Ils furent à la fois moines et guerriers : les Templiers. Leur code d’honneur fascine encore aujourd’hui et leur mémoire résonne jusque dans le Rite Écossais Ancien et Accepté (REAA). Au-delà de la complexité historique, leur héritage symbolique et spirituel occupe une place essentielle dans l’imaginaire maçonnique.
Les Templiers, entre histoire et mythe
Fondé en 1118 à Jérusalem, au cœur des Croisades, l’Ordre du Temple naît de l’engagement de neuf chevaliers français qui prêtent serment de chasteté, pauvreté et obéissance. Leur mission : protéger les pèlerins entre la côte et les Lieux saints. Rapidement soutenu par la papauté, l’Ordre devient une puissance militaire, mais aussi financière, bénéficiant de privilèges qui assureront son expansion.

Du bûcher à la légende
L’histoire prend un tournant dramatique en 1307, lorsque Philippe le Bel, lourdement endetté envers l’Ordre, orchestre l’arrestation massive des Templiers. Accusés de rites blasphématoires et soumis à la torture, beaucoup périssent dans les flammes. Jacques de Molay, dernier Grand Maître, est brûlé vif à Paris en 1314.
De cette tragédie naît une légende tenace : des Templiers auraient trouvé refuge en Écosse, où ils auraient jeté les bases de la franc-maçonnerie spéculative. Rosslyn et la figure de Jacques de Molay restent associés à ce récit popularisé par Andrew Michael Ramsay en 1737.
La Stricte Observance et l’héritage templier
Au XVIIIe siècle, Karl Gotthelf von Hund, fondateur de la « Stricte Observance », revendique l’héritage direct des Templiers. Il affirme avoir reçu mission d’un ordre templier écossais encore vivant, et institue des loges où chaque frère reçoit un nom chevaleresque. Von Hund promettait même aux maçons l’héritage du trésor et des terres de l’Ordre. Si ses affirmations demeurent invérifiables, elles marquent profondément la franc-maçonnerie européenne, notamment dans ses hauts grades.
Légende et REAA
Malgré l’absence de preuves historiques, la figure templière a pénétré certains degrés maçonniques. Le « Manuel suisse des francs-maçons » rappelle que ni Anderson ni Désaguliers n’y font référence, et que la filiation reste obscure. Pourtant, au sein du REAA, l’Ordre du Temple occupe une place de choix, notamment au 30ᵉ degré. L’historien John J. Robinson, dans Born in Blood, suggère des liens possibles entre Templiers réfugiés en Grande-Bretagne et les premières loges opératives.
Vérité historique ou légende spirituelle ?
Dans le 18ᵉ degré (Rose-Croix), Jacques de Molay apparaît comme figure emblématique. Toutefois, la tentation de le réduire à un héros persécuté face à un roi cruel est simpliste. De Molay fut avant tout un chef militaire, souvent dépassé par les réalités politiques et religieuses de son temps.
Mais au-delà de la réalité historique, la légende templière garde une portée symbolique : elle incarne le combat pour la dignité, la justice et l’idéal spirituel.
Vertus chevaleresques et enseignement du REAA
L’épée, symbole central du Rite, n’invite pas à une « guerre sainte », mais à la défense de la société, à l’action charitable et à la préservation des droits humains. Inspirées des récits chevaleresques médiévaux, les vertus mises en avant par le REAA sont la noblesse, la charité, la pureté, la courtoisie et la compassion.
Ainsi, si le christianisme transparaît dans certains degrés, il n’impose pas de dogme. Les hauts grades écossais, comme la franc-maçonnerie johannique, proposent avant tout une école de vie, fondée sur l’éthique et la quête spirituelle.
Titre : Der Alte und Angenommene Schottische Ritus und die Templerlegende
Auteur : Schweizerische Grossloge Alpina (A.A.S.R.) freimaurerei.ch
Date de publication : Janvier 2021 freimaurerei.ch
URL : https://freimaurerei.ch/der-alte-und-angenommene-schottische-ritus-und-die-templerlegende/





Un héritage symbolique de la plus grande importance
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