Il est des livres que l’on ouvre par curiosité et que l’on referme aussitôt ; d’autres que l’on lit d’un trait sans y revenir. Et puis il existe cette troisième catégorie d’ouvrages : ceux qui bousculent, qui déplacent l’attention, qui forcent le lecteur à se mettre en mouvement intérieur. Religion, Initiation, Pouvoir – L’Orient Éternel a dit… appartient clairement à cette dernière famille.
Philippus n’écrit pas pour scandaliser, encore moins pour convaincre. Il propose plutôt une expérience de lecture, un voyage à travers trois territoires que l’on croit connaître mais que l’on n’interroge plus assez : la religion, l’initiation et le pouvoir. Ces mots sont lourds, anciens, chargés d’histoires et de passions. Pourtant, ici, ils sont surtout des portes. Des portes que chacun franchira à sa manière, selon son arrière-plan, sa sensibilité, son degré d’honnêteté avec lui-même.
Ce livre ne se présente pas comme un réquisitoire ; l’auteur le dit clairement : « Cet écrit n’est pas un pamphlet. » La nuance est fondamentale. Il ne juge ni le croyant, ni l’initié, ni le profane. Il invite plutôt à regarder d’un peu plus près ce que nous tenons pour évident, ce que nous répétons sans réfléchir, ce que nous acceptons parce que cela semble immuable. La religion, par exemple, n’est pas ici attaquée en tant que spiritualité mais observée dans son incarnation historique, sociale, institutionnelle — ce qu’elle devient quand l’idée se transforme en structure et que le sacré prend une forme de pouvoir.
Même intention concernant l’initiation. Rien de sensationnel, rien de révélationnel. Tout a déjà été écrit ailleurs, comme le souligne l’auteur, mais ce qui change ici est la position du narrateur : il parle en homme qui a vu, vécu, ressenti. Philippus ne met pas en cause l’initiation en elle-même ; il questionne plutôt l’écart croissant entre ce que les ordres initiatiques promettent et ce que les individus y trouvent réellement. La lumière n’est jamais le problème. C’est ce que l’on en fait qui interpelle.
Quant au pouvoir, loin d’être traité comme une entité extérieure ou un simple système politique, il apparaît comme une force diffuse, intime, qui traverse tous les niveaux de l’existence humaine. On croit toujours que le pouvoir est « là-haut », chez les gouvernants, les autorités, les institutions. Le livre rappelle qu’il se niche aussi dans nos décisions quotidiennes, dans nos renoncements, nos peurs, nos ambitions muettes. On ne subit pas seulement le pouvoir — on l’incarne, parfois sans en avoir conscience.
Religion, Initiation, Pouvoir – L’Orient Éternel a dit…
Au final, ce texte n’invite pas à l’adhésion mais à la réflexion personnelle. Croyant, athée, initié, profane — qu’importe la case. Ce livre ne parle pas à un camp contre un autre : il parle à celui qui accepte de se regarder en face. Il ne révèle rien de choquant ; il révèle surtout ce que l’on préfère parfois ne pas se dire. En cela, il dérange. Mais peut-être est-ce précisément ce dont nous avons besoin.
Un ouvrage à lire non pour y trouver des réponses, mais pour réveiller les questions oubliées.
Un livre qui ne rassure pas — il réveille.
Un livre qui ne flatte pas — il éclaire.
« En tant que Partenaire Amazon, je réalise un bénéfice sur les achats remplissant les conditions requises. » Merci…





