Coincée sur un bout d’île en pleine révolution, à plus de 7000 kilomètres de la Métropole, l’ancienne maçonnerie d’York de Saint-Domingue ne rassembla que quelques loges.
Le rite des Antients en France : L’Ancienne Maçonnerie d’York à Saint-Domingue (1790-1803) : Une source oubliée du Rite Ecossais Ancien Accepté
de Jacques Oréfice (Postface), Pierre Mollier (Avec la contribution de), Jean-Pierre Aksas (Préface)
Dervy éditions (19 novembre 2019)
Apparue en 1790, elle cesse probablement ses travaux mi-1803, quand la situation des Français devient intenable un peu avant la proclamation d’Haïti. Pourtant, elle a eu une influence déterminante sur notre histoire maçonnique.
En effet, pour la première fois, des Français découvrent et pratiquent un autre type de cérémonie pour les trois premiers grades : le rituel des Antients. La fin de la présence française à Saint-Domingue entraîne sa disparition. Mais, à Paris, en 1804, quelques survivants de l’aventure déposent une partie de leur héritage au sein du Rite Écossais Ancien et Accepté. Ainsi la maçonnerie des Antients de Saint- Domingue est-elle une source majeure de l’une des grandes traditions maçonniques françaises.
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Dans « Le rite des Antients en France », Pierre Mollier, historien érudit forgé aux creusets de Sciences Po Paris et de l’École pratique des hautes études à la Sorbonne, nous convie à une odyssée intérieure, où l’Ancienne Maçonnerie d’York à Saint-Domingue, ce joyau éphémère niché sur un fragment d’île tourmentée par les révolutions, révèle sa lumière occulte entre 1790 et 1803. Nous plongeons dans ces loges isolées, à sept mille kilomètres de la métropole, où des frères français, exilés dans les tourbillons de l’histoire, découvrent les cérémonies des Antients, ces rituels ancestraux qui infusent une vitalité primitive aux trois premiers grades, évoquant les mystères d’York comme un écho des bâtisseurs cathédraux.
Cette maçonnerie, éclose dans le chaos colonial et évanouie avec la naissance d’Haïti, n’est pas une simple anecdote, elle incarne le pont mystique vers le Rite Écossais Ancien Accepté naissant à Paris en 1804, lorsque des survivants, porteurs d’un héritage alchimique, déposent dans sa corbeille les essences symboliques qui scellent les grades bleus dans leur profondeur initiatique.
Nous ressentons, au fil de ces pages, la transmutation hermétique, où l’Antient se fond dans l’Écossais, reliant les traditions anglaises aux racines françaises, comme si les vents atlantiques charriaient les secrets des Anciens vers les temples parisiens, forgeant une voie spirituelle où le chaos révolutionnaire engendre l’ordre maçonnique.
Cette œuvre nous invite à méditer sur la résilience des symboles, ces phares ésotériques qui traversent les tempêtes historiques, rappelant que la franc-maçonnerie n’est pas figement dogmatique mais flux vivant, où l’initiation transcende les frontières, unissant le visible au caché dans une quête éternelle de lumière.
Pierre Mollier, par sa vision engagée, nous éveille à cette dimension contemplative, où chaque rite devient miroir de notre âme collective, nous appelant à revivre ces mystères pour illuminer notre propre chemin intérieur.
À lire… sans modération !