MISCELLANÉES MAÇONNIQUES par Guy Chassagnard
Chronique 400
1861 – Grabuge pour un grand maître
La scène se passe au Grand Orient de France, au terme du mandat du prince Lucien Murat (1803-1878), grand maître de l’obédience depuis 1852. Déroulé des événements :
Le prince Murat s’étant déclaré, en tant que sénateur, favorable au maintien de la souveraineté temporelle du Saint-Siège, le frère Luc Pierre Riche-Gardon propose, en mars, au Grand Orient de France, dans son Journal des Initiés,
– d’« élire pour grand maître le prince Napoléon [Jérôme Napoléon] qui soutient dans les pouvoirs de l’État les principes les plus rapprochés de ceux de notre sainte institution » ou
– d’« élire le prince Lucien Murat, lequel s’est déclaré itérativement pour un pouvoir qui fait mettre les Francs-Maçons aux galères partout où son influence peut l’obtenir ».
✦ 19 mai. – Le prince Jérôme Napoléon (1822-1891), alias Napoléon Joseph Charles Paul Bonaparte, fils cadet de Jérôme Bonaparte, fait acte de candidature à la charge de grand maître du Grand Orient de France.
Cette annonce provoque le mécontentement du prince Murat qui entend continuer à diriger l’Ordre maçonnique.
✦ 21/23 mai. – Le Grand Orient de France tient une assemblée générale au cours de laquelle doit être élu le nouveau grand maître. Un décret du grand maître sortant suspend les travaux de l’assemblée.
La police intervient pour disperser les congressistes.
✦ 23 mai. – Une députation du Grand Orient de France annonce au prince Jérôme son élection comme grand maître, par 120 voix sur 139 votes exprimés.
Le préfet de police interdit toute réunion destinée à élire un grand maître, pour éviter toute « agitation » compromettant la sûreté publique.
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En franc-maçon de tradition, attaché à l’histoire de ce qui fut jadis le Métier de la Maçonnerie avant que de devenir la Maçonnerie spéculative des Maçons libres et acceptés, notre frère Guy Chassagnard met en chroniques ce qu’il a appris dans le temple et… dans les textes ; en quarante et quelques années de pratique maçonnique. Ceci selon un principe qui lui est cher : Apprendre en apprenti, comprendre en compagnon, partager en maître.
© Guy Chassagnard – Auteur de :
- Le Dictionnaire de la Franc-Maçonnerie (SEGNAT, 2016),
- La Franc-Maçonnerie en Question (DERVY, 2017),
- Les Constitutions d’Anderson (1723) et la Maçonnerie disséquée (1730) (DERVY, 2018),
- La Chronologie de la Franc-Maçonnerie (SEGNAT 2019),
- Les Annales de la Franc-Maçonnerie (SEGNAT 2019)
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