MISCELLANÉES MAÇONNIQUES
par Guy Chassagnard
Chronique 451
1897 – Léo Taxil et les francs-maçons
[Suite de notre précédente Chronique]

1884 devait marquer la fin de l’anticléricalisme viscéral de Léo Taxil. À court d’argent, celui-ci entreprit d’obtenir le pardon de l’Église au détriment de la Franc-Maçonnerie.
D’autant que le pape Léon XIII venait tout juste de promulguer son encyclique Humanum Genus condamnant le relativisme philosophique et les pratiques maçonniques.
L’ancien pourfendeur de l’Église n’eut pas à chercher bien loin la documentation nécessaire à une nouvelle croisade journalistique.
Il avait, en effet, été initié trois ans plus tôt au sein de la loge Le Temple des Amis de l’Honneur français, alors qu’il pensait posséder toutes les qualités du bon maçon.
Sa foi maçonnique n’avait cependant duré que quelques mois, son éviction de l’Ordre intervenant pour manque d’assiduité et comportement incontrôlable.
Se déclarant solennellement Catholique repenti, défenseur de la foi et ennemi de Satan, Léo Taxil entreprit en 1886 sa seconde campagne d’édition ; qui inclut un grand nombre d’ouvrages plus fantaisistes les uns que les autres : Les Frères trois-points, Le Culte du Grand Architecte, Les Sœurs maçonnes, Les Assassinats maçonniques, Y a-t-il des femmes dans la Franc-Maçonnerie, Pie IX franc-maçon ?, la Franc-Maçonnerie luciférienne, etc.
La technique littéraire de Léo Taxil devait demeurer identique dans ses nouveaux récits : mélangeant les reproductions de documents authentiques et les interprétations personnelles.
Ainsi, le frère Albert Pike, Grand Commandeur du Suprême Conseil des États-Unis, juridiction du Sud, devint-il le chef suprême des francs-maçons… et le Diable put-il paraître en public tous les vendredis. Ceci jusqu’en ce jour d’avril 1897 où Léo Taxil présenta son ultime confession médiatique.
Guy Chassagnard, franc-maçon de tradition, attaché à l’histoire de ce qui fut jadis le Métier de la Maçonnerie avant de devenir la Maçonnerie spéculative des Maçons libres et acceptés, met en chroniques ce qu’il a appris dans le temple et dans les textes au fil de quarante années de pratique. Selon son principe : Apprendre en apprenti, comprendre en compagnon, partager en maître.
© Guy Chassagnard — Auteur de :
- Le Dictionnaire de la Franc-Maçonnerie (Segnat, 2016)
- La Franc-Maçonnerie en Question (Dervy, 2017)
- Les Constitutions d’Anderson (1723) & la Maçonnerie disséquée (1730) (Dervy, 2018)
- La Chronologie de la Franc-Maçonnerie (Segnat, 2019)
- Les Annales de la Franc-Maçonnerie (Segnat, 2019)




