Peut-on encore parler d’universalité dans un monde traversé par la globalisation, la fragmentation des identités et l’accélération des flux culturels, économiques et numériques ? C’est à cette question ambitieuse que répond le nouvel ouvrage Le monde global est-il universel ?, publié à la suite du colloque conjoint organisé en 2024 sous l’égide de la S.EU.RE.
Une association tournée vers la recherche maçonnique
La S.EU.RE — Société Européenne d’Études et de Recherches Écossaises, fondée en 2007 à Bruxelles, constitue aujourd’hui un espace d’échange rare et précieux.
Indépendante, libre dans son approche, elle réunit :
- des francs-maçons du REAA et d’autres rites,
- des universitaires et chercheurs reconnus,
- des penseurs venus de plusieurs cultures européennes.
Tous travaillent à actualiser la recherche maçonnique, à éclairer ses fondements symboliques et à interroger sa pertinence dans le monde contemporain — sans que soient engagées leurs juridictions ni obédiences.
Un lieu où la réflexion dépasse l’institutionnel, et où l’esprit écossais retrouve son souffle d’origine : questionner pour mieux comprendre.
LE MONDE GLOBAL EST-IL UNIVERSEL ? – Actes du colloque conjoint 2024 – S.EU.RE
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Bourges, novembre 2024 — Un colloque majeur
Le colloque dont cet ouvrage restitue les interventions s’est tenu à Bourges, en novembre 2024, dans le cadre des Rencontres d’Aubigny, en partenariat avec :
- Le CÉNACLE,
- Le triangle belge DARWIN,
- La loge d’études AD EUROPAM,
- Et plusieurs autres acteurs investis dans la recherche maçonnique.
Le thème — « Le monde global est-il universel ? » — ouvre immédiatement une tension intellectuelle puissante.
Global ne signifie-t-il pas uniforme ?
Universel signifie-t-il identique ?
Que reste-t-il de la diversité, du symbolique, du pluralisme humain ?
Globalisation, universalité et initiation : des perspectives croisées
À travers ce volume, le lecteur découvre :
- des analyses sur l’universalité de la pensée maçonnique,
- des réflexions sur la place de l’ésotérisme dans un monde rationnel,
- des lectures historiques et philosophiques du concept d’universel,
- des interrogations sur l’avenir de l’humanité dans l’ère post-moderne,
- la confrontation entre mondialisation économique et universalité spirituelle.
La Franc-Maçonnerie y apparaît comme un laboratoire vivant, où l’on examine ce qui unit les êtres au-delà des frontières et ce qui, au contraire, mérite d’être préservé dans sa singularité. Car l’universel n’est pas l’effacement des différences — il pourrait bien être leur mise en lumière.
Un ouvrage pour comprendre notre époque
Pour le lecteur maçon ou simplement curieux de pensée critique,
ce livre offre une matière dense, fraîche et profondément actuelle.
Réflexions, confrontations d’idées, ouverture intellectuelle :
c’est un texte qui interroge autant qu’il nourrit — à l’image de la démarche initiatique elle-même.
❝ Peut-être que l’universel n’est pas ce qui est identique pour tous,
mais ce que chacun peut rencontrer en lui-même. ❞
Pourquoi lire cet ouvrage ?
- Pour comprendre les enjeux culturels, philosophiques et symboliques du monde contemporain
- Pour nourrir sa réflexion personnelle sur l’universalité maçonnique
- Pour approfondir sa connaissance du REAA et des rites européens
- Pour disposer d’un support de travail pour planches et conférences en loge
Une lecture pour celles et ceux qui veulent penser la Franc-Maçonnerie au XXIᵉ siècle.
Dans la lumière tamisée d’un cabinet de réflexion, là où le silence épouse la pensée comme l’ombre épouse la lumière, Le monde global est-il universel ? – Kilwinning – Numéro spécial et Actes du Colloque de Bourges du 30 novembre 2024, publié par la S.EU.RE – s’impose tel un miroir tendu à la conscience de notre temps, mais aussi à l’âme de l’initié en quête d’unité. Sous cette interrogation apparemment simple se cache une méditation à plusieurs voix sur la condition spirituelle de l’humanité contemporaine : celle d’un monde globalisé qui semble avoir oublié le souffle de l’universel, au risque de ne plus savoir ce qu’il signifie être un Frère parmi les hommes.
