L’illustrissime blogueur Franck Fouqueray, très en forme, nous offre ce billet d’humeur maçonnique, sur fond d’humour :
Les Temples sont-ils une cause de guerre entres Obédiences ?
Nous savons tous que les maçons laissent les métaux à la porte du Temple. Tout le monde est d’accord sur l’intitulé, mais les Frères et Sœurs se divisent sur la forme des métaux et surtout sur la position exacte de la porte.
Je me suis fait une petite réflexion que je voudrais partager avec vous. Un maçon américain célèbre répondant au nom de Marc Twain à dit un jour : « L’épargne est une magnifique réalité, spécialement quand nos parents l’ont pratiquée. » J’ai aussitôt pensé que nos Obédiences pratiquaient elles aussi l’épargne depuis très longtemps. Je me suis donc dit : « Et si la maçonnerie était fortement influencée par les histoires de métaux ? ».
Il est évident qu’une Obédience de 500 membres qui paient chacun 300 €/an, il n’y a pas de quoi acheter un nouvel appartement aux Bahamas. Mais quand on parle 15, 20 ou 50 000 membres qui paient une part de capitation à la Grande Loge et une part à la Loge… qu’elle reverse bien souvent à la Grande Loge pour la location des Temples. Tout cet argent sert en général au financement et à l’entretien des locaux. Le pactole part donc garnir le trésor de la société immobilière[1].
J’ai soudainement compris que les maçons devaient payer presque exclusivement pour occuper l’espace sacré. Sinon notre pratique serait quasi gratuite et ouverte aux plus démunis, ceux qui en auraient certainement autant besoin de fraternité que les classes aisées. Comme quoi tout à un prix, même les autoroutes initiatiques possèdent des péages désormais.
On comprendra donc que pour pratiquer l’art royal, sans Temple point de salut ! Mais à qui appartiennent ces Temples ? Rares sont les groupements de Frères qui cassent leur petit cochon pour investir dans la pierre déjà taillée. Se sont donc les Obédiences qui dans leur grande mansuétude nous font cet honneur. Mais alors, la question qui se pose : « Les mètres carrés sacrés ne sont-ils pas un instrument de contrôle et de conquête ? » Je dois certainement faire du bien mauvais esprit pour imaginer de telles vilaineries tel qu’aurait dit Jacquouille le célèbre écuyer de Godefroy de Montmirail.
Il reste quand même que dans bien des endroits en Gaule, de nombreuses Loges se sont vues délogées sous prétexte d’un manque de reconnaissance ou de légitimité. Il semblerait donc bien que le sacré à un prix et surtout beaucoup de valeur.
Dans le monde profane, la fortune des héritiers vient du testament de l’intéressé. Dans le monde sacré, il ne faut surtout pas qu’il meure, il est plus rentable vivant.
En parlant de cela il y a quelques jours avec un Frère. Ce dernier m’a fait une suggestion très amusante. Il m’a dit : « Les premières Loges se réunissaient dans des lieux publiques, des tavernes ou autres. Pourquoi ne pas recommencer ? » Il est vrai que face à la montée des prix des locations de salles de spectacles, un concept à vu le jour et devient de plus en plus populaire un peu partout dans le monde, il s’agit des concerts en appartement. Vous faites simplement jouer le groupe devant vos amis et vos voisins dans le salon. Je me demandais s’il ne serait pas judicieux de songer au même concept avec des Tenues maçonniques.
Il reste évident que pour les parisiens qui vivent dans 11 m2, il faudrait songer à se limiter à un triangle plutôt qu’une Loge ou alors il faudrait faire plusieurs séances comme au cinéma.
Ah on frappe à la porte, je vais vous laisser pour voir qui demande l’entrée…
Bonne soirée à bientôt
[1] Un Frère éclairé sur ce sujet m’informe que la répartition est la suivante : 60% pour l’immobilier – 20 % pour les frais de représentation et les 20 % restants en dépenses diverses de fonctionnement.
Bonne « nouvelle » !? : nous serions donc ipso-facto tou(te)s quelque part de légitimes propriétaires au prorata de nos Frat. participations !
Ah ! seconde faute identique, je n’avais pas terminé la lecture de l’article : « un concept à vu le jour ». Franck n’aime pas les participes passé !!
La question méritait d’être posée, je le reconnais, cependant, je n’ai pas de point de vue tranché. Je ramène juste ma fraise afin de corriger une faute de grammaire dans le texte écrit (à l’oral, ça ne se remarque pas !) car par deux fois Franck écrit : « le sacré à un prix » alors qu’il faut écrire « le sacré a un prix ». C’est l’auxiliaire avoir qui est utilisé ici et non la préposition !! S’il avait utilisé le conditionnel (les 2 temps sont acceptés) il aurait évité le piège : « il semblerait que le sacré ait un prix ». Je sais bien qu’il y a pire sur le net mais bon, pour d’autres un Fa# n’est pas un Fa, c’est pareil et aussi important, surtout pour les générations sms ou ordi qui ne se préoccupent pas de l’orthographe car elles ne connaissent que les correcteurs automatiques. Bien à vous.
Bien vu, bien dit, modeste maçon depuis 31 ans j’ai cotisé plus de 20 ans dans une grande obédience dont la trésorerie quand je l’ai quittée à cause des errances de son guide spirituel autoproclamé , faisait pâlir d’envie et saliver de nombreux prétendants à la succession. Trésorerie et patrimoine immobilier considérable appartenant certes pour partie à des frères plus fortunés que d’autres, les mêmes d’ailleurs dirigeants les sociétés annexes, commerciales ou fondations de la même obédience; un cumul de mandats à la hauteur de leurs suprêmes compétences. J’ai moi m^me participé à la construction de deux temples, je l’avoue à l’époque avec quelque fierté de pouvoir « loger » mes frères. Mais j’ai aussi suivi mon chemin initiatique dans de nombreux lieus plus insolites. Salle municipale, salle privée, hôtel, auberge.
Je trouve quelque part un intérêt à construire et reconstruire sans cesse l’espace sacré loin du confort des temples de pierres, c’est mon côté Jérusalem céleste
bravo ! la fédération des loges libres et souveraines réunit des loges qui ont beaucoup de mal à trouver des accueils dans des locaux appartenant aux obédiences ! chantage inadmissible mais le godf pratique à son niveau l’ostracisme de la glua ! encore plus que la gldf ou même la glnf ! paradoxal ?