qui informa la Juridiction Sud des États-Unis qu’il ne lui était pas possible de « substituer à la place de Dieu notre Père qui êtes aux Cieux un quelque chose, vague et indéfini » ; et proposa la formation d’une « Ligue offensive et défensive » proclamant son attachement au principe d’un Dieu révélé.
L’idée fit son chemin parmi les suprêmes conseils absents aux travaux de Lausanne ; et un « Premier Convent des Suprêmes Conseils Unis » aurait eu lieu à Édimbourg en septembre 1877, avec la participation des juridictions de Washington, d’Irlande, d’Écosse, d’Amérique centrale et de Grèce.
Aurait, et non eut lieu, parce que le journal anglais Freemasons, daté effectivement de septembre 1877, ne fit état que de la réunion de… « quatre illustres frères du 33e, tirés à quatre épingles, venus des quatre coins du monde, et se mettant en quatre, pour fendre en quatre un cheveu »
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En franc-maçon de tradition, attaché à l’histoire de ce qui fut jadis le Métier de la Maçonnerie avant que de devenir la Maçonnerie spéculative des Maçons libres et acceptés, notre frère Guy Chassagnard met en chroniques ce qu’il a appris dans le temple et… dans les textes ; en quarante et quelques années de pratique maçonnique. Ceci selon un principe qui lui est cher : Apprendre en apprenti, comprendre en compagnon, partager en maître.
© Guy Chassagnard – Auteur de :
- Le Dictionnaire de la Franc-Maçonnerie (SEGNAT, 2016),
- La Franc-Maçonnerie en Question (DERVY, 2017),
- Les Constitutions d’Anderson (1723) et la Maçonnerie disséquée (1730) (DERVY, 2018),
- La Chronologie de la Franc-Maçonnerie (SEGNAT 2019),
- Les Annales de la Franc-Maçonnerie (SEGNAT 2019)
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