Dès les premières pages, la densité vibratoire du propos s’impose. Georges Lassous, en ouvrant les travaux, invite à cette posture d’écoute intérieure où l’intelligence se fait contemplation. Alain de Keghel, dans ses mots d’accueil, pose les fondements de ce chantier de réflexion : affranchie des appartenances obédientielles, la S.EU.RE devient un sanctuaire de l’esprit, un espace de pensée libre où l’Europe n’est plus une entité géographique, mais une respiration spirituelle. L’ouverture solennelle de Maixent Lequain déploie alors le fil rouge du colloque : faire dialoguer la mémoire initiatique avec les urgences du présent, sans céder ni au désenchantement ni à l’abstraction.
Chaque contribution devient alors un sillon profond dans ce champ symbolique. Olivier Ihl, dans une analyse magistrale, confronte le rêve d’un monde fraternel à la montée des populismes, cette forme contemporaine d’aveuglement collectif qui mine les fondations mêmes du dialogue et de l’altérité. Charles Susanne, dans une approche à la fois biologique et spirituelle, interroge les fondements d’un universalisme écologique : l’homme, en niant sa reliance avec la nature, trahit aussi l’universel en lui.
Ysabeau Tay Bother ose une question audacieuse : « L’Universel, une utopie ? » Mais loin d’en conclure à une négation, son texte nous conduit à l’orée d’une promesse – celle d’un idéal qui n’est pas une fin, mais un chemin, une ascèse de la pensée. La seconde intervention de Maixent Lequain, « Si tous les maçons du monde », vient comme une respiration fraternelle. Elle résonne comme une incantation poétique : et si le rêve de l’universel passait par le geste patient de chaque Franc-Maçon posant sa pierre, non pour uniformiser, mais pour accorder ?
La voix de Corinne Perchet explore quant à elle le lien entre l’universel et la littérature. Car c’est bien là aussi que se joue la quête : dans les mots, les récits, les mythes qui fondent une mémoire partagée. La littérature devient alors un miroir de l’universel, ou plutôt, un chantier où se taillent les pierres du sens. L’universel y est affronté, parfois blessé, mais toujours recherché dans la complexité vivante du langage humain.
Léo Urgel, avec rigueur et hauteur de vue, replace la Déclaration universelle des droits de l’homme – adoptée par l’Assemblée générale des Nations unies le 10 décembre 1948 à Paris. Cette charte, fruit d’un moment de clarté dans l’histoire tourmentée du XXe siècle, est aujourd’hui soumise à l’épreuve du réel. Ses acquis sont menacés, non tant par la critique rationnelle que par l’érosion lente du sens commun. L’universel n’est pas qu’un droit : il est une responsabilité.
Enfin, Sergio Cianella conclut cette fresque par une méditation sur l’universalité et la mondialisation. Il nous rappelle, avec gravité, que l’universel ne se décrète pas : il se construit, à travers le dialogue des différences, dans un travail constant de décantation. La mondialisation, en nivelant les singularités, menace de réduire l’universel à un décor vide. Mais il reste, pour qui sait voir, des lignes de force invisibles, des traces de lumière, des vestiges de l’Ordre.
Et c’est Alain de Keghel, une fois encore, qui referme cet ouvrage en tissant les fils de cette tapisserie fraternelle. Il ne donne pas de conclusion, mais un appel : celui de ne jamais renoncer à l’idéal, même dans le fracas du monde. L’universel véritable n’est ni donné ni perdu : il est à bâtir, chaque jour, dans le cœur de l’initié, sur les chantiers visibles et invisibles de notre monde.
Ce livre est bien plus qu’un recueil d’actes : c’est une œuvre de reliance. Une loge ouverte à l’échelle du continent, un Temple où les pierres s’appellent populisme, écologie, droits de l’Homme, langage, tradition. Mais aussi écoute, fraternité, vigilance, espérance. En ces temps d’incertitude, la S.EU.RE nous rappelle que penser est un acte de foi, et que la Franc-Maçonnerie peut encore offrir à l’Europe – et au monde – une voie d’universalité patiente, dense et exigeante.
Fraternellement et bonne lecture !
yonnel ghernaouti