On en parle entre amis, entre collègues, en famille… mais rarement en Loge. Comme si évoquer l’impôt relevait du profane, du vulgaire, du matériel. Pourtant, l’impôt, c’est le sang économique d’une Nation, la contribution de chacun au Bien commun, l’outil concret de ce que nous appelons — à longueur de tenues — Fraternité, égalité, progrès collectif.
Alors pourquoi ce malaise ? Pourquoi ce goût amer dans la bouche au moment de déclarer, de payer, de voir disparaître un morceau de salaire qui file vers on-ne-sait-où ?
Parce qu’entre les idéaux que nous célébrons et la réalité fiscale que nous vivons, il y a un fossé.

UNE FRATERNITÉ QUI S’USE QUAND ELLE PÈSE TOUJOURS SUR LES MÊMES
On nous dit que l’impôt est vertueux. Qu’il corrige les inégalités. Qu’il protège les plus faibles. Et certes, il peut le faire — il le fait même parfois. Mais la vérité crue, celle qui gronde dans les conversations du quotidien, c’est que l’impôt en France est devenu un système où :
- Ceux qui ne gagnent pas assez sont exemptés, mais ne voient pas toujours d’amélioration de leur situation ;
- Ceux qui gagnent énormément trouvent mille façons de contourner, d’optimiser, de déplacer leur richesse ;
- Et entre les deux, la classe moyenne paie, paie encore, paie toujours.
Celle qui travaille, qui produit, qui fait tourner l’économie réelle.
Celle qui ne demande rien mais finance tout.
Celle à qui l’on parle d’effort collectif mais que l’on traite comme une ressource inépuisable.
Où est la Fraternité là-dedans ?
UN ÉTAT QUI RÉCLAME SANS EXPLIQUER, PRÉLÈVE SANS RENDRE COMPTE
Nul maçon ne récuse le principe de solidarité.
Ce que nous rejetons, c’est l’opacité.
Ce que nous ne supportons plus, c’est l’incohérence.
À quoi servent nos impôts ? Où passent-ils réellement ?
Quel retour concret le citoyen perçoit-il lorsque :
- l’hôpital public agonise,
- les écoles manquent de moyens,
- la ruralité est abandonnée,
- les services essentiels ferment les uns après les autres ?
On ne construit pas un Temple sur des discours, mais sur des fondations.
Et aujourd’hui, la fondation fiscale de notre République se fissure.
LA HYPOCRISIE EST LÀ : DANS LE DÉCALAGE ENTRE CE QUI EST DIT ET CE QUI EST VÉCU
On nous vend l’impôt comme outil d’égalité, mais il creuse des écarts.
On nous parle de redistribution, mais on constate l’injustice.
On nous promet la simplification, mais chaque réforme ajoute un étage au labyrinthe.
En Loge, on apprend la mesure.
Dans la vie, on subit l’excès.
En Loge, on prône la justice.
Dans l’impôt, on constate le privilège de ceux qui savent s’y soustraire.
En Loge, on parle de Fraternité.
Dans les faits fiscaux, elle devient un mot vidé de son sens.
ALORS OUI : RAS-LE-BOL. MAIS PAS PAR RÉBELLION — PAR EXIGENCE.
Un maçon ne se révolte pas pour briser : il s’insurge pour corriger, pour réharmoniser, pour construire mieux.
Nous ne voulons pas moins d’impôt.
Nous voulons un impôt juste.
Nous voulons un impôt clair.
Nous voulons un impôt qui élève au lieu d’écraser.
Un impôt qui soit la main tendue, pas la main qui fouille.
LE MAILLET EST SUR LA TABLE — QUI OSE LE PRENDRE ?
Un jour, peut-être, nous ouvrirons en Loge ce débat qu’on évite par confort.
Un jour, nous redirons que la Fraternité n’est pas un slogan fiscal mais un contrat moral.
Un jour, nous exigerons que notre contribution se transforme en lumière, et non en nébuleuse administrative.
Et ce jour-là, il faudra se souvenir d’une chose simple :
La Fraternité n’est réelle que lorsqu’elle est équitablement partagée.
Jusque-là,
oui : ras-le-bol.





QUELLES QuE SOIENT ….. désolé pour la faute inexcusable pour un ancien enseignant !
Quels que soient les critiques que l’on peut, légitimement, faire à notre système fiscal, je trouve accablant que l’on mêle la Franc-maçonnerie au discours classique du populisme contre l’impôt.
Oui, je fais partie de ces « classes moyennes » auxquelles ont fait toujours référence …pour protéger les plus riches.
Oui, j’ai été, toute ma vie, payé comme fonctionnaire, par les impôts de mes concitoyens.
Oui, mes enfants ont fait des études qui les amènent à des situations sociales supérieures à la mienne, et cela grâce a l’enseignement gratuit, donc payé par les impôts de tous.
Alors, oui, je ne trouve pas anormal que l’on envisage de demander « encore » un peu plus d’impôts pour les retaités y compris sur leur épargne.