Une Fraternité qui abolit les distances
En Franc-Maçonnerie, il est d’usage que les membres s’appellent « frères » ou parfois « manos », rappelant ainsi que l’Ordre est avant tout une Fraternité universelle. Mais au-delà de cette appellation affectueuse, un autre usage surprend souvent les nouveaux arrivants : le tutoiement généralisé.
Dans la vie profane, le « vous » marque une distance, un respect hiérarchique ou une politesse formelle. En Loge, cette barrière tombe. Maîtres, Compagnons et Apprentis, jeunes et anciens, riches ou modestes : tous se tutoient sans exception.

Le Temple, lieu d’égalité absolue
Ce choix n’est pas anodin. Le tutoiement symbolise l’idée fondamentale que, dans la Loge, les grades, les charges et les professions de la vie extérieure n’ont aucune importance.
Les Maçons considèrent que les « métaux » – c’est-à-dire les signes extérieurs de richesse, de pouvoir ou de statut social – doivent rester hors du Temple.
Ainsi, chacun est accueilli comme un frère égal, quelle que soit sa condition. Cette pratique, associée à la Tolérance et à l’esprit fraternel, constitue l’un des piliers de l’expérience maçonnique.
Le tutoiement : confiance et proximité
Le tutoiement en Loge a plusieurs vertus :
- Pour les plus jeunes, il crée une atmosphère de confiance et favorise leur intégration naturelle au sein du groupe.
- Pour les plus âgés, il entretient un esprit de jeunesse, de convivialité et de réciprocité qui allège les rapports formels.
De cette manière, le tutoiement renforce la cohésion et fait vivre concrètement l’idéal maçonnique d’égalité et de fraternité.
Un usage qui déroute, puis séduit
Pour les néophytes, ce mode de relation peut surprendre. Il heurte parfois les habitudes sociales où le respect s’exprime par le vouvoiement. Mais très vite, l’esprit de la Loge montre que ce tutoiement n’est pas un manque de respect : il est au contraire une marque de fraternité sincère.
Comme on dit souvent :
« D’abord on trouve cela étrange, puis on finit par l’adopter… »
Nuno Raimundo
Publié initialement sur le blog Pedra de Buril le 6 décembre 2011 – Traduit par GADLU.INFO




