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LE REVEIL DE LA GRANDE LOGE – 1795

MISCELLANÉES MAÇONNIQUES par Guy Chassagnard

En franc-maçon de tradition, attaché à l’histoire de ce qui fut jadis le Métier de la Maçonnerie avant que de devenir la Maçonnerie spéculative des Maçons libres et acceptés, notre frère Guy Chassagnard met en chroniques ce qu’il a appris dans le temple et… dans les textes ; en quarante et quelques années de pratique maçonnique. Ceci selon un principe qui lui est cher : Apprendre en apprenti, comprendre en compagnon, partager en maître.

Chronique 270

1795 – Le réveil de la Grande-Loge

La Grande Loge de France, dite de Clermont, s’est endormie à la fin de l’année 1791. 

Le Grand Orient de France, ayant perdu son grand-maître (malencontreusement guillotiné) s’est mis en récréation forcée à la fin de 1793. Mais la Terreur passée, la Franc-Maçonnerie aspire à redonner force et vigueur à ses travaux.

✦ En juin 1795. – Première apparition de la formule Liberté, Égalité, Fra­ter­nité sur un procès verbal d’assemblée de la Grande Loge de France, daté de « l’an 5795, le 24e jour du 4e mois » et de « l’ère républicaine, l’an 3e de la Répu­bli­que une et indivisible le 5e jour thermi­dor ».

Cette date mar­que la reprise des travaux de l’obédience rivale du Grand Orient qui proclame être le « seul et primitif Grand Orient de France ». L’assemblée adopte un arrêté définissant les conditions de son renouveau :

« Le terrorisme étant abattu, y est-il précisé, et ayant fait place à la justice, la vertu étant maintenant à l’ordre du jour, le “Grand Orient de France” reprend ses droits, sortant de son tombeau léthargique. 

« Son réveil lui indique que l’association de toutes les loges régulières de France établit la constitution des maçons réguliers, qui ne doivent faire tous qu’un même corps…

« Aujourd’hui régénérée, l’égalité, principe fraternel et base fondamentale de la liberté, retire le Grand Orient de son insomnie. »

✦ Début 1796. – Les dignitaires du Grand Orient de Fran­ce, réunis en petit comité, proposent à Alexandre Louis de Roëttiers Montaleau, comme récompense de ses services, la dignité de Grand Maître, laissée vacante par la démission en 1793 du duc d’Orléans.

L’intéressé la refuse, et affirme se contenter du titre de Grand Vénérable.

© Guy Chassagnard – Auteur de  :

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A.S.: