Il est une tentation sournoise qui guette toutes nos loges : celle de la routine. Nous ouvrons les travaux, nous récitons nos rituels, nous écoutons des planches, nous fermons les travaux. Tout semble en ordre. Et pourtant…
La Franc-Maçonnerie n’est pas un club où l’on consomme des discours et des symboles comme des produits de divertissement spirituel. Elle est une aventure intérieure, exigeante, parfois dérangeante, toujours libératrice.

Quand le rituel devient mécanique, quand les planches ne provoquent plus ni question ni débat, quand le silence n’est plus habité mais seulement vide, alors l’initiation s’endort.
Or, une loge qui s’endort ne transmet plus. Elle se replie, se sclérose, finit par se réduire à une nostalgie d’elle-même.
Je crois qu’il nous faut avoir le courage de secouer nos colonnes, de rappeler que la Maçonnerie n’est pas faite pour flatter nos habitudes, mais pour fissurer nos certitudes. Elle est une école de liberté, pas une salle de répétition.
Frères et Sœurs, gardons-nous de la torpeur ! Que chaque tenue soit une interrogation, un éveil, une ascèse joyeuse. Sans quoi, nous risquons de transformer l’Art royal en un art mineur : celui de l’ennui.




