« Une société régresse lorsque le bavardage des donneurs de leçons empêche d’entendre le retentissement des actes des bâtisseurs. »
— Suprême Conseil du 33e et dernier degré d’Occitanie
Quand les donneurs de leçons étouffent les bâtisseurs
Notre époque voit fleurir une multitude de donneurs de leçons. Ils apparaissent souvent avec un temps de retard, pointant du doigt les fautes des autres sans même s’interroger sur leurs propres manquements. Aveuglés par une mission qu’ils s’auto-attribuent, ils ne s’imaginent pas avoir de leçons à recevoir, encore moins à appliquer à eux-mêmes.

Le paradoxe est cruel : leurs discours s’adressent bien souvent à d’autres donneurs de leçons, dans un cercle stérile d’arrogance et d’insolence mutuelle. Mais ont-ils seulement conscience de parler dans le vide ? Rien n’est moins sûr…
Le refus de l’introspection
Comment pourraient-ils se remettre en question, eux qui distribuent des critiques sans jamais en accepter ? Ils se posent en juges, tout en refusant d’être jugés. Cette incapacité à regarder en eux-mêmes est le signe d’une faiblesse fondamentale : ils n’appliquent à personne ce qu’ils exigent des autres.
Quand la réalité impose ses propres leçons
Si leurs paroles résonnent creux, il reste des forces plus implacables capables de leur rappeler la mesure des choses :
- les catastrophes naturelles, qui ramènent chacun à l’humilité,
- les drames sociaux, où ils s’empressent de chercher des coupables,
- la maladie, contre laquelle ils se battent sans toujours interroger leur propre responsabilité.
Et, au bout du chemin, vient la mort – la grande égalisatrice – qui réduit à néant toute prétention et fait taire à jamais les velléités des redresseurs de torts.
La sagesse du silence
Clémenceau le rappelait avec force : « Les cimetières sont remplis de gens irremplaçables ». Celui qui sait la fragilité de la condition humaine hésite à corriger les autres en pure perte.
Plutôt que de s’ériger en donneur de leçons, il choisit de bâtir par l’exemple, convaincu que les actes retentissent bien plus fort que les paroles.




