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LA FRANC-MAÇONNERIE DANS LA RÉSISTANCE FRANÇAISE PENDANT LA SECONDE GUERRE MONDIALE

Planches, Réflexions | 1 novembre 2025 | 0 | by A.S.

Tout commence avec la loi du 13 août 1940, qui interdit officiellement les « sociétés secrètes ». L’intention réelle est transparente : viser la franc-maçonnerie, et elle seule. Dès lors, les fonctionnaires et responsables doivent signer une déclaration sur l’honneur affirmant qu’ils n’ont jamais appartenu à une loge ou qu’ils en ont rompu tout lien. Quelques jours plus tard, le 19 août 1940, un décret prononce la nullité du Grand Orient de France et de la Grande Loge de France.
Au début de l’année 1941, d’autres obédiences encore actives — la Grande Loge Nationale Indépendante, la Fédération française du Droit Humain et la Société Théosophique — sont à leur tour frappées.

En août 1941, une nouvelle loi impose la publication, au Journal officiel, des noms des anciens dignitaires maçonniques. Ce texte les frappe d’une interdiction d’exercer certaines fonctions publiques, les assimilant au statut réservé aux Juifs selon la loi du 2 juin 1941. Ainsi se trouve entérinée la thèse du « complot judéo-maçonnique », chère à l’idéologie collaborationniste.
Près de 18 000 noms sont rendus publics. Le pays découvre que ces prétendus conspirateurs ne sont pas des puissants de l’ombre, mais des citoyens ordinaires : commerçants, enseignants, cheminots, facteurs… Une image fidèle de la société française.

Pourtant, l’acharnement se poursuit. Dès l’été 1940, les services de Vichy et les autorités d’occupation saisissent les archives maçonniques, documents anciens et récents. Plusieurs services sont alors mobilisés pour les classifier, analyser, exploiter. L’objectif est double :

  • démontrer la prétendue influence néfaste de la franc-maçonnerie ;
  • identifier, surveiller, interroger les frères.

Parmi ces organes, le Service spécial des associations dissoutes, dirigé par Georges Moerschel, joue un rôle central. Il enquête sur les francs-maçons déclarés, perquisitionne les domiciles, saisit objets rituels et archives personnelles.
Les dossiers constitués, conservés aujourd’hui dans les archives du Grand Orient, montrent des interrogatoires parfois prudents, parfois silencieux, mais souvent dignes. Chacun sait que les déclarations seront comparées. La défiance est permanente.

Cette surveillance vise aussi à empêcher les francs-maçons de rejoindre la Résistance.
Mais ce fut un échec.


La Résistance, un engagement complexe mais décisif

Peut-on parler d’une Résistance spécifiquement maçonnique ?
La réponse nécessite nuance.

Les francs-maçons qui entrent en clandestinité ne le font pas uniquement au nom de leur engagement initiatique. Ils sont aussi républicains, patriotes, militants syndicaux, humanistes. Cependant, leurs principes — liberté, justice, dignité humaine — jouent indéniablement un rôle dans leur prise de position.

Les loges, composées de frères de tous milieux sociaux, offrent :

  • des réseaux de confiance,
  • une habitude du secret,
  • une solidarité structurée.

C’est un terreau favorable à l’action clandestine.

Ainsi, des francs-maçons rejoignent ou créent des réseaux :

  • OCM, avec Guy Mollet,
  • France Libre, avec Félix Éboué,
  • La Voix du Nord, Cotre, Franc-Tireur,
  • Maximilien-Fer (cheminots),
  • L’Honneur de la Police,
  • mouvements de Résistance à Paris, Limoges, Lyon…

À Saint-Germain-en-Laye, dès septembre 1940, des frères organisent le renseignement.
La loge clandestine Patriam Recuperare, fondée à l’automne 1940, devient à la fois loge, réseau et structure d’aide (soutien aux Juifs, filières d’évasion, accueil de parachutistes).

Les francs-maçons payent ce courage d’un lourd tribut :
environ 700 frères et sœurs meurent du fait de la répression, du combat ou de la déportation.


Dans les camps : survivre et maintenir l’esprit

Des groupes maçonniques clandestins existent dans certains camps.
Ils n’ont pas laissé de rituels formalisés, mais des témoignages, rares, évoquent :

  • des réunions symboliques dans des baraquements,
  • un rectangle tracé au sol en guise de temple,
  • des paroles échangées sous surveillance permanente.

À Buchenwald, les francs-maçons participent au Comité pour la défense des intérêts français.
C’est là que le frère Constantin Buron compose Le Chant des déportés français.


Après la Libération : la reconstruction

En 1944, la franc-maçonnerie peut reprendre ses activités, mais elle est exsangue.
En 1938, le Grand Orient compte 28 000 frères. En 1945, il n’en reste que 5 000 à 7 000, majoritairement âgés.
Les temples sont dispersés, les archives pillées, la confiance sociale entamée.

La déclaration du général de Gaulle, en décembre 1943, est pourtant décisive :

« Nous n’avons jamais reconnu la loi de Vichy ; par conséquent, la franc-maçonnerie n’a jamais cessé d’exister en France. »

Mais il faudra des années pour reconstruire les loges, l’influence civique, la place dans la société, et surtout la confiance.


Conclusion

La franc-maçonnerie a été persécutée, traquée, diffamée, dépouillée. Elle a pourtant tenu, souvent dans l’ombre, parfois au prix du sang.

La Résistance maçonnique ne fut ni uniforme ni centralisée. Elle fut humaine, discrète, multiple.

Elle fut, tout simplement, fidèle à l’idée de liberté.

Références :
Texte de Denis Lefebvre, traduction GADLU.INFO
Bibliothèque Fