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POMPE FUNÈBRE MAÇONNIQUE


MISCELLANÉES MAÇONNIQUES par Guy Chassagnard

En franc-maçon de tradition, attaché à l’histoire de ce qui fut jadis le Métier de la Maçonnerie avant que de devenir la Maçonnerie spéculative des Maçons libres et acceptés, notre frère Guy Chassagnard met en chroniques ce qu’il a appris dans le temple et… dans les textes ; en quarante et quelques années de pratique maçonnique. Ceci selon un principe qui lui est cher : Apprendre en apprenti, comprendre en compagnon, partager en maître. 

L’événement a été relaté en mars 1832 par la revue Le Franc-Maçon :

« La Loge des Cœurs Unis, qui fleurit à l’Orient de Paris depuis bientôt un siècle, comptait en 1815 au nombre de ses membres deux frères, hommes de cœur et de dévouement, chez lesquels le caractère sacré du prêtre s’alliait aux actes de tolérance et de fraternité universelle du Maçon. 

Ils s’appelaient Servant Damourette et Fleury… 

« Il leur fut ordonné d’avoir à déposer les emblèmes d’un Ordre dont ils pratiquaient si bien les principes, sous peine d’encourir les colères du Saint-Siège… Nos deux frères, forts de leur conscience, n’eussent point cédé à l’injonction qui leur était faite si la Loge ne fût intervenu pour les aider à consommer le sacrifice. 

« Un jour donc, l’atelier tendu de noir, paré des tristes emblèmes de la destruction, vit se presser sur les colonnes tous les frères de la Loge, silencieux et tristes, et la séance s’ouvrit par le cérémonial en usage les jours de deuil… 

« Les maillets funèbres retentirent sous les voûtes, sans écho ; les étoiles sans reflet se perdaient pâles et douteuses, dans la nuit des draperies funèbres ; et l’on remarquait à l’Orient sans soleil, deux formes noires, mornes et inertes comme les statues de la mort et du désespoir. 

« Au milieu d’un silence glacial, le Vénérable, d’une voix étouffée par la douleur, fit entendre de ces paroles d’adieu qui n’ont d’écho que sur les tombes ; puis les deux ombres de l’Orient détachèrent lentement leurs insignes maçonniques, répondirent aux sanglots de leurs frères. 

Le sacrifice était consommé. Servant Damourette et Fleu­ry venaient de quitter le seuil du Temple pour n’y jamais revenir… »

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© Guy Chassagnard – Auteur de  :

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A.S.: