MISCELLANÉES MAÇONNIQUES par Guy Chassagnard
Chronique 418
1871 – La fin de la Commune de Paris

✦ Malgré la publication d’autres manifestes, destinés « à leurs frères de France et du monde entier », malgré la création avec les compagnons de Paris d’une « Fédération » appelée à s’impliquer dans les combats, les francs-maçons parisiens ne sont pas en mesure de modifier le cours de l’histoire.
Le 21 mai, les troupes versaillaises entrent dans Paris.
Bombardements, incendies et massacres marquent à jamais une semaine que l’on qualifiera de « sanglante ».
On dénombre entre 5 et 6 000 tués du côté des Communards, 877 chez les Versaillais. 10 000 Parisiens seront déférés devant les tribunaux militaires ; 93 d’entre eux seront condamnés à mort, 251 aux travaux forcés et 4 600 déportés.
Jugement critique d’un écrivain contemporain : « Dépourvue d’idées neuves, de valeurs fondatrices et de dirigeants d’envergure, elle [la Commune] n’a jamais été en mesure de précipiter l’enfantement d’un monde nouveau. »
✦ Ni le Grand Orient de France, ni le Suprême Conseil de France (écossais) ne se sont officiellement impliqués dans l’aventure. Et ce n’est qu’à titre individuel que des francs-maçons – fort nombreux, il est vrai – ont combattu sur les remparts de Paris.
Ce qui fera dire à Léonide Babaud-Laribière, grand maître du Grand Orient de France :
« La Maçonnerie est restée parfaitement étrangère à la criminelle sédition qui a ensanglanté l’Univers, en couvrant Paris de sang et de ruines… Il n’y a aucune solidarité possible entre ses doctrines et celles de la Commune…
« Et si quelques hommes indignes du nom de Maçons ont pu tenter de transformer notre bannière pacifique en drapeau de guerre civile, le Grand Orient les répudie comme ayant manqué à leurs devoirs les plus sacrés. »
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En franc-maçon de tradition, attaché à l’histoire de ce qui fut jadis le Métier de la Maçonnerie avant que de devenir la Maçonnerie spéculative des Maçons libres et acceptés, notre frère Guy Chassagnard met en chroniques ce qu’il a appris dans le temple et… dans les textes ; en quarante et quelques années de pratique maçonnique. Ceci selon un principe qui lui est cher : Apprendre en apprenti, comprendre en compagnon, partager en maître.
© Guy Chassagnard – Auteur de :
- Le Dictionnaire de la Franc-Maçonnerie (SEGNAT, 2016),
- La Franc-Maçonnerie en Question (DERVY, 2017),
- Les Constitutions d’Anderson (1723) et la Maçonnerie disséquée (1730) (DERVY, 2018),
- La Chronologie de la Franc-Maçonnerie (SEGNAT 2019),
- Les Annales de la Franc-Maçonnerie (SEGNAT 2019)
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