Il paraît que parasocial est le mot de l’année. (réf.)
Un mot étrange, presque clinique, qui décrit ces relations unilatérales où l’on croit connaître quelqu’un qui, en réalité, ne nous connaît pas du tout. Un influenceur, une star, un auteur, un avatar. Une proximité fabriquée, confortable… et trompeuse.
Et si ce mot nous parlait, à nous, francs-maçons ?
QUAND LE PARASOCIAL S’INVITE EN LOGE
Nous aimons dire que nos ateliers sont des lieux de rencontre, de parole authentique, d’écoute mutuelle. Pourtant, il nous arrive parfois de pratiquer — sans même nous en rendre compte — une forme de parasocial rituel.
On croit connaître un Frère parce qu’il parle bien en tenue.
On imagine comprendre une Sœur parce qu’on a entendu trois fois son chantier.
On projette, on suppose, on idéalise…
Alors qu’en vérité, on ne sait presque rien d’elle, de lui, de ce qu’il vit réellement au dehors.
Le parasocial, ce n’est pas seulement un phénomène de réseaux sociaux.
C’est aussi cette douce illusion maçonnique qui nous fait croire qu’un tablier suffit à créer un lien profond.
L’ENTRE-NOUS QUI RASSURE… MAIS QUI ISOLÉ
La fraternité affichée peut devenir un refuge : un endroit où l’on se parle sans jamais vraiment se rencontrer.
On applaudit un travail, on commente une planche, mais on ne demande pas : « Comment vas-tu, vraiment ? »
La relation parasociale est confortable : elle demande peu, elle évite la confrontation, elle reste plane.
Mais la fraternité initiatique, elle, demande l’inverse :
du courage, de la disponibilité, un intérêt réel pour l’autre — pas seulement pour son discours.
RETOURNER À LA SOURCE : L’AUTHENTICITÉ
L’initiation n’est pas un spectacle, ni une vitrine.
Elle est un chemin de transformation, exigeant et parfois inconfortable, qui ne peut exister sans relations humaines sincères.
Peut-être que le mot de l’année nous rappelle simplement ceci : moins de parasocial, plus de Fraternité.
Regarder nos Frères et Sœurs pour ce qu’ils sont, pas pour l’image que nous projetons.
Les écouter vraiment.
Les rencontrer vraiment.
Les accompagner vraiment.
C’est peut-être cela, au fond, le plus difficile travail en loge : sortir de la relation fantasmée pour entrer dans la relation vraie.
Et si le mot de l’année devenait notre chantier de l’année ?
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