« Ne perdez pas votre temps à rechercher la perfection. Recherchez plutôt la qualité et faites de votre mieux. »
— Laurence Olivier
Dans notre parcours initiatique, nous parlons souvent d’« œuvrer sur la pierre ». Nous nous représentons alors l’âme comme une matière brute qu’il faudrait tailler avec patience, discipline et volonté. Il est louable de vouloir éliminer nos aspérités, nos zones d’ombre, nos maladresses, nos colères… Louable, oui. Mais encore faut-il ne pas confondre perfectibilité et perfection.
Car si l’homme est perfectible, il n’est pas et ne sera jamais parfait.
L’idéal de perfection peut devenir une prison. À force de vouloir « être à la hauteur », nous nous condamnons à la déception permanente, à la culpabilité silencieuse, à cette impression d’être « toujours insuffisant ». Nous rêvons alors d’une âme polie comme le marbre, lumineuse sans faille, alors que la vie, elle, est faite d’irrégularités, de fissures, de reprises, d’efforts et de retours.
L’âme, comme le dit justement Laurence Olivier, est aventureuse. Elle supporte les chocs, les imprévus, les contradictions. Elle avance, se heurte, apprend, se relève. Elle vit. Et vivre, c’est accepter une part d’imperfection constante.

Renoncer à la perfection ne signifie pas abandonner le travail.
Renoncer à la perfection signifie arrêter de se condamner.
S’autoriser à être heureux, c’est admettre que nous n’avons pas besoin d’être irréprochables pour être dignes de joie. C’est accepter d’être un être humain parmi les êtres humains : capable du meilleur comme du pire, mais surtout capable de choisir. Ni saint, ni ordure… mais un homme en marche.
La voie maçonnique n’est pas une course vers un idéal inhumain.
Elle est un apprentissage de la justesse.
Au lieu de rechercher la perfection, recherchons la qualité.
Au lieu de nous punir, apprenons à nous accueillir.
Au lieu de nous corriger sans cesse, apprenons à nous ajuster.
Car l’essentiel n’est pas de devenir parfait.
L’essentiel est de devenir vrai.




