La Grande Loge de France lance une mobilisation autour de la laïcité, du Convent de Lausanne (1875) et des 120 ans de la loi de 1905
Une priorité annoncée dès le début du mandat
Élu Grand Maître de la Grande Loge de France lors de l’Assemblée générale du 21 juin 2025, Jean-Raphaël Notton a placé la liberté de conscience au cœur de son mandat. GLDF
Ce choix n’a rien d’un thème abstrait : dans une société traversée par des tensions identitaires, religieuses et politiques, la liberté de conscience redevient un repère — et parfois un combat.

Pourquoi défendre la liberté de conscience ?
La liberté de conscience, ce n’est pas seulement “avoir une opinion”. C’est le droit fondamental de croire, ne pas croire, changer de croyance, et de vivre selon ses convictions sans pression ni menace, dans le respect de la liberté d’autrui.
En France, ce principe est explicitement au fondement de la laïcité républicaine : l’article 1 de la loi du 9 décembre 1905 énonce que “La République assure la liberté de conscience” et garantit le libre exercice des cultes dans les limites de l’ordre public. Légifrance+1
Autrement dit :
- l’État ne dicte pas les consciences ;
- les convictions ne dictent pas la loi commune ;
- chacun peut chercher sa vérité, à égalité de dignité.
“Crépuscule de la liberté de conscience” : une alerte adressée à la République
En parlant de “crépuscule de la liberté de conscience”, Jean-Raphaël Notton veut alerter les institutions sur une fragilisation progressive du modèle français : pressions idéologiques, radicalités, intimidations, violences contre la liberté d’expression et l’école, instrumentalisation de la laïcité… Hiram.be+1
L’idée centrale est simple : lorsque la liberté de conscience recule, c’est toute la démocratie qui se fissure, car la démocratie repose sur la pluralité, la discussion et la possibilité de penser sans peur.
Deux anniversaires pour “ancrer” la mobilisation
La démarche de la GLDF s’appuie sur deux repères historiques complémentaires : l’un maçonnique, l’autre républicain.
Les 150 ans du Convent de Lausanne (septembre 1875)
En septembre 1875, le Convent de Lausanne réunit des Suprêmes Conseils du Rite Écossais Ancien et Accepté et marque un moment important de clarification doctrinale, notamment autour de l’universalité du rite et de la place de la notion de Grand Architecte de l’Univers. glnc.org
Dans l’esprit de cette commémoration, l’enjeu n’est pas de figer une formule, mais de rappeler une ambition : permettre à des hommes de convictions différentes de travailler ensemble sans dogme imposé.
Les 120 ans de la loi de séparation des Églises et de l’État (décembre 1905)
La loi de 1905 n’est pas un “détail historique” : elle demeure un texte de référence qui consacre la liberté de conscience et organise la neutralité de l’État. Légifrance+1
D’où cette maxime qui résume l’idéal laïque (et, au fond, l’idéal fraternel) :
« Respecte ce que je crois, comme je respecte ce que tu crois. »
Des actions concrètes pour porter le débat dans l’espace public
La mobilisation annoncée ne reste pas symbolique : elle se décline en prises de parole et en formats accessibles au grand public.
Une émission sur France Culture (16 novembre 2025)
La GLDF a été invitée dans l’émission “Divers aspects de la pensée contemporaine” sur le thème “Laïcité et liberté de conscience”, disponible en podcast/replay.
“La plus grande santé de France” (6 décembre 2025)
Un événement diffusé en vidéo rend hommage à la loi de 1905 et à la liberté de conscience, dans une forme à la fois traditionnelle et fédératrice.
Une tribune publiée le 9 décembre 2025 (Le Figaro)
La tribune de Jean-Raphaël Notton, relayée comme un texte d’alerte civique, s’inscrit dans cette séquence commémorative des 120 ans de 1905. Le Blog des Spiritualités+1
Un “livre blanc” annoncé pour 2026
L’objectif est de produire un document de référence : analyse, propositions, pédagogie — pour contribuer au débat public sur la liberté de conscience et la laïcité (annonce dans la communication de la GLDF autour de cette mobilisation).
Ce que cette mobilisation dit (au-delà des mots)
Derrière les dates, les tribunes et les émissions, il y a un message : la liberté de conscience n’est jamais acquise. Elle doit être :
- transmise (école, culture, esprit critique) ;
- défendue (face aux violences et aux intimidations) ;
- clarifiée (pour éviter les contresens : laïcité ≠ rejet du religieux, laïcité = cadre commun).
Et surtout : elle doit être vécue comme une pratique quotidienne du respect — non comme un slogan.
Conclusion
En plaçant la liberté de conscience au centre de son mandat, Jean-Raphaël Notton inscrit la GLDF dans une séquence à la fois historique (1875, 1905) et très actuelle (tensions contemporaines autour de la laïcité).
Le message est clair : la République tient debout tant que chacun peut penser, croire (ou ne pas croire), parler et transmettre sans peur — et tant que le dialogue demeure plus fort que les radicalités.




