Un prêtre suspendu aux Philippines : la franc-maçonnerie, éternel caillou dans la chaussure de Rome
Aux Philippines, un incident relance avec force le vieux contentieux entre l’Église catholique et la franc-maçonnerie. Le Père Libby Daños, prêtre de l’Ordre des Augustins Déchaussés, a été suspendu après avoir participé, le 11 août dernier à Ormoc City, à la bénédiction d’un monument maçonnique.
L’affaire aurait pu passer inaperçue, mais elle a provoqué un vif émoi dans la communauté catholique locale et obligé son ordre religieux à réagir. Dans un communiqué signé par le Père Luigi Kerschbamer, prieur provincial, et le Conseil provincial de la Province de Saint-Nicolas de Tolentino (Asie), l’Ordre a confirmé la suspension temporaire du Père Daños. L’intéressé, missionnaire en Asie depuis près de trente ans, a reconnu sa présence mais expliqué qu’il ignorait la nature exacte de l’événement. Des regrets qui n’ont pas suffi à dissiper le scandale.

Une incompatibilité constamment réaffirmée
Cette affaire rappelle que, malgré les apparences, la position officielle de l’Église catholique n’a pas changé. Le Code de droit canonique de 1983 a supprimé la mention explicite de l’excommunication des francs-maçons, ce qui avait laissé croire à certains à un assouplissement. Or, dès novembre 1983, le préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi – un certain Joseph Ratzinger, futur Benoît XVI – précisait que le « jugement négatif » de l’Église sur les associations maçonniques restait inchangé.
Quarante ans plus tard, le rappel est toujours aussi ferme : le 13 novembre 2023, le Dicastère pour la doctrine de la foi a réaffirmé que l’appartenance active à la franc-maçonnerie est interdite, en raison de « l’inconciliabilité entre la doctrine catholique et la franc-maçonnerie ». Et les conséquences spirituelles sont claires : les fidèles concernés se trouvent en état de péché grave et ne peuvent accéder à la communion.
Un double standard qui interroge
Dans ce contexte, la sanction du Père Daños paraît logique au regard de la doctrine. Mais elle soulève aussi des questions. Comment expliquer, par exemple, que le Père Michael Weninger, prêtre autrichien et franc-maçon déclaré, ait pu siéger plusieurs années au Conseil pontifical pour le dialogue interreligieux, sans subir de mesures comparables ? Entre la rigueur affichée en Asie et la tolérance discrète à Rome, difficile de ne pas percevoir un double standard.
Quand le symbole dépasse l’intention
Au-delà du cas personnel du Père Daños – qui a exprimé « de profonds remords » et coopère à l’enquête canonique – se dessine une ligne de fracture plus profonde. Car la franc-maçonnerie, aux yeux de l’Église, n’est pas seulement une association : elle incarne une vision du monde jugée incompatible avec le dogme catholique. Dès lors, peu importe l’intention du prêtre ou son ignorance de la cérémonie : bénir un monument maçonnique, c’est poser un geste hautement symbolique, et donc intolérable pour la hiérarchie ecclésiastique.
L’affaire Daños illustre une fois de plus combien la franc-maçonnerie reste, pour Rome, un caillou dans la chaussure : toujours trop visible, toujours trop gênant, et toujours susceptible de rappeler que l’Église et l’Ordre n’ont pas fini de marcher sur deux chemins parallèles.
Source : https://riposte-catholique.fr/archives/208262





Comme si asperger d’eau bénite donc purifier en chassant le mal était une action criminelle. Un Temple maçonnique n’est qu’un lieu de travail et de réunion pour le bien de la Société toute entière, pas seulement pour la FM. Comme toujours on condamne sans y avoir mis les pieds et ce pauvre curé est obligé d’avoir de « profonds remords »…Lamentable!