Il est des rencontres ordinaires qui deviennent des révélations.
Il suffit parfois d’un simple trajet en métro, d’un échange de regard, d’un mot prononcé avec douceur, pour que le monde se fissure et laisse apparaître quelque chose de plus vrai, de plus essentiel.
Dans le tourbillon de nos vies modernes, nous sommes souvent tentés de juger ce qui se voit : l’allure, l’assurance, la posture, la maîtrise du discours.
Pourtant, derrière l’apparence se tient un mystère plus profond : l’être.
La Franc-Maçonnerie, depuis nos premiers pas en loge, ne cesse de nous rappeler cette évidence :
ce qui compte ne se voit pas.
Le tablier, aussi blanc soit-il, n’est jamais qu’un symbole.
Le costume, aussi soigné soit-il, n’est que le vêtement qui recouvre l’ouvrage intérieur.
Car la fraternité ne réside ni dans la façade, ni dans le geste convenu, ni dans les mots polis.
Elle naît de la présence sincère, de la capacité à accueillir l’autre sans le juger, à reconnaître la dignité même lorsqu’elle n’est pas mise en scène.

Un homme aux vêtements usés, au visage fatigué, peut se révéler porteur d’une sagesse profonde, née des épreuves et de la patience.
À l’inverse, ceux qui affichent la réussite, la maîtrise et le verbe haut peuvent parfois laisser transparaître une pauvreté de regard, une dureté qui se drape de belles intentions.
La différence ne tient pas à ce que l’on montre.
Elle tient à ce que l’on est.
Ce que la Franc-Maçonnerie nous enseigne, patiemment, humblement, c’est de voir au-delà du masque.
De ne pas nous arrêter à l’écorce.
D’écouter avant de conclure.
De percevoir l’âme derrière le visage.
Voir l’être plutôt que paraître : tel est l’un des plus grands travaux du maçon.
C’est un chantier silencieux, solitaire, qu’aucun titre, qu’aucun apparat ne dispense d’accomplir.
La vraie Lumière ne se montre pas. Elle se partage.
Nous ne sommes pas appelés à briller.
Nous sommes appelés à éclairer.
Et cela, aucune apparence ne le fera à notre place.




