Le 22 décembre 2025, l’émission audio « Une époque formidable » (durée : environ 1 heure) propose un débat frontal mais nécessaire : chrétiens et francs-maçons peuvent-ils encore dialoguer quand leurs références spirituelles, philosophiques et institutionnelles ne coïncident pas ? slate.fr
Au-delà des oppositions habituelles (foi révélée vs démarche initiatique, dogme vs liberté de conscience, institution ecclésiale vs obédiences), l’épisode promet aussi d’explorer ce qui — parfois — rapproche : la dignité humaine, la fraternité, la lutte contre l’obscurantisme… mais par des chemins différents. slate.fr
Un débat à la croisée de l’histoire, du religieux et du culturel
La relation entre l’Église et la franc-maçonnerie n’a jamais été simple : tensions doctrinales, condamnations, mais aussi rencontres et tentatives de compréhension mutuelle selon les époques. L’enjeu, aujourd’hui, n’est pas seulement “qui a raison”, mais comment vivre ensemble dans une société pluraliste — et comment éviter que la discussion ne devienne immédiatement un champ de bataille culturel.
Un point de contexte important : la position officielle catholique demeure négative à l’égard de l’appartenance aux loges, notamment rappelée par une déclaration romaine de 1983.
Les intervenants
L’épisode réunit des profils qui incarnent, chacun à leur manière, les lignes de force du sujet : médias, institutions, débats d’idées.
- Nicolas Penin, présenté comme ancien Grand Maître du Grand Orient de France (2024–2025).
- François Morinière, président du directoire du groupe Bayard (groupe de presse historiquement lié au monde catholique).
- Denis Lafay, animateur, directeur du pôle « Idées » de La Tribune.
- Clôture : Étienne Klein.
L’événement « Une époque formidable » est proposé par La Tribune.
🎧 Écouter l’épisode sur Slate : « Chrétiens vs francs-maçons : peut-on encore se parler quand on ne croit pas en la même chose ? » ou ci-dessous :

Pourquoi ça coince (souvent) entre chrétiens et francs-maçons
1) La question de la vérité
Côté chrétien (dans sa version la plus institutionnelle), la vérité s’enracine dans une révélation et une doctrine.
Côté maçonnique (selon les obédiences), on met fréquemment l’accent sur une quête, un travail symbolique, une progression intérieure, avec une forte place accordée au pluralisme.
2) La question de l’appartenance : compatible ou pas ?
L’Église catholique a rappelé en 1983 que son jugement négatif « demeure inchangé », considérant les principes maçonniques comme inconciliables avec la doctrine, et indiquant que les fidèles membres de loges sont en situation grave au regard des sacrements. Vatican+1
3) La question du “secret” et de l’entre-soi
Même quand il ne s’agit pas de “secret” au sens fantasmé, la culture initiatique (rituels, symboles, discrétion) alimente les malentendus — et parfois la suspicion.
4) Les batailles culturelles
La laïcité, l’école, la place du religieux dans l’espace public, certains débats sociétaux : autant de terrains où les positions peuvent se heurter, parfois très durement.
…et pourtant, il existe des convergences
Même quand les fondations diffèrent, on retrouve des préoccupations communes :
- Dignité de la personne et refus de la déshumanisation
- Éthique, responsabilité, exigence morale (mais formulées différemment)
- Fraternité (spirituelle pour les uns, humaniste/initiatiques pour les autres)
- Volonté de faire société sans basculer dans la haine ou la caricature
C’est probablement là que l’épisode peut être le plus intéressant : non pas gommer les désaccords, mais clarifier ce qui est réellement incompatible… et ce qui relève surtout de la peur ou de l’ignorance.
Les questions à garder en tête en écoutant
- De quoi parle-t-on exactement quand on dit “franc-maçonnerie” (obédiences, sensibilités, pratiques) ?
- Le dialogue est-il possible sans relativiser sa propre foi / ses propres principes ?
- Quelles sont les incompréhensions réciproques les plus fréquentes (et les plus injustes) ?
- Peut-on coopérer sur des causes communes sans “mélanger” les appartenances ?




