Il existe une communauté où l’on se nomme « Frère » et « Sœur ». On y rencontre le discret, le passionné, le réfléchi, le novice enthousiaste, le calme, l’exubérant. Tous différents, tous singuliers — mais unis par une démarche commune : se construire ensemble.
Alors, parce qu’ils se disent Frères, ne se disputent-ils jamais ?
Bien sûr que si.
Mais leurs désaccords ne sont pas des ruptures : ce sont des rencontres.
Ils débattent, ils argumentent, ils confrontent leurs idées — non pour vaincre l’autre, mais pour mieux comprendre, pour mieux faire, pour que le bien commun triomphe.
Car il existe un amour qui n’est pas sentiment, mais volonté.
Un amour qui se prouve plus qu’il ne se déclare.
Lorsque l’intention devient action, la volonté devient force.
Et là où la force s’exprime entre des êtres libres, la discussion peut parfois s’échauffer.
Mais elle demeure fraternelle dès lors qu’elle vise à construire, et non à dominer.

Les Frères et Sœurs ne cherchent pas à penser tous pareil.
Ils apprennent à penser ensemble.
Ils vivent dans un cadre clair, avec des règles qui protègent, élèvent et responsabilisent.
La plupart du temps, ils s’encouragent, ils se soutiennent, ils se respectent.
Ils apprennent l’humilité, la maîtrise de soi, l’écoute, la sincérité.
Ils apprennent à reconnaître leurs erreurs, à faire un pas de côté, à pardonner.
Et parfois, lorsqu’une blessure survient, ils savent se retirer un temps.
Mais jamais au point d’effacer la porte du retour, car la fraternité n’est pas une émotion passagère : c’est un engagement.
On disait autrefois que le Divin ne réside que là où les hommes s’aiment en Frères.
Aujourd’hui encore, ceux qui cherchent à incarner l’amour en action font en sorte que cette présence se révèle en chacun d’eux.
Être Frère ou Sœur, ce n’est pas être parfait.
C’est choisir, chaque jour, de marcher vers la lumière — ensemble.




