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CONFÉDÉRATION INTERNATIONALE DES SUPRÊMES CONSEILS DU 33E DEGRÉ : VERS UNE NOUVELLE « RÉGULARITÉ » DU REAA ?

Actualités | 20 décembre 2025 | 0 | by A.S.

Depuis des décennies, la question de la régularité dans les hauts grades — et tout particulièrement au Rite Écossais Ancien et Accepté (REAA) — ressemble à un champ de tensions permanentes : filiation, territoires, reconnaissances, exclusivités… Or, un phénomène récent (au regard de l’histoire longue du Rite) est venu bousculer les repères : l’émergence d’une Confédération internationale de Suprêmes Conseils du 33e degré, souvent désignée sous le sigle I.C.S.C.

D’après la présentation qu’en donnent ses partisans, cette Confédération regrouperait aujourd’hui 29 Suprêmes Conseils, issus de lignées historiquement opposées, notamment Charleston d’un côté, et Cerneau/France (1804) de l’autre. Et c’est précisément là que réside le « scandale »… ou la nouveauté : comment faire cohabiter ce qui, hier encore, se niait mutuellement ?

1) UN FAIT MAJEUR : LA FIN DU MONOPOLE SYMBOLIQUE

Pendant longtemps, l’idée dominante (surtout dans certains espaces maçonniques) fut la suivante : la régularité, dans les hauts grades, se mesure à l’aune d’une reconnaissance administrative et d’une filiation unique jugée légitime.

La Confédération inverse la proposition : elle tend à dire que le REAA n’est pas un patrimoine « privatisable », et qu’un Suprême Conseil ne tire pas sa légitimité uniquement d’un centre unique, mais aussi :

  • de sa cohérence initiatique,
  • de sa fidélité rituelle,
  • et de son ancrage souverain dans une nation.

Autrement dit, on ne demande plus : « Qui t’a autorisé ? »
On demande davantage : « Que fais-tu réellement, comment travailles-tu, et sur quelle base traditionnelle ? »

2) LE CHANGEMENT DE PARADIGME : UNE RÉGULARITÉ « CONFÉDÉRALE »

Dans cette approche, la réponse à la question « êtes-vous réguliers ? » devient : oui — mais pas au sens habituel.

La Confédération met en avant trois piliers (tels qu’ils sont formulés dans ce type d’argumentaire) :

A) LÉGITIMITÉ D’ORIGINE

Elle admet comme sources authentiques du Rite :

  • la lignée dite Charleston (1801),
  • et la lignée France/Cerneau (1804/1807).

Cela ne gomme pas les conflits historiques, mais cela affirme une chose : l’origine ne se réduit pas à un récit unique.

B) RÉGULARITÉ DE PRATIQUE

Ici, le cœur de la régularité devient le travail effectif :

  • les 33 degrés sont conférés et travaillés selon des rituels traditionnels,
  • dans le respect des références constitutives du Rite (souvent évoquées via les Grandes Constitutions de 1786).

On passe d’une logique de “tampon” à une logique de contenu initiatique.

C) SOUVERAINETÉ NATIONALE

Autre bascule : la Confédération conteste l’idée de “territoire occupé” et l’exclusivité automatique d’un seul Suprême Conseil par pays.
Elle introduit un principe de pluralisme conditionnel : plusieurs Suprêmes Conseils pourraient coexister dans un même pays, dès lors qu’ils respectent des standards initiatiques et rituels sérieux.

3) DEUX MONDES QUI NE PARLENT PAS LA MÊME LANGUE

Pour comprendre les malentendus, il faut reconnaître que la notion de “régularité” n’est pas une valeur universelle : elle dépend du système dans lequel on se place.

LE BLOC « CHARLESTON » (MAINSTREAM)

Dans cette vision, la régularité s’exprime souvent par :

  • une source d’autorité centrale (la “Mère Juridiction”),
  • une exclusivité territoriale,
  • et une logique de reconnaissance principalement administrative et diplomatique.

LA LOGIQUE CONFÉDÉRALE (I.C.S.C.)

Dans l’autre vision :

  • l’autorité est décentralisée (chaque Conseil est souverain),
  • le pluralisme est envisageable,
  • et la régularité se veut d’abord initiatiquement démontrable.

Résultat : chaque camp peut dire “régulier”… mais ils ne parlent pas du même critère.

4) ALORS, SONT-ILS RÉGULIERS ? TROIS RÉPONSES (ET UNE SEULE HONNÊTE)

La question mérite une réponse nuancée, sinon elle devient propagande.

A) INITIATIQUEMENT : OUI, SELON LEUR LOGIQUE

Si l’on juge sur la transmission, les degrés, la structure rituelle, et la continuité symbolique, l’argument confédéral affirme : la Lumière est la même, la connaissance rituelle est comparable, et la chaîne initiatique se revendique authentique.

B) FRATERNELLEMENT : OUI, DANS LEUR ÉCOSYSTÈME

Une réalité simple compte beaucoup : les membres de cette Confédération se visitent, se reconnaissent, travaillent ensemble. Dans ce réseau, l’irrégularité devient un mot “extérieur”.

C) DIPLOMATIQUEMENT : NON, POUR CERTAINS SYSTÈMES

En revanche, si l’on adopte le prisme des systèmes de reconnaissance liés à certaines Grandes Loges ou juridictions particulières, alors la Confédération peut rester considérée comme “irrégulière” au sens administratif du terme.

Conclusion honnête : régulier initiatiquement n’est pas toujours synonyme de régulier diplomatiquement.

5) LE VRAI “COUP DE FORCE” : LA COEXISTENCE

Le point le plus intéressant n’est peut-être pas le débat des étiquettes, mais l’expérience qu’incarne cette Confédération : faire cohabiter des lignées longtemps irréconciliables.

Si cette coexistence tient dans le temps, elle propose une idée forte :

  • le REAA serait un patrimoine universel,
  • et non la propriété exclusive d’une seule capitale, d’une seule obédience, ou d’un seul récit historique.

Pour le maçon observateur, c’est une invitation à distinguer :

  • la carte diplomatique (qui reconnaît qui),
  • et la réalité initiatique (ce qui se transmet et se pratique réellement).

CONCLUSION

La Confédération internationale des Suprêmes Conseils du 33e degré, telle qu’elle est présentée par ses défenseurs, agit comme un révélateur : elle met à nu le fait que le mot “régularité” recouvre au moins deux choses différentes :

  1. une régularité administrative, fondée sur la reconnaissance et l’exclusivité ;
  2. une régularité initiatique, fondée sur la pratique, la tradition, et la transmission.

Et si le XXIᵉ siècle obligeait enfin les hauts grades à répondre à cette question simple, mais radicale :
qu’est-ce qui fait l’authenticité d’un travail maçonnique — le sceau, ou l’œuvre ?


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