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SUR LES PAS « MAÇONNIQUES » D’ÉTIENNE MORIN

MISCELLANÉES MAÇONNIQUES par Guy Chassagnard

En franc-maçon de tradition, attaché à l’histoire de ce qui fut jadis le Métier de la Maçonnerie avant que de devenir la Maçonnerie spéculative des Maçons libres et acceptés, notre frère Guy Chassagnard met en chroniques ce qu’il a appris dans le temple et… dans les textes ; en quarante et quelques années de pratique maçonnique. Ceci selon un principe qui lui est cher : Apprendre en apprenti, comprendre en compagnon, partager en maître.

Chronique 186

1762 – Sur les pas d’Étienne Morin

Le jeudi 27 août 1761, Étienne Morin reçoit à Paris une patente l’autorisant à « former et établir une Loge », à « recevoir et mul­tiplier l’Or­­dre Royal des Maçons libres dans tous les grades parfaits et sublimes », à « pren­dre soin que les Statuts et Règle­ments de la Gran­de et Sou­ve­raine Loge […] y soient tenus et observés », à « n’y jamais admet­tre que de vrais et légitimes frères de la Ma­çonnerie Su­blime ».

Que fit-il le jour suivant ? Qu’avait-il fait la veille ? Nous n’en savons rien. 

Ce qui est certain c’est qu’il embarque, le 27 mars suivant, à Bordeaux à destination de Saint-Domin­gue. Mais son arrivée à destination n’aura lieu que l’année suivante. Raison donnée dans une lettre destinée au frère Chaillon de Jonville, substitut du comte de Clermont :

« Au commencement de 1762, je fus pris en mer et conduit prisonnier par l’ennemi de l’État dans Londres où j’ai reçu toutes les consolations et joui des douceurs et avantages qu’un maçon peut espérer dans pareille circonstance, surtout étant aussi bien re­commandé que je l’étais par vous. 

« J’ai eu l’agrément de travailler souvent avec le très Res­pec­table Frère le comte de Ferrest, vicomte de Tamworth, Grand Maître et protecteur de toutes les loges sous la domination an­glaise. » 

Dans un autre courrier, Morin indique avoir également séjourné à Édimbourg : « J’ai, écrit-il, passé trois mois avec le maçon le plus zélé que j’aie jamais connu… » 

On pense qu’il aurait encore été contraint de faire escale à Kingston, dans l’île de la Jamaïque, où il aurait rencontré le Hollandais Henry Andrew Francken, dont il aurait fait son premier «oDéputé Grand Inspecteur ». 

Trois ans plus tard, il reviendra s’installer dans l’île où il mourra en 1771. 

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A.S.: