Quand on entend parler de Shriners International, une question revient souvent : est-ce une autre forme de franc-maçonnerie, une obédience, un rite, ou quelque chose de différent ? Le texte officiel de Shriners International répond de manière très nette : le Shrine n’est pas “à côté” de la franc-maçonnerie, il s’inscrit dans sa continuité, avec une identité propre centrée sur la fraternité, la camaraderie et des activités conviviales et philanthropiques.
TOUS LES SHRINERS SONT FRANCS-MAÇONS… MAIS L’INVERSE N’EST PAS VRAI
Le point le plus important est posé dès le début : si tous les francs-maçons ne sont pas Shriners, tous les Shriners sont francs-maçons. Cette phrase fixe la nature du lien : Shriners International se présente comme une fraternité réservée à des hommes déjà engagés en franc-maçonnerie, et non comme une structure ouverte indépendamment de celle-ci.
Concrètement, cela signifie qu’un candidat ne peut pas “choisir” directement le Shrine comme porte d’entrée : il doit d’abord suivre un parcours maçonnique et atteindre un niveau précis.
LA CONDITION ESSENTIELLE : DEVENIR MAÎTRE MAÇON AVANT DE DEVENIR SHRINER
Shriners International précise clairement la condition préalable : un homme doit devenir Maître Maçon avant de devenir Shriner. On est donc dans une logique d’étape : l’adhésion au Shrine vient après la progression maçonnique jusqu’à la Maîtrise.
Cette exigence n’est pas qu’un détail administratif : elle traduit l’idée que la fraternité du Shrine s’appuie sur un socle commun déjà acquis — une culture fraternelle, un engagement, un cheminement, et un cadre initiatique partagé.
UN RÉCIT DE NAISSANCE : NEW YORK, 1870… ET UNE IDÉE SIMPLE
Le texte revient ensuite aux origines, avec un récit concret et très “vivant”.
En 1870, un groupe de francs-maçons se retrouvait régulièrement à New York, au Knickerbocker Cottage, pour déjeuner. Ces rencontres, au départ conviviales, deviennent le lieu d’une réflexion : pourquoi ne pas créer une nouvelle fraternité pour les francs-maçons, basée sur les principes fondamentaux de la franc-maçonnerie, mais en y ajoutant davantage d’éléments de convivialité et de camaraderie ?
Cette formulation est intéressante, car elle résume très bien l’intention : continuer l’esprit maçonnique, tout en développant plus fortement la dimension sociale, fraternelle et festive. Autrement dit, non pas remplacer la loge, mais proposer un autre espace d’expression pour des frères qui souhaitent aussi vivre la fraternité autrement.
1872 : NAISSANCE DE L’A.A.O.N.M.S., AUJOURD’HUI SHRINERS INTERNATIONAL
De ces discussions naît, en 1872, une nouvelle organisation : l’Ancien Ordre arabe des Nobles du Sanctuaire Mystique (A.A.O.N.M.S.), aujourd’hui connu sous le nom de Shriners International.
Deux fondateurs sont cités :
- Dr Walter Fleming, décrit comme un médecin renommé ;
- Billy Florence, décrit comme un acteur célèbre.
Même si ce texte est bref, il donne une lecture claire : le Shrine apparaît comme une construction fraternelle portée par des francs-maçons, à une époque où les fraternités et associations jouent un rôle social important, et où l’on cherche aussi à créer des espaces d’appartenance et de cohésion.
UNE ANECDOTE QUI RÉSUME UNE IDENTITÉ : « A.A.O.N.M.S. » ET « À MASON »
Shriners International ajoute une anecdote révélatrice : A.A.O.N.M.S. est une anagramme de « À MASON ».
Qu’on prenne cette phrase comme un clin d’œil historique ou comme un marqueur symbolique, elle renforce l’idée principale : le Shrine se pense comme une fraternité assumant sa racine maçonnique, avec une identité qui ne renie pas son origine.
SHRINERS INTERNATIONAL : CONVIVIALITÉ, CAMARADERIE… ET PRINCIPES MAÇONNIQUES
Le texte propose ensuite une définition synthétique de l’organisation : Shriners International est une fraternité fondée sur la convivialité, la camaraderie et les principes maçonniques d’amour fraternel, d’entraide et de vérité.
Cette phrase est essentielle, car elle indique à la fois :
- le ton (convivialité, camaraderie) ;
- le fond (principes maçonniques) ;
- une orientation (entraide, vérité, amour fraternel).
En clair, Shriners International présente sa fraternité comme un espace où l’on cultive le lien fraternel de manière active, dans un cadre qui se veut cohérent avec l’esprit maçonnique.
UNE « ORGANISATION AFFILIÉE » : APPROFONDIR SON APPARTENANCE MAÇONNIQUE
Le texte aborde aussi l’idée d’organisations partenaires : partout dans le monde, des hommes “approfondissent” leur appartenance à la franc-maçonnerie en s’impliquant activement dans des organisations affiliées.
C’est un point important pour bien comprendre le positionnement : Shriners International se décrit comme une structure où l’engagement fraternel peut se vivre autrement, en complément du cadre de la loge. Pour certains frères, c’est une manière de prolonger l’expérience, de renforcer les liens, d’élargir leur cercle fraternel et de s’investir dans des actions qui donnent une expression concrète à l’entraide.
QUI RECHERCHE SHRINERS INTERNATIONAL ?
Enfin, Shriners International indique le profil recherché : des hommes intègres, de caractère et de compassion, quel que soit leur parcours.
On retrouve ici un vocabulaire très cohérent avec l’idée de fraternité : intégrité, caractère, compassion — des qualités humaines qui suggèrent que l’adhésion ne se résume pas à un titre maçonnique, mais à une manière d’être et d’agir au sein d’une communauté.
CE QU’IL FAUT RETENIR
- Le lien avec la franc-maçonnerie est direct et assumé : l’adhésion au Shrine se fait à partir de la Maîtrise.
- Les origines (1870–1872) mettent en avant une intention : rester fidèle aux principes maçonniques tout en développant davantage la convivialité et la camaraderie.
- Shriners International se présente comme une fraternité portée par des valeurs : amour fraternel, entraide, vérité, avec une dimension conviviale et philanthropique.
- L’organisation s’inscrit dans l’écosystème des organisations affiliées qui permettent à certains frères d’“approfondir” leur engagement.
RÉFÉRENCES
- Shriners International (FR-CA), « Notre lien avec la franc-maçonnerie ».
