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LE COTE FEMININ DE LA FRANC-MACONNERIE

Planches, Réflexions | 2 septembre 2025 | 0 | by A.S.

Longtemps perçue comme une fraternité strictement masculine, la franc-maçonnerie suscite souvent des interrogations : quelle place y tient le féminin ?
Au-delà du débat sur l’initiation des femmes – qui varie selon les obédiences – se cache une dimension plus profonde : celle des principes féminins et masculins qui structurent la démarche initiatique.
Car en réalité, la loge n’est pas seulement habitée par l’énergie masculine ; elle s’anime aussi de polarités féminines et neutres, indispensables à l’équilibre du travail maçonnique.


Le Féminin symbolique : principe de réceptivité

Dans le langage initiatique, le féminin ne renvoie pas seulement à la femme biologique. Il exprime avant tout la réceptivité, la capacité d’accueillir et de transformer.

  • Le Temple maçonnique lui-même est féminin : un espace clos, protecteur et sacré, qui reçoit les frères et sœurs comme une matrice spirituelle.
  • Le candidat lors de son initiation est également dans une position féminine : il reçoit la lumière, accueille le rituel et intègre en lui ce qui lui est transmis.

Ainsi, le féminin en maçonnerie est moins une question de genre qu’un principe universel de fécondité intérieure.


Le Masculin : principe d’action et de projection

À l’inverse, le masculin symbolique exprime le mouvement, l’extériorisation et la mise en acte.

  • Les officiers qui président au rituel incarnent cette polarité active : ils guident, parlent et agissent.
  • Le rituel lui-même exige une expression vivante (masculin) pour donner forme à son écriture symbolique (féminin).

Le masculin et le féminin se complètent donc en loge : l’un propose l’action, l’autre la reçoit et la transforme.


Le Neutre : principe d’équilibre

Entre les deux polarités, la loge introduit une troisième force, le neutre, garante de l’harmonie.
On le retrouve dans la fonction du Vénérable Maître, placé à l’Orient, qui incarne l’équilibre entre les surveillants :

  • Le Second Surveillant → énergie solaire, masculine, active (le midi).
  • Le Premier Surveillant → énergie lunaire, féminine, contemplative (le couchant).
  • Le Vénérable Maître → principe neutre, axe de stabilité, qui unit les contraires.

Cette triade rappelle la sagesse hermétique et cabalistique : l’harmonie naît toujours de l’équilibre des forces.


Soleil, Lune et inversion symbolique

La franc-maçonnerie puise dans des symboles universels. Soleil et Lune, souvent présentés comme masculin et féminin, ne sont pourtant pas figés. Dans de nombreuses traditions anciennes, le Soleil était féminin et la Lune masculine.
Cette inversion rappelle que chaque principe contient une part de son contraire : le Soleil nourrit autant qu’il brûle, la Lune éclaire autant qu’elle reflète.
Le travail maçonnique invite l’initié à dépasser les stéréotypes et à reconnaître en lui-même cette complémentarité intérieure.


L’unité au-delà des polarités

La franc-maçonnerie, loin d’être uniquement masculine, est en réalité un chemin d’union des contraires.
Elle enseigne que le masculin et le féminin ne sont pas des opposés irréconciliables, mais des forces complémentaires qui, lorsqu’elles sont équilibrées, engendrent la lumière et la sagesse.
En loge, chaque initié, homme ou femme, est invité à explorer ces polarités, à les intégrer, et à devenir ainsi un être complet, capable de construire le Temple intérieur comme le Temple de l’humanité.

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