La franc-maçonnerie est une méthode d’amélioration morale, spirituelle et éthique de ses membres. en utilisant des symboles et des allégories. Ils se présentent sous diverses formes. Mais chaque Loge maçonnique organise son travail selon un rituel spécifique, une manière particulière d’agencer les éléments symboliques dans la Loge, la séquence du travail, l’évolution et la présentation des allégories, les discours et les réponses pratiqués.
Le premier objectif du rituel est de se RASSEMBLER. Réunir la volonté et l’attention du groupe. Le deuxième objectif est de DÉMARQUER. Délimiter la différence entre le monde profane et l’espace maçonnique. Le troisième objectif est d’HARMONISER. Harmoniser la réponse psychologique et comportementale du groupe et de chacun de ses membres à ce qui se passe. Le quatrième objectif est d’IMPRIMER. Imprimer, dans l’esprit de chacun, par la répétition, les leçons qu’il porte en lui. Enfin, le cinquième objectif est d’ENSEIGNER. Enseignez les leçons morales, comportementales et éthiques que contient le rituel.
C’est pourquoi le rituel se répète sans cesse, réunion après réunion, implantant dans les éléments de la Loge les objectifs qu’il propose. Les travailleurs les plus âgés, sans même avoir à faire le moindre effort, finissent par mémoriser le rituel, en notant les variations qui, en raison d’un manquement, peuvent survenir.

À chaque degré, certaines parties du rituel sont immuables et leur exécution est répétée sans cesse, invariablement, d’une réunion à l’autre. C’est le cas notamment des rituels d’ouverture et de clôture, après toute la démarcation entre blasphème et travail maçonnique. Les autres parties ne sont réalisées qu’en fonction des travaux prévus ce jour-là. Au sein du rituel lui-même, et compte tenu des différents degrés dans lesquels il est travaillé, il existe des rituels d’initiation, de passage, d’élévation, d’installation, de consécration de la Loge, de régularisation, etc.
Dans son ensemble, et compte tenu de toutes ses variantes, le rituel pratiqué par chaque Loge est long et chargé de significations symboliques.
Le symbolisme que chaque travailleur extrait, surprend, obtient, du rituel pratiqué par sa Loge n’est pas perçu instantanément. Certaines parties, certains symboles, certaines leçons sont perceptibles la première fois que le rituel est exécuté, compréhensibles la fois suivante et intériorisés par la suite. Mais d’autres significations, d’autres leçons, des conclusions supplémentaires, ne sont perçues par un travailleur que plus tard, peut-être après des dizaines ou même des centaines d’exécutions du rituel. Parfois, parce qu’il est nécessaire d’arriver à une certaine conclusion, de percevoir le corollaire qui la suit, exprimé dans le rituel, mais insoupçonné jusqu’à ce que la conclusion à laquelle on était parvenu auparavant soit atteinte. D’autres fois, tout simplement parce que c’est seulement à ce moment-là, après que le travailleur a évolué, qu’il prête attention à ce qui lui avait jusque-là échappé.
Depuis près de vingt ans, j’exécute et j’assiste au même rituel, et presque toujours dans la même Loge. Il n’est cependant pas rare, il est même fréquent, d’être surpris dans un passage donné par un sens que je n’avais pas encore réalisé, une leçon que je n’avais pas encore apprise, une relation qui ne s’était pas encore ouverte à moi. Et, comme moi, tous les francs-maçons, particulièrement les plus anciens, le vérifient.
Il est intéressant de noter que lorsque les plus jeunes enfants ont terminé leur phase d’apprentissage, ils passent par une première étape au cours de laquelle ils pensent déjà tout savoir. Et certains croient qu’ils n’ont plus rien à apprendre et perdent insensiblement tout intérêt. Ce sont, après tout, ceux qui ont très peu appris. D’autres vont plus loin, collectionnant les Hauts Degrés, de nouvelles cérémonies, d’autres allégories, des connaissances « différentes ». En règle générale, des années plus tard, ils retournent à la Loge Bleue et, se souvenant, réévaluant, réanalysant leur rituel, ils découvrent qu’il y avait beaucoup plus à savoir qu’ils ne le pensaient auparavant. Il leur faut aller plus loin pour qu’en revenant en arrière, ils puissent comprendre clairement le chemin. D’autres errent encore en rond, restant semi-désorientés, ne comprenant pas qu’il y a plus à comprendre, mais sentant qu’il y a encore beaucoup plus à comprendre, jusqu’à ce qu’un jour, ils soient prêts et commencent à voir des significations là où auparavant il y avait des tas de mots. Et puis ils comprennent. C’est ce qui m’est arrivé et à beaucoup d’autres.
Ne vous y trompez pas et ne doutez pas : je parle de Maîtres, je rapporte les expériences et les développements de ceux qui ont passé des mois et des années à apprendre les rudiments de l’Art Royal et ont été considérés comme capables de trouver leur propre chemin. Vaine présomption ! Chacun de nous, dans l’espoir d’être un Maître, n’est rien d’autre qu’un aveugle en quête de Lumière, un sourd en quête de sons qu’il reconnaît ou dont il comprend le sens, tâtonnant à la recherche de ses repères ! Cependant, s’il a bien fait son travail, si ses pairs ont eu raison lorsqu’ils l’ont considéré capable de l’élever au sublime degré de Maître Maçon, il y a lieu d’avoir de l’espoir ! J’ai appris à apprendre. Trouver son chemin à travers le chaos. Faire des erreurs sans peur et les corriger sans hésitation. Et petit à petit tu feras ton chemin !
Le guide est toujours le même : le rituel. Ce que nous entendons sans cesse, ce que nous faisons, sans une lueur de nouveauté et qui, soudain, alors que nous sommes prêts à voir en nous-mêmes, nous révèle un sens nouveau, nous donne une nouvelle leçon. nous rapproche un peu plus de la Lumière.
Le rituel est la toile de fond de la connaissance maçonnique. Cela n’apprend rien. Rien de valable ne s’apprend sans elle.
Dans le blog « De la pierre » – texte de Rui Bandeira (23.07.2008)




