Source de départ : article La Voix du Nord, 12 décembre 2025 (E.A.), « Des policiers britanniques doivent révéler leur lien avec la franc-maçonnerie, l’organisation envisage une action en justice ». (La Voix du Nord relaie notamment des éléments rapportés par The Guardian et la BBC.)
La police métropolitaine de Londres (Metropolitan Police) franchit un cap : ses agents et personnels devront désormais déclarer à leur hiérarchie toute appartenance (présente ou passée) à la franc-maçonnerie — et, plus largement, à certaines organisations jugées sensibles car fondées sur des liens internes d’entraide et de protection. La mesure, présentée comme un outil de transparence, vise à protéger la confiance du public et à répondre à des interrogations anciennes sur l’impartialité policière.
UNE DÉCLARATION, PAS UNE INTERDICTION
La Met insiste : il ne s’agit pas d’empêcher un policier d’être franc-maçon, mais d’exiger une transparence formelle afin d’identifier d’éventuels conflits d’intérêts (réels ou perçus), notamment dans les contextes sensibles : enquêtes, promotions, procédures disciplinaires, etc.
POURQUOI CETTE DÉCISION MAINTENANT ?
La Met dit s’appuyer sur une consultation interne : environ deux tiers des répondants auraient soutenu l’idée, estimant que cela peut affecter la manière dont le public perçoit l’impartialité de la police. La direction explique vouloir faire primer la confiance — de la population comme des personnels — sur la confidentialité de toute organisation à adhésion “fermée”.
L’UGLE CONTESTE ET ÉVOQUE UNE RIPOSTE JUDICIAIRE
La Grande Loge Unie d’Angleterre (UGLE) a vivement réagi : elle juge la décision disproportionnée et discriminatoire, affirme avoir cherché un dialogue “constructif”, et indique considérer la mesure comme illégale — laissant clairement planer l’hypothèse d’une contestation.
L’ARRIÈRE-PLAN : SOUPÇONS D’INFLUENCE ET AFFAIRE DANIEL MORGAN
Le sujet est ancien au Royaume-Uni. Il a été ravivé par les débats autour de l’affaire Daniel Morgan (assassiné en 1987) et par le rapport de 2021, qui a souligné que l’appartenance maçonnique de certains policiers impliqués dans l’environnement de l’enquête avait nourri suspicion et défiance. Le même rapport indiquait toutefois ne pas avoir vu de preuve que des “canaux maçonniques” aient été utilisés de manière corrompue dans cette affaire.
ENTRE TRANSPARENCE ET LIBERTÉ D’ASSOCIATION : LE DÉBAT RELANCÉ
Cette décision réouvre une question de fond : jusqu’où une institution publique peut-elle exiger la déclaration d’appartenances privées pour préserver l’intégrité (et surtout la perception d’intégrité) du service ? Les partisans y voient un garde-fou ; ses opposants redoutent une stigmatisation et une logique de suspicion généralisée.
Pour aller plus loin (presse britannique) : The Guardian




