Dans le vestiaire du Temple, on accroche parfois des miroirs qui ne reflètent pas le visage… mais l’attitude.
Ce texte, présenté comme une traduction réalisée en loge d’un document conservé au Musée de la Franc-Maçonnerie de Salamanque, se lit comme une planche miniature : brève, mordante, et terriblement vraie. Correctement adapté, il s’applique à toute communauté humaine — et, hélas, à nos ateliers.

SEPT FAÇONS DE RUINER UNE LOGE
- N’assistez pas aux tenues.
Et expliquez ensuite doctement ce que “la Loge devrait faire”, sur la base de ce que vous n’avez pas vécu. - Si vous venez, arrivez en retard.
Le Temple vous attendra ; la chaîne d’union s’ajustera ; le rythme, lui, se cassera — mais ce n’est jamais “votre faute”. - Si vous participez, cherchez les défauts partout.
Dans le rituel, dans la lecture, dans la parole, dans la posture.
Ne construisez rien : épuisez. C’est plus rapide. - N’acceptez jamais de charge.
Parce qu’il est plus confortable d’avoir des exigences que des responsabilités, et plus facile d’expliquer comment faire… que de faire. - Si vous n’êtes pas nommé, offusquez-vous.
Et si vous l’êtes, négligez votre tâche.
Ainsi, vous gardez les avantages symboliques sans jamais payer le prix du service. - Si le Vénérable Maître vous consulte, dites que vous n’avez rien à dire.
Puis, dès la porte franchie, décrétez comment tout devrait être dirigé, corrigé, et refait.
Le silence en loge, la rumeur dehors : l’art parfait du sabotage doux. - Travaillez le moins possible.
Et quand un Frère ou une Sœur se lève pour porter une œuvre, murmurez que “la Loge est tenue par une clique”.
Ce mot est une grenade : il ne prouve rien, mais il abîme tout.
Source indiquée : extrait du blog « A Partir Pedra » – texte de Rui Bandeira (11 juillet 2007).
CE QUE CE TEXTE DIT, AU FOND
Une loge ne se ruine pas par une crise spectaculaire. Elle se ruine par des petites lâchetés répétées : l’absence, le retard, l’ironie, le “moi je”, la rumeur, et le refus de servir.
Et pourtant, l’initiation nous demande l’inverse :
la présence, la ponctualité, la rectitude, la charité dans le jugement, et surtout le travail.
Car en maçonnerie, la critique n’a de valeur que si elle est un outil.
Sinon, ce n’est plus une pierre brute : c’est un projectile.




