Les lois sont-elles écrites par les riches ? Regard maçonnique sur le pouvoir, la justice et le peuple
Quand la Loi devient un outil de domination
On entend souvent cette phrase, brute, rageuse, presque désespérée : « Les lois sont écrites par les riches pour contrôler les pauvres. »
Elle choque, elle divise… mais elle révèle surtout une blessure : celle d’un peuple qui ne se sent plus protégé par l’institution, mais gouverné par elle.
En Loge, nous aimons la Loi lorsqu’elle est juste, équilibrée, protectrice. Mais nous savons aussi qu’une loi peut devenir une chaîne si elle sert des intérêts privés au lieu du bien commun.
Le compas et l’équerre : mesurer l’écart entre le droit et la justice
La franc-maçonnerie ne confond pas légalité et justice.
La loi est un texte. La justice est un idéal.
- La loi peut être votée.
- La justice, elle, doit être éprouvée.
Lorsque des règles s’empilent, que les procédures deviennent labyrinthiques, que l’accès au droit dépend de moyens financiers, alors le citoyen ne voit plus une protection : il voit une forteresse. Et dans cette forteresse, qui possède les clés ? Souvent ceux qui ont déjà le pouvoir, l’argent, les réseaux.

La pauvreté sous surveillance, la richesse sous conseil
Il suffit d’observer :
Le pauvre rencontre le contrôle. Le riche rencontre l’optimisation.
Le premier subit le rappel à l’ordre, le second engage l’expert qui transforme la règle en opportunité.
Le scandale n’est pas que la loi existe : c’est qu’elle ne frappe pas avec la même rigueur selon la hauteur sociale de celui qui la rencontre. Et quand la balance penche toujours du même côté, la Loi n’éclaire plus : elle aveugle.
Le Temple intérieur face aux “lois extérieures”
Le travail maçonnique rappelle une évidence oubliée : l’homme n’est pas seulement un sujet à encadrer, c’est un être à élever.
Or une société qui ne croit plus en l’élévation morale fabrique des règles pour compenser : plus de textes, plus de sanctions, plus de contrôles… et moins de confiance.
Mais une cité sans confiance ne tient pas : elle se crispe, elle se méfie, elle s’endurcit. Elle devient une machine qui punit au lieu d’une communauté qui construit.
La vraie question : à qui sert la Loi ?
Une loi digne de ce nom devrait servir :
- la protection des faibles,
- l’équité entre les citoyens,
- la limitation des abus de pouvoir.
Quand elle sert à stabiliser les privilèges, à verrouiller l’accès, à rendre “normal” ce qui est injuste, alors elle perd sa fonction sacrée. Elle devient un simple outil politique, et parfois… un instrument social de tri.
Et là, oui : la phrase du départ cesse d’être un slogan, et commence à ressembler à un diagnostic.
Une espérance maçonnique : restaurer l’esprit de justice
Le maçon n’est pas naïf. Il sait que le monde est conflictuel, que les intérêts s’affrontent, que le pouvoir attire le pouvoir.
Mais il refuse la fatalité.
Il rappelle que la Loi, comme la pierre, se taille. Et qu’une société mature ne se juge pas à la beauté de ses textes, mais à la manière dont elle traite :
- celui qui tombe,
- celui qui n’a rien,
- celui qui n’a pas de voix.
Parce qu’une loi injuste est une ombre.
Et l’ombre, en Loge, n’est jamais une fin : c’est un appel à rallumer la lumière.
Ni cynisme, ni soumission
Dire que « les lois sont écrites par les riches pour contrôler les pauvres » peut être une simplification.
Mais l’ignorer, c’est mépriser une souffrance sociale réelle : celle de ceux qui ont l’impression que le système est un jeu… dont ils n’ont ni les règles, ni les moyens, ni les arbitres.
Le regard maçonnique invite à une exigence : réconcilier la loi avec la justice, et la justice avec l’humain.
Sans quoi la Loi ne sera plus un pacte… mais une frontière.
Billet d’humeur maçonnique de GADLU.INFO





Il ne faudrait pas oublier la morale de l’histoire, que les lois et la justice oublient au détriment du collectif sans distinction. Ce qui n’est pas bon pour les autres ne doit pas être bon pour moi. et Inversement. Que les FF.MM qui œuvrent apparemment plus dans le sociétal que le spirituel reprennent leurs esprits pour avancer à l’extérieur ce qui n’avance plus à l’intérieur.
Philippus.
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