L’une des caractéristiques de la franc-maçonnerie est son apparente aversion pour tout ce qui est nouveau. Ici, la franc-maçonnerie trahit clairement ses racines traditionalistes anglo-saxonnes, avec la primauté de la coutume sur le statut, de la tradition sur la modernité, bref, de l’immutabilité sur l’innovation. Cette tendance constitue à la fois l’une de ses plus grandes faiblesses et l’une de ses plus grandes forces. En 300 ans, la Franc-Maçonnerie n’a pas beaucoup changé ; En fait, les principes de la franc-maçonnerie sont les mêmes aujourd’hui qu’il y a 300 ans. Cependant, il y avait suffisamment de bon sens lors de leur création pour qu’ils restent pertinents aujourd’hui. Cependant, à la manière anglo-saxonne, ces « principes » ne sont pas réellement écrits dans une liste – de la même manière que le Royaume-Uni n’a pas de Constitution, mais est considéré comme un ensemble de documents juridiques, de décisions de justice, de coutumes, de traités, etc. – contrairement à ce qui se passe dans la plupart des pays, qui ont une constitution écrite et clairement définie. On peut considérer cependant que celles qui suivent correspondront, à peu près, à ce que la Franc-Maçonnerie a pour but.
Faire des bons hommes de meilleurs hommes. La franc-maçonnerie n’a jamais été conçue pour être un refuge pour les hommes déchus, ni un centre de réforme pour les âmes perdues. Il ne guérit pas l’alcoolisme, ne fournit pas de conseils psychiatriques et ne transforme certainement pas les criminels en anges. La Franc-Maçonnerie a toujours eu, et aura toujours, des normes élevées d’exigence morale qui s’appliquent à la fois à ses membres et à ceux qui ont l’intention de le devenir, et par conséquent ses règlements et coutumes prévoient spécifiquement que les personnes qui souffrent des limitations décrites ci-dessus ne rejoignent pas ses rangs – et sont ensuite discrètement retirées si le filtrage n’a pas été efficace. Le strict respect des lois des pays où il est établi, ainsi que des devoirs civiques, familiaux, professionnels et religieux, sont quelque chose qui est attendu – voire exigé – de tout franc-maçon, sous peine d’exclusion possible, voire d’expulsion de l’Ordre. Quant à savoir comment, une fois ces exigences minimales remplies, un homme bon devient meilleur, cela dépendra exclusivement de la volonté de chacun, de ce qu’il choisit d’améliorer et de l’endroit où il entend arriver. C’est un chemin strictement individuel et profondément personnel, dont la plupart des gens ne parlent jamais tout au long de leur vie.
Favoriser et nourrir l’amour fraternel. Organisés en loges et se réunissant régulièrement en sessions – qui réunissent généralement entre une et trois douzaines de personnes – les francs-maçons accomplissent des rituels assez similaires partout dans le monde, ce qui fait des cérémonies maçonniques un lien, une expérience commune entre des hommes d’horizons les plus divers, entre lesquels l’esprit de groupe et des liens étroits et durables sont favorisés. En franchissant les barrières sociales, économiques, raciales, religieuses et politiques, la Franc-Maçonnerie rassemble des hommes qui, autrement, ne se seraient jamais rencontrés, et ici ils s’adressent les uns aux autres comme « frère » et comme « toi », quels que soient les positions, les rôles et les honneurs que chacun a ou mérite (ou pas…) à l’intérieur ou à l’extérieur de la Franc-Maçonnerie. La fraternité et la tolérance sont des valeurs prédominantes car elles conduisent à l’harmonie recherchée et indispensable au bon fonctionnement des commerces et de la société en général.
Développer et promouvoir la confiance en soi. Le magasin constitue un microcosme de la société environnante, tant dans sa diversité que dans la multiplicité des métiers qui y existent. De même qu’une association a son président, son trésorier, son secrétaire, etc., de même dans chaque loge il y a des bureaux semblables – et quelques-uns différents – qui sont successivement occupés par des personnes différentes. Ce faisant, non seulement ils fournissent un service au magasin, mais ils reçoivent également de celui-ci l’opportunité d’enrichir leur expérience dans l’exercice de leur rôle. De cette façon, vous apprenez des choses simples – et fastidieuses, mais nécessaires ! – comment préparer un procès-verbal ; d’autres, effrayantes pour beaucoup, comme parler en public en exprimant une idée qui a été élaborée à l’avance ; ou des perceptions plus profondes, comme l’idée qu’un poste est, ou devrait être, avant tout, la fourniture d’un service, et non une manifestation de pouvoir.
Cultiver la solidarité. Les francs-maçons sont encouragés à prendre une part active à la vie de la communauté et à apporter leur aide aux personnes dans le besoin au mieux de leurs capacités. Bien que la Franc-Maçonnerie ne soit pas une institution charitable, dans le sens où ce n’est pas son but fondamental, c’est cependant l’un des aspects de l’enrichissement personnel qu’elle encourage et promeut. L’aide fournie n’est pas toujours en nature ; on apprend vite que le plus grand don est que chacun donne un peu de lui-même, que ce soit son temps, ses connaissances ou même son sang – comme la Loge Mestre Affonso Domingues le promeut par intermittence depuis un nombre considérable d’années.
Cherchez la vérité. Les loges ne sont pas des lieux de culte, et les séances et rituels maçonniques ne sont pas conçus pour remplacer la fréquentation de l’église, du temple, de la mosquée ou autre. La Franc-Maçonnerie régulière exhorte chacun de ses membres à remplir les devoirs que leurs croyances leur imposent. Dans le même temps, le principe de tolérance est constamment rappelé, notamment en ce qui concerne la tolérance religieuse, car elle est fondamentale aux origines de la franc-maçonnerie. Il est attendu de chacun qu’il recherche (et se conforme à) la Vérité qui lui convient le mieux, et qu’il accepte la diversité des chemins qui seront souvent aussi nombreux que ceux qui les suivent.
Baissez votre garde. Réduite à l’essentiel, on peut dire que la Franc-Maçonnerie offre à ses membres un contexte où, pendant un temps, ils peuvent se réfugier des luttes et des fatigues du monde extérieur, retirer leur cotte de mailles et déposer leurs épées des luttes quotidiennes. C’est pourquoi un climat de confiance est cultivé, et pourquoi les questions de division et la discorde elle-même sont laissées à la porte du Temple. Loin d’être un moment de faiblesse, cette vulnérabilité délibérée finit par se traduire par un moment de repos, de détente, voire d’un certain abandon, qui contribue à restaurer nos forces.
Comme on peut le constater, la franc-maçonnerie n’est opposée qu’en apparence à ce qui est nouveau ; le message de la franc-maçonnerie est que, étant si intemporelle, elle n’a pas besoin d’être modernisée…
