
À Mons-en-Barœul, les villas Art nouveau de l’architecte Gabriel Pagnerre, réalisées au début du XXe siècle, séduisent par leur élégance, leur modernité et leurs détails symboliques, parfois inspirés de la franc-maçonnerie. Un « parcours Pagnerre » jalonné de totems et de QR codes permet aujourd’hui de découvrir ces pépites patrimoniales, mises en lumière lors des Journées du patrimoine.
Source : « VIDÉO – « Ces maisons ont une âme » : Gabriel Pagnerre, un architecte hors-norme du début du XXe siècle » – @FranceBleue – « On vous emmène » est une émission de découverte du patrimoine
Cet architecte discret mais visionnaire a notamment marqué le paysage urbain de Mons-en-Barœul dans le Nord. Prolifique au début du XXe siècle, il a su mêler Art nouveau et modernité dans des constructions aussi variées qu’élégantes. Un parcours fléché permet au promeneur de les découvrir.
C’est un patrimoine architectural qui séduit les amoureux d’Art Nouveau. A Mons-en-Barœul (Nord), les villas édifiées par Gabriel Pagnerre au début du XXe siècle sont de véritables petits bijoux, très prisés des amateurs de belles pierres.
Pratique et esthétique
Aussitôt après avoir découvert l’annonce sur un site immobilier, Thomas et Benoît sont tombés sous le charme de la villa Saint-Luc. Elle deviendra leur maison à Mons-en-Barœul. L’habitation a été construite en 1909 par Gabriel Pagnerre, un architecte avant-gardiste et humaniste qu’ils ont appris à connaître. « Il cherchait le côté pratique et le fait qu’on puisse bien vivre, mais aussi le beau et l’esthétique. On est vraiment à la liaison entre la maison bourgeoise Second Empire, style Napoléon III, donc fin XIXe et puis le début de l’Art nouveau au début du XXe siècle », explique Thomas Sanchez.
Une maison avec une âme et beaucoup de caractère, disent aussi ces propriétaires. Ils profitent encore de nombreux éléments de décoration d’origine : les lustres, les barres à rideaux, les parquets, et même des vitraux dans l’ancien jardin d’hiver devenu salle à manger.
Des détails qui évoquent la franc-maçonnerie
Sur le plan architectural, les détails les plus remarquables sont à l’extérieur, sur cette façade au style balnéaire, ornée de mosaïques et de céramiques, on y découvre aussi de nombreux symboles.
« Gabriel Pagnerre qui a dessiné cette façade était franc-maçon et donc il y a glissé des petits symboles francs-maçons. Il y a notamment les petites spirales qui sont dans les ferronneries et tout est à base de 3,5 ou7 », détaille Benoît Bonnaillie, propriétaire de la villa Saint-Luc. « Ce sont les rites initiatiques dans la franc-maçonnerie, tout comme la spirale, qui évoque le long chemin initiatique avant de vraiment pouvoir être intégrer la Franc-maçonnerie », ajoute Thomas.
Un parcours Pagnerre
Un peu plus loin dans la rue, d’autres maisons Pagnerre attirent le regard du curieux. Mons-en-Barœul en comptes 80. Thomas Sanchez et Benoît Bonnaillie sont littéralement tombés sous le charme des réalisations de cet architecte nordiste né à Petite-Synthe en 1874. A tel point qu’ils ont décidé de créer un tout nouveau circuit dans les rues de la ville.
Le parcours propose cinq totems disséminés aux points stratégiques de Mons-en-Barœul. Chaque totem est équipé d’un QR code qui permet de se connecter au site de la ville pour obtenir des informations approfondies sur chaque villa.
L’âme des villas Pagnerre
En suivant la piste, pas besoin de marcher longtemps pour découvrir le Vert Cottage. Une œuvre emblématique de l’architecte construite en 1912, un exemple remarquable du style Arts and Crafts, inspiré des mouvements anglais.
« C’était le bureau de Pagnerre à l’époque, où il travaillait et recevait sa clientèle ici », explique sa propriétaire qui a eu un vrai coup de foudre. Dans la maison, les mêmes influences franc-maçonniques. Des vitraux exceptionnels, à l’époque fabriqués à l’arsenic Des petits trésors, mais surtout un bien-être immédiat.
« En passant le pas de la porte, il y a quelque chose de l’ordre d’une émotion très forte qui s’est passée. J’avais l’impression d’être chez moi. On dit que les maisons Pagnerre ont une âme, alors c’est peut-être ça », confie Marie de Barbarin, propriétaire du Vert Cottage.
Tous ces petites pépites d’architecture sont ouvertes au public lors des Journées du patrimoine. Vu l’énorme succès cette année, mieux vaut réserver dès que possible pour 2026.




