Depuis quelques mois, tout le monde en parle : l’Intelligence Artificielle. Elle écrit, elle compose, elle répond, elle imite, elle devine… Elle inquiète et fascine tout à la fois.
Dans nos loges, certains s’interrogent : et si demain une IA pouvait écrire une planche ? Et si elle pouvait restituer mieux que nous la symbolique du compas, de l’équerre ou de la pierre brute ?
La tentation est grande de céder à la facilité : déléguer à la machine le labeur intellectuel, comme on a confié hier nos bras aux outils mécaniques. Mais qu’adviendrait-il alors du travail initiatique, de ce lent polissage de la pierre intérieure qui ne vaut que parce qu’il est effort, doute, cheminement personnel ?

Le risque est là : que l’homme se décharge de sa propre quête au profit d’un miroir froid et rapide. Pourtant, l’IA n’est qu’un outil. Comme le maillet ou le ciseau, elle ne taille rien sans la main qui l’oriente. La véritable initiation restera toujours une affaire de chair, de souffle et de cœur.
Peut-être que demain, dans nos colonnes, nous lirons des planches rédigées en partie par des algorithmes. Mais le silence du Temple, lui, restera à jamais inaccessible aux machines. Parce qu’il est ce lieu intime où l’homme se confronte à lui-même, et où aucune donnée numérique ne peut se substituer à la vibration de l’âme.
A.S.




