Un rituel d’entrée dans une tradition ancienne
L’initiation en franc-maçonnerie peut être comprise comme un rituel d’entrée dans cette ancienne tradition, ce que l’on appelle le « premier pas » dans son vaste univers. D’une part, elle symbolise l’entrée dans le monde maçonnique ; d’autre part, elle marque le début d’un voyage perpétuel d’amélioration personnelle et d’exploration de ses profonds mystères. En essence, cette initiation marque le commencement d’un long chemin vers l’éveil intérieur. Comme l’a si bien exprimé G. I. Gurdjieff : « L’éveil n’est possible que pour ceux qui le cherchent et le désirent, pour ceux qui sont prêts à lutter contre eux-mêmes et à travailler sur eux-mêmes pendant longtemps. »
Commencer le chemin

Bien que les concepts « d’initiation » et de « commencement du chemin » ne soient pas identiques, la première constitue le point de départ du développement maçonnique, en mettant particulièrement l’accent sur le rituel qui introduit le candidat dans ce cycle de transformation. Le rite maçonnique, dans son ensemble, organise les cérémonies collectives des loges tout en encourageant la réflexion personnelle de chaque membre.
Un rite de passage
Ce processus englobe un cycle complet orienté vers l’évolution spirituelle de l’individu, où l’initiation initiale ne pose que les fondations. Il s’agit d’un rite de passage qui marque l’admission dans la société maçonnique, dérivant son nom du latin initium, signifiant « commencement » ou début de quelque chose de nouveau. Il représente une transition du profane au sacré, du superficiel au profond, élevant l’initié d’un état inférieur à un état supérieur. Ce changement s’accompagne d’un nouveau statut, assimilable à la renaissance de l’âme et à sa libération des chaînes de l’ignorance. Sans cet éveil intérieur, la simple accumulation de connaissances, de symboles et d’allégories maçonniques perd tout sens véritable.
Origine et symbolisme du mot « initiation »
Le terme « initiation » est lié à initiare, traduction du grec myein, qui signifie « fermer ». Allégoriquement, cela renvoie au bandeau posé sur les yeux du candidat pendant le rituel — symbolisant l’entrée dans l’obscurité avant de recevoir la lumière — et à l’engagement de silence sur les mystères que tout nouveau franc-maçon doit assumer. De inire, qui signifie « entrer » ou « commencer », découle l’idée que ce rituel est la porte du temple des secrets ou une forme de renaissance.
Franchir la porte
L’initiation maçonnique perd son essence si l’initié ne poursuit pas le chemin tracé. Ce serait comme frapper à une porte sans la franchir, ou entrer avec un esprit dénué de fraternité, ce qui annule sa valeur, même après d’innombrables participations aux tenues. Pour reprendre les mots de Carlos Castaneda : « Soit nous devenons misérables, soit nous devenons forts. La quantité de travail est la même. » Cela nous rappelle que l’engagement personnel détermine les fruits du chemin.
L’illumination de la conscience
Dans ce contexte, la franc-maçonnerie se présente comme une tradition de rituels initiatiques visant à illuminer la conscience de l’apprenti. Son principe fondamental repose sur l’idée que, grâce à l’initiation, « les bonnes personnes deviennent encore meilleures ». Ce qui la distingue, c’est sa synthèse harmonieuse des meilleures pratiques consécratoires du monde ancien, venues d’Orient comme d’Occident, préservées dans un système intégral qui perdure. Enracinée dans le passé, elle fleurit au présent et se projette dans l’avenir, pénétrant les mystères de la vie et de la nature à travers ses rituels, accessibles tant à l’individu qu’à la communauté. L’initiation maçonnique renferme l’énigme de l’existence, selon le dessein du Grand Architecte de l’Univers.
Le mystère dans la tradition maçonnique
Le concept de « mystère », récurrent dans les loges, provient du grec mysterion, issu des Mystères d’Éleusis dans la Grèce antique, et s’étend aux enseignements pythagoriciens et euclidiens en géométrie et en mathématiques. Il est essentiel de reconnaître que les mystères existent aussi bien dans l’art que dans la science. Dans sa forme originelle, le mystère maçonnique fait partie intégrante du rituel initiatique, doté d’un caractère sacré et solennel. Ainsi, la franc-maçonnerie agit comme un sacrement, perpétuant les plus précieuses traditions des mystères ancestraux.
La dualité lumière-obscurité
Gurdjieff nous invite également à réfléchir à ce processus en affirmant : « Pour s’éveiller, il faut d’abord prendre conscience que l’on est dans un état de sommeil. »
De même, Castaneda insiste sur la dimension guerrière du voyage spirituel : « L’art d’être un guerrier consiste à équilibrer l’émerveillement et la terreur d’être en vie », ce qui résonne avec la dualité de l’obscurité et de la lumière dans l’initiation maçonnique.
Alcoseri
Traduit par GADLU.INFO




