Témoignage d’un apprenti maçon partagé entre fierté extérieure et travail intérieur. Denílson Forato met en garde contre les illusions d’ego et rappelle que la véritable initiation maçonnique est une quête de transformation personnelle.
Une initiation tant attendue
Le 4 juin, à 23h30, Denílson Forato vit enfin le moment qu’il attendait depuis des années : son initiation maçonnique. Ce passage, solennel et riche en émotions, lui ouvre les portes d’un univers nouveau. Il découvre des Frères qu’il ne connaissait pas encore, mais qui l’accueillent avec chaleur en l’appelant « Frère ».
Très vite, la fierté d’appartenir à l’Ordre prend une forme visible. Le lendemain, son premier geste est de coller l’autocollant de sa Loge sur la vitre arrière de sa voiture. Par ce signe, il veut proclamer au monde sa nouvelle identité. L’orgueil monte : il espère que d’autres reconnaîtront les symboles, qu’on le saluera, qu’on le distinguera comme « différent ».
Le piège des apparences
Mais cette fierté prend des allures de vanité. L’auteur se surprend à accumuler les signes extérieurs de reconnaissance : une bague en or frappée de l’équerre et du compas, une plume décorée de symboles maçonniques, des pins pour toutes les occasions, sans oublier des pinces de cravate même démodées. Tout cela devient un rituel parallèle, fait de décorations et d’ornements, destiné à combler un tablier encore blanc.

Il imagine même des privilèges que pourrait lui accorder ce statut affiché : l’indulgence d’un policier reconnaissant les symboles sur sa voiture, la complicité implicite entre Frères dans les affaires, la considération acquise par un simple signe distinctif.
La prise de conscience
Pourtant, derrière cette exaltation, surgit un malaise : ses actes ne sont pas en cohérence avec les enseignements reçus en Loge. Il reconnaît son impatience, ses critiques envers les Frères, ses regards déplacés envers les épouses et les filles de ceux-ci, ses manquements dans sa vie familiale. Ses enfants, privés d’attention et de tendresse, deviennent le miroir le plus douloureux de ses erreurs.
Il comprend alors que la franc-maçonnerie ne se résume pas à des accessoires, à un statut ou à des privilèges supposés. L’initiation est symbolique, mais sa valeur réside dans la transformation intérieure qu’elle doit provoquer. Ce processus est exigeant, long, et demande cohérence, sincérité et engagement.
La solidarité mise à l’épreuve
Denílson confesse également son indifférence face aux difficultés d’autres Frères. Un Maître au chômage, une famille en détresse… pour lui, ce n’était pas son problème. « Je suis apprenti », se disait-il, « c’est aux Frères plus anciens de s’en occuper ». Ce repli individuel révèle le danger d’une maçonnerie réduite à une appartenance de façade, sans engagement réel envers la fraternité et l’entraide.
Un avertissement aux nouveaux initiés
Avec humilité, l’auteur transforme son expérience en un avertissement : vouloir entrer dans l’Ordre uniquement pour flatter son ego est une erreur. La franc-maçonnerie n’est pas une vitrine sociale, ni une collection de symboles décoratifs. Elle est un chemin de transformation personnelle et morale.
Le véritable travail maçonnique consiste à se reconnaître imparfait, à lutter contre ses propres défauts et à s’efforcer de devenir plus humain, plus solidaire et plus attentif aux autres.
« Si ton but est seulement de satisfaire ton ego, tu resteras dans les ténèbres. »
— Denílson Forato
Une leçon toujours actuelle
Ce témoignage, à la fois dur et lucide, met en lumière les écueils qui guettent chaque initié : confondre le paraître et l’être, privilégier l’orgueil plutôt que l’humilité, oublier la finalité du travail maçonnique.
En partageant ses erreurs, Denílson Forato rappelle que la véritable initiation ne s’accomplit pas en une nuit, mais se poursuit tout au long de la vie. Elle demande un effort constant, une vigilance intérieure et la volonté sincère de progresser vers plus de lumière.





Faudrait mentionner les Vénérables Maîtres qui ont un égo surdimensionné qui se prennent pour le Grand Architecte, raison pour laquelle j’ai quitté une loge dans le Sud de la France appartenant à la GLMF.