Un adventiste est un membre d’un courant chrétien appelé Adventisme.
Le mot vient de « advenir / adventus » qui signifie venir : les adventistes mettent au centre de leur foi le retour du Christ, qu’ils pensent proche et pour lequel ils se préparent.
Caractéristiques principales des adventistes
- Religion chrétienne protestante
- Croient au retour imminent de Jésus
- Accordent beaucoup d’importance à l’étude de la Bible
- Souvent attachés à un mode de vie sain (sport, diététique, parfois alimentation végétarienne)
- Pour certains courants, le repos du sabbat a lieu du vendredi soir au samedi soir (et non le dimanche)
Les plus connus
L’Église la plus répandue est l’Église Adventiste du Septième Jour, présente dans de nombreux pays.
Réflexion autour d’un interdit, d’une réalité cachée et d’un débat ancien
Source : – D’après un article de Loren Seibold — 25 novembre 2025 – Adventist Today
Un lecteur du magazine Adventist Today confia récemment une anecdote marquante : dans sa jeunesse, il avait pour modèle un collègue exemplaire — un homme juste, bienveillant, serviable, véritable référence morale dans le monde des affaires. Cet homme était franc-maçon, maître du Rite Écossais, membre des Shriners… et adventiste du septième jour depuis toujours.
Invité un jour à rejoindre la franc-maçonnerie, il accepta. Il y trouva une fraternité chaleureuse, des hommes engagés dans le service, une vie communautaire riche et active. Mais lorsqu’on lui proposa plus tard un poste d’administrateur dans une université confessionnelle, tout bascula. Sur son CV figurait son appartenance maçonnique : il fut immédiatement rejeté.
Cette histoire illustre une tension persistante : la franc-maçonnerie est depuis longtemps problématique aux yeux d’une partie du christianisme, et l’adventisme n’y échappe pas.
Un héritage historique puissant
La franc-maçonnerie n’est pas née dans l’ombre. De nombreuses figures majeures y ont appartenu :
- George Washington, Benjamin Franklin, John Hancock, Paul Revere, aux États-Unis
- Winston Churchill, Arthur Conan Doyle, Rudyard Kipling, prince Philip, au Royaume-Uni
Même William Miller, père spirituel du mouvement adventiste, fut maçon avant de rompre avec l’Ordre en 1831.
La franc-maçonnerie tire ses origines des anciennes guildes de bâtisseurs. Les outils — équerre, compas, maillet — sont devenus symboles moraux : droiture, travail, construction de soi. Au fil des siècles, les loges ont évolué vers une fraternité initiatique, avec rituels, cérémonies, valeurs humanistes et engagement social.
En théorie, rien de religieux. La loge demande simplement à ses membres de croire en Dieu.
Le secret, cœur des suspicions chrétiennes
Ce qui trouble le plus certains croyants n’est pas l’éthique maçonnique, mais le secret initiatique :
- rituels confidentiels,
- serments de non-divulgation,
- gestes et signes de reconnaissance,
- mythologie interne, notamment autour d’Hiram et du temple de Salomon.
Historiquement, on a même soupçonné des réseaux d’influence où les maçons favoriseraient leurs frères en affaires ou en politique. Vrai ou fantasmé, ce soupçon a alimenté des siècles de méfiance.
Quand la méfiance vire à l’opposition
Le XIXᵉ siècle fut marqué par un antimaçonnisme virulent. L’affaire William Morgan (1826) — auteur d’un livre dévoilant les secrets de la loge, disparu mystérieusement — fit exploser les rumeurs : on accusa les maçons de l’avoir fait disparaître.
S’ensuivirent :
- un parti politique anti-maçon,
- des organisations chrétiennes opposées,
- un climat de suspicion durable.
La position d’Ellen White
Ellen White condamna clairement l’appartenance à des sociétés secrètes — maçonnerie comprise. Pour elle :
Aucun croyant ne peut appartenir à la franc-maçonnerie ou à une organisation secrète.
(Évangélisation, p. 622)
Ses critiques reposent sur plusieurs points :
| Arguments clés | Interprétation adventiste |
|---|---|
| Double appartenance | La loyauté au Christ doit être totale. |
| Secret initiatique | Incompatible avec la transparence spirituelle. |
| Fins des temps | Les sociétés secrètes seraient utilisées par l’Ennemi. |
| Alliances étroites | « Ne vous mettez pas sous un joug étranger ». |
L’épisode le plus célèbre reste sa rencontre avec le Frère Faulkhead, haut gradé maçon qu’elle amena à renoncer à ses loges après une longue admonestation — épisode encore cité aujourd’hui par les opposants maçonnerie/adventisme.
Une institution aujourd’hui en déclin
La franc-maçonnerie a atteint son apogée dans les années 1950. Depuis : baisse massive des adhésions, loges fermées ou fusionnées, rituels moins centraux, activité plus caritative que secrète.
Les secrets d’autrefois ne le sont d’ailleurs plus vraiment.
Alors, un adventiste peut-il être franc-maçon ?
Officiellement, l’Église le déconseille.
Officieusement, certains le sont, discrètement.
Un adventiste maçon écrit :
Les francs-maçons sont parfois plus tolérants, plus chrétiens dans leur comportement que beaucoup de croyants. Quand on critique la maçonnerie pour ses symboles mystérieux, je rappelle le langage apocalyptique que nous utilisons dans nos propres sermons.
Peut-être le point le plus troublant :
l’adventisme possède lui aussi ses codes, son vocabulaire, ses « initiés », comme toute communauté.
Conclusion : la morale avant le dogme ?
Loren Seibold résume ainsi :
Ellen White nous rappelle que la valeur d’un homme se mesure à sa vie, pas à ses appartenances.
Faut-il rejeter un adventiste parce qu’il est maçon, si son caractère est intègre, charitable, fidèle ?
Faut-il au contraire le bannir pour protéger la pureté doctrinale ?
Certains voient incompatibilité.
D’autres voient engagement, fraternité, service.
La question reste ouverte — et humaine.
Référence originale : Can Adventists Be Freemasons?
Source : Adventist Today — 25 novembre 2025
https://atoday.org/can-adventists-be-freemasons/




