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BENJAMIN FRANKLIN, FRANC-MAÇON – MISCELLANÉES MAÇONNIQUES

MISCELLANÉES MAÇONNIQUES par Guy Chassagnard

En franc-maçon de tradition, attaché à l’histoire de ce qui fut jadis le Métier de la Maçonnerie avant que de devenir la Maçonnerie spéculative des Maçons libres et acceptés, notre frère Guy Chassagnard met en chroniques ce qu’il a appris dans le temple et… dans les textes ; en quarante et quelques années de pratique maçonnique. Ceci selon un principe qui lui est cher : Apprendre en apprenti, comprendre en compagnon, partager en maître.

Chronique 102

1730 – Benjamin Franklin, franc-maçon

 

Éditeur et imprimeur de la Pennsylvania Gazette, paraissant à Philadelphie, dans la colonie américaine de Pennsylvanie, un imprimeur et éditeur du nom de Benjamin Franklin (1705-1790) présente, en 1730, un article en ces termes :

 

« Comme il existe plusieurs loges de Francs-Maçons établies dans cette Province, et que les gens ont été ces derniers temps intrigués par les conjectures les concernant, nous pensons que l’article suivant sur la Franc-Maçonnerie, [qui nous est] parvenu de Londres, ne paraîtra pas incongru à nos lecteurs… »

 

  • Benjamin Franklin n’est pas encore franc-maçon, mais il va le devenir bientôt au sein de la Saint-John’s Lodge (Loge de saint Jean) qui vient de se créer et qui se réunit à la Tun Tavern (Taverne du Tonneau). Il en sera l’un des deux surveillants dès 1732, puis le vénérable en 1734. En 1735, il sera encore nommé grand maître provincial.

 

C’est au frère Franklin, futur inventeur du paratonnerre, que reviendra de publier, en 1734, la première édition américaine du Livre des Constitutions de James Anderson – parue à Londres en 1723.

 

  • Pour ce qui est de la Saint-John’s Lodge, première loge recensée dans les colonies britanniques d’Amérique du Nord, un de ses fondateurs, Henry Bell a écrit (en 1754):

 

« Notre groupe avait pour habitude de se réunir à la Tun Tavern, dans Water Street, et nous y tenions parfois loge. À l’automne 1730, nous avons projeté d’obtenir une charte pour une loge régulière et nous nous sommes adressés à la Grand Loge d’Angleterre ; mais avant même de la recevoir, nous avons appris que Daniel Coxe, du New Jersey, avait été nommé par ladite grande loge Grand Maître provincial de New York, du New Jersey et de la Pennsylvanie. »

 

À propos de Benjamin Franklin

 

 Deux dates importantes sont à citer pour ce qui concerne la lon­gue vie maçonnique de Benjamin Franklin :

 

  • 7 avril 1778. – Initiation de François Marie Arouet, dit Voltaire, à la loge Les Neuf Sœurs, que dirige l’astronome Jé­rô­me Lalande. Parmi les assistants figure le frère Benjamin Franklin, ambassadeur des États-Unis d’Amérique. En raison de son grand âge (84 ans), le récipiendaire est dispensé des épreuves d’initiation.

 

  • 22 mai 1779. – La loge Les Neuf Sœurs procède au renouvellement de son collège des officiers. Le nouveau vénérable maître n’est autre que Benjamin Franklin – qui tiendra le maillet jusqu’en 1781. Les Neuf Sœurs comptent alors 144 membres.

 

Si la vie maçonnique de Benjamin Franklin a été particulièrement riche en événements, sa vie profane n’a pas été non plus un long fleuve tranquille. Né à Boston, d’un marchand de suif et de chandelles, il fut d’abord apprenti puis compagnon imprimeur, éditeur de journal et de livres.

 

Benjamin Franklin dut à sa réputation d’homme intègre et responsable d’être nommé membre de l’assemblée générale de Pennsylvanie, puis directeur des postes de sa province.. En 1755, il intervint, en qualité d’ingénieur et de colonel, dans la lutte ar­mée menée contre les Indiens ; l’année suivante encore, il fut fait membre de la Royal Society de Londres.

 

Parti en 1763 en Angleterre y défendre les intérêts des colonies américaines Franklin devait y séjourner une dizaine d’années, avant de jouer un rôle politique important dans la fondation des États-Unis et de défendre la cause des insurgents à la cour du roi Louis XVI dont il sut obtenir l’appui politique et militaire.

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© Guy Chassagnard – Auteur de  : La Franc-Maçonnerie en Question (DERVY, 2017),

Les Constitutions d’Anderson (1723) et la Maçonnerie disséquée (1730) (DERVY, 2018),

 

A.S.: