Illuminés de tous les pays, unissez-vous ! Ces quatre communautés détiennent la palme du grand n’importe quoi : utopie, sacrifices, sexualité débridée, cannibalisme ou communication avec les aliens.
Noix de coco sacrée, sacrifices rituels et messages extraterrestres… Certaines sectes se démarquent par leurs croyances particulièrement farfelues. Des groupuscules qui seraient presque amusants s’ils n’étaient pas si dangereux. Des cocos-gourous aux prophètes de l’apocalypse, le monde des sectes regorge de personnages et de doctrines pour le moins… originales. Si vous pensiez que le mouvement raëlien et ses promesses de clonage humain représentaient le summum de l’excentricité spirituelle, attendez de découvrir l’Ordre du soleil et son culte de la noix de coco sacrée ! Ou encore les Khlysts, ces fanatiques russes adeptes de l’automutilation rituelle. Sans oublier l’Église de l’euthanasie, dont le slogan « Sauvez la planète, suicidez-vous » donne le ton de leur programme peu conventionnel.

Source : Ca M’intéresse – Par Axelle Szczygiel – mai 2025
L’Ordre du soleil : le culte de la noix de coco
Né en Allemagne à la fin du XIXe siècle, August Engelhardt en est convaincu : l’industrialisation croissante de l’Europe, la mauvaise alimentation et le mode de vie urbain conduiront l’être humain à sa perte. Influencé par les mouvements naturistes et végétariens de l’époque, il part en 1902 pour le Pacifique Sud et s’installe en Nouvelle-Guinée allemande, où il achète une plantation de cocotiers sur l’île de Kabakon.
Sa doctrine
Le gourou tente de créer une communauté utopique, l’Ordre du soleil, où chacun pourra vivre en harmonie avec la nature, en se nourrissant exclusivement de… noix de coco ! Pour Engelhardt, c’est en effet l’aliment parfait, capable de fournir tous les nutriments nécessaires aux hommes tout en purifiant le corps et l’esprit.
Qu’est devenue la communauté de l’Ordre du soleil ?
Si sa colonie parvient à attirer quelques fidèles, elle décline rapidement en raison des conditions de vie difficiles sur l’île, des maladies et des carences. August Engelhardt lui-même finit par mourir très affaibli à 43 ans, en 1919. Son histoire a été redécouverte en 2012 grâce à l’écrivain suisse Christian Kracht avec son roman Imperium, inspiré de la vie de ce fada cocovore.
Les Khlysts : sacrifices rituels et pénitence corporelle
Les Khlysts sont les membres d’une secte mystique chrétienne qui a émergé en Russie au XVIIe siècle. À son origine, un soldat fugitif d’origine paysanne nommé Danila Filippovich, qui rejetait les rites et hiérarchies de l’Église orthodoxe et prônait une relation directe avec Dieu.

Les Khlystes, vus par le peintre Vasili Vasilyevich Konovalov (1864-1908). © ©FINE ART IMAGES/BRIDGEMAN IMAGES
Sa doctrine
Danses extatiques, orgies sexuelles, sacrifices rituels et pénitence corporelle (d’où est tiré le nom de Khlysts qui signifie « flagellants ») sont les pratiques des adeptes pour mieux communier. De quoi enflammer les imaginations durant plus de deux siècles ! Cette organisation reste en réalité mal connue. Michel Niqueux, professeur émérite de l’université de Caen-Normandie et spécialiste de la Russie, émet de sérieuses réserves à ce sujet : selon lui, les accusations d’orgies et de sacrifices n’auraient jamais reposé sur des preuves solides et auraient plutôt été le reflet des préjugés et des fantasmes des détracteurs de cette secte.
Qu’est devenue la secte des Khlysts ?
Perçus à l’époque avec suspicion et hostilité par les autorités civiles et religieuses russes, qui les accusaient de comportements immoraux, les Khlysts ont dû affronter à plusieurs reprises une répression sévère, y compris des arrestations et des procès.
L’Église de l’euthanasie : suicide et sodomie
« Save the planet, kill yourself » (sauvez la planète, suicidez-vous) : c’est avec ce slogan provocateur et les actions coups de poing qui l’accompagnent que l’artiste et militante transgenre américaine Chris Korda fait connaître son mouvement, l’Église de l’euthanasie, au début des années 1990. Son but est alors d’attirer l’attention sur les dangers environnementaux liés à la surpopulation de la planète.
Sa doctrine
Autoproclamée « seule religion antinataliste » de l’Histoire, elle recrute ses fidèles sur la base d’un unique commandement : « Tu ne procréeras point. » Ses autres « piliers » sont le suicide, l’avortement, le cannibalisme (volontaire et post-mortem) et la sodomie (comme moyen de contrôle des naissances).
Qu’est devenue l’Église de l’euthanasie ?
Marginale et controversée, cette organisation a su attirer des sympathisants dans différents pays grâce à sa philosophie radicale, sans toutefois faire naître une véritable communauté à l’échelle mondiale. Avec la prise de conscience actuelle de l’urgence climatique, l’Église de l’euthanasie trouverait toutefois de nouvelles recrues parmi les milléniaux.
Les raëliens : une secte porte-parole des extraterrestres
Décembre 2002 : la France découvre l’existence de ce mouvement qui annonce en grande pompe avoir conçu le premier clone humain ! Derrière cette supercherie, se cache Claude Vorilhon, alias Raël, qui a fondé la secte en 1974 après avoir été contacté par des extraterrestres appelés les Élohims… Ceux-ci lui auraient révélé avoir fondé la vie sur Terre il y a 25 000 ans et lui auraient donné « des informations sur la façon d’organiser notre avenir ».
Sa doctrine
Les Raëliens rêvent d’un système nommé géniocratie, qui remplacerait la démocratie. Au programme : pouvoir donné uniquement aux « génies » (droit de vote limité aux personnes dont le quotient intellectuel est supérieur de 10 % à la moyenne), État propriétaire de tous les biens et gouvernement mondial, avec monnaie et langue uniques. D’autre part, ses membres sont encouragés à pratiquer la télépathie et la « méditation sensuelle ». Derrière cette appellation, se cache l’apologie d’une sexualité sans limites : des adeptes et des responsables du mouvement ont été condamnés pour corruption ou agression sexuelle sur mineurs.
Qu’est devenu le mouvement raëlien ?
L’organisation, selon diverses estimations, compterait plusieurs dizaines de milliers de membres, notamment en Suisse et au Japon.




