La franc-maçonnerie cubaine connaît un nouveau tournant. Le ministère cubain de la Justice (MINJUS) a officiellement validé les élections organisées en octobre par la Grande Loge de Cuba, confirmant José Manuel Valdés Menéndez-Cuesta comme nouveau Grand Maître. Cette décision retire de fait tout soutien institutionnel à Mayker Filema Duarte, destitué par les maçons en mai mais dont le gouvernement refusait jusqu’ici de reconnaître l’éviction.
Fin du soutien gouvernemental à un Grand Maître contesté
La validation des élections intervient via la résolution 7, signée par Miriam García Mariño, directrice des associations. Le ministère y affirme que la position de Filema Duarte « ignorait la volonté de la majorité » et bloquait le fonctionnement normal de l’Ordre maçonnique.
Il appelle désormais les dirigeants élus à restaurer l’unité, l’institutionnalité et la stabilité interne.

José Manuel Valdés Menéndez-Cuesta : un maçon expérimenté pour tourner la page
Avec plus de 25 années dans la franc-maçonnerie cubaine, Valdés Menéndez-Cuesta a été élu sous la devise :
« Unis, nous sommes plus forts ».
Il prend la tête de la Grande Loge au cœur d’une crise profonde qui secoue les temples cubains depuis 2024.
Une crise née d’un scandale financier et aggravée par des luttes de pouvoir
L’affaire remonte à janvier 2024, lorsque le vol de 19 000 dollars est découvert dans le Grand Temple de La Havane.
L’ancien Grand Maître Mario Alberto Urquía Carreño est finalement arrêté pour fraude et falsification de comptes bancaires.
L’élection de Filema Duarte en septembre 2024 semblait apaiser les tensions, mais son refus de convoquer de nouvelles élections a ravivé la crise. Plusieurs hauts dignitaires, dont Juan Alberto Kessel Linares et José Ramón Viñas Alonso, ont été interrogés pendant des heures et accusés de « trafic de devises ». Pour beaucoup, il s’agissait d’une pression politique visant à imposer à la Grande Loge des dirigeants favorables au régime.
Une franc-maçonnerie cubaine sous tension
Sur les forums maçonniques, un constat revient souvent :
« On ne les accuse pas de crimes, mais de manque de soumission. »
Une phrase qui résume la perception largement partagée d’une tentative d’ingérence du gouvernement cubain dans les affaires maçonniques.
Une nouvelle ère s’ouvre pour la Grande Loge de Cuba
Avec la reconnaissance officielle du nouveau Grand Maître, la Grande Loge de Cuba espère enfin sortir de deux années de conflits internes, de scandales financiers et de pressions politiques.
Reste à savoir si l’institution pourra retrouver l’unité et la stabilité que les maçons cubains appellent de leurs vœux depuis le début de cette crise inédite.




