Pourquoi sont-ils tous pareils ? La diversité n’est-elle pas bien plus belle ? Tout observateur qui observe la nature et sa diversité conclura que le chaos y règne. Or, il s’agit en réalité d’une confusion de systèmes interconnectés en réseaux, de telle sorte que tout dans la biosphère terrestre est intimement interconnecté, vibrant de vie. L’entropie peut être considérée comme une sorte d’évaluation de ce désordre.
Mais lorsque l’on examine en détail chacun de ces systèmes interconnectés, on constate une forte tendance à la standardisation. Dans la nature, tout a tendance à évoluer du désordre vers l’ordre, avec une complexité toujours croissante. Sinon, comment serait-il possible de reproduire un être humain à partir du code génétique de ses parents ? Cela exige une forte et inflexible tendance à la standardisation. Sans réplication basée sur des modèles, le concept de vie est impossible.

Si la nature est fondée sur des normes, pourquoi ne pas appliquer un tel discernement à la façon dont chaque groupe de travailleurs se présente ? La nature a passé des milliards d’années à déterminer les normes en vigueur dans l’univers, alors pourquoi ne pas simplement copier ce qui fonctionne ? Pourquoi ne pas définir un code vestimentaire à utiliser en loge ? Chaque puissance maçonnique définit un standard minimum d’uniformité vestimentaire, mais chaque loge est indépendante dans le choix de sa tenue, du moins pour décider d’adopter une robe, un costume, ou les deux.
Dans une institution disciplinée et ordonnée, l’uniforme est important ; cependant, le plus important est le comportement de chacun sous les vêtements qu’il porte. Si certains souhaitent changer de vêtements sous le tablier pour des normes plus modernes et adaptées au climat de la région équatoriale ou tropicale, qu’est-ce qui les en empêche ? Mais pour ce changement, il faut des vêtements qui mettent en valeur le tablier. Le tablier, symbole de travail, encourage celui qui le porte à agir et à écouter plutôt qu’à parler, en plus d’être un signe d’honneur et d’avoir d’autres raisons d’être.
Un uniforme désigne une tenue particulière portée par une personne appartenant à une organisation ou à un mouvement. Un franc-maçon est reconnaissable à sa tenue, et cette distinction se fait par une nouvelle personnalité fondée sur l’humilité, la longanimité, la bonté, la compassion la plus profonde et, surtout, par la pratique de l’amour, ce magnifique amour fraternel qu’il développe avec ses compagnons de travail et qu’ils savent être la seule solution à tous les problèmes de l’humanité.
L’uniforme est une représentation symbolique de la société égalitaire dont il fait partie, ainsi que des caractéristiques que le nouvel homme maçonnique dégage. En supposant que ni le balandrau ni la tenue de cérémonie ne soient des tenues maçonniques, on peut conclure qu’ils servent uniquement à identifier le citoyen vêtu de noir comme appartenant à une société égalitaire, distincte de l’humanité.
L’uniforme d’un franc-maçon est le tablier, mais pour honorer ses actions en société et en lui-même, il doit toujours porter les plus beaux vêtements. C’est toujours une soirée de gala, une grande séance, et tout dépend de ce que chacun pense de son activité de polissage de la pierre brute. Puisque le travail sur soi est une tâche sublime et sacrée, pourquoi ne pas représenter et honorer une telle tâche par des vêtements dignes de cette action ?
Nous naissons nus et n’avons besoin de rien d’autre pour couvrir notre corps que notre peau. Cependant, les codes de coexistence exigent le respect de certaines règles d’étiquette qui honorent chaque acte de notre vie. Nous ne nous présentons pas mal habillés lors d’une cérémonie de mariage ou d’un autre événement important. Si le travail sur soi revêt l’importance d’une grande occasion, il est alors nécessaire de s’habiller pour cette occasion. Un franc-maçon qui se respecte porte toujours une tenue formelle, car il soigne constamment ce qu’il a de plus sacré pour lui : son temple intérieur. Et l’éclat de l’homme intégral qui en résulte glorifie l’œuvre du Grand Architecte de l’Univers.
Charles Evaldo Boller




