Au Portugal, une séquence de campagne relance un vieux ressort polémique : la franc-maçonnerie brandie comme soupçon… puis aussitôt refermée par celui qui l’a évoquée. Henrique Gouveia e Melo, candidat à la présidence de la République, a affirmé qu’« il y a beaucoup de francs-maçons au sein du gouvernement » et que des francs-maçons seraient également candidats à l’élection présidentielle — sans toutefois citer le moindre nom.
UNE AFFIRMATION, AUCUNE IDENTITÉ : « JE NE SUIS PAS DÉNONCIATEUR »
Dans un entretien accordé à Rádio Renascença, l’amiral à la retraite insiste : « Je ne suis pas franc-maçon ». Mais il refuse de préciser quel adversaire, dans la course à Belém (la présidence), appartiendrait à la maçonnerie, expliquant en substance qu’il n’a pas vocation à « dénoncer » qui que ce soit.
Cette position a été résumée par plusieurs médias portugais autour de la même idée : il lance l’énoncé, mais se retire dès qu’on lui demande de l’étayer nominativement.

« JE PRÉFÈRE GARDER LE SILENCE » : LE REFUS D’ENTRER DANS LA POLÉMIQUE
Après ces déclarations, Gouveia e Melo a été relancé sur les personnes visées. Sa réponse : silence. Il dit préférer ne pas alimenter ce qu’il considère comme de la « politique mesquine » et estime qu’on tente de l’associer à ce sujet depuis le début de la campagne.
LA « FARDE BLANCHE » ET L’ARGUMENT DU « TERNISSEMENT »
Le candidat dénonce aussi une tentative de « salpicar a minha farda branca » (littéralement : « éclabousser/ternir mon uniforme blanc »), autrement dit : entacher son image et sa symbolique de neutralité militaire.
TRANSPARENCE OU INNUENDO ? L’IDÉE D’OBLIGER À DÉCLARER UNE APPARTENANCE
Autre point saillant de l’entretien : Gouveia e Melo soutient que les responsables politiques devraient être tenus de révéler s’ils appartiennent à des « organisations secrètes ». Formule lourde, qui déplace le débat : on ne parle plus seulement d’une rumeur sur des concurrents, mais d’une exigence de transparence posée comme principe.
CE QUE CET ÉPISODE RÉVÈLE (ET CE QU’IL NE PROUVE PAS)
Cette séquence met en évidence un mécanisme classique en période électorale :
- Effet maximal : évoquer des « réseaux » sans donner de nom.
- Risque maximal : laisser l’opinion combler le vide par la supposition.
- Sortie de secours : invoquer le refus de « dénoncer » et se dire victime d’amalgames.
Sur le fond, rien dans ces déclarations n’établit l’appartenance de tel ou tel candidat à la franc-maçonnerie : la controverse repose précisément sur une affirmation générale non documentée publiquement à ce stade.
Références :
- https://rr.pt/especial/politica/2025/12/12/gouveia-e-melo-ha-macons-candidatos-as-presidenciais/451247
- https://www.sabado.pt/video/detalhe/gouveia-e-melo-acusa-adversarios-de-pertencerem-a-maconaria-andam-a-tentar-salpicar-a-minha-farda-branca
- https://sicnoticias.pt/pais/2025-12-13-video-vou-me-calar-gouveia-e-melo-evita-polemica-sobre-maconaria-4aad2a18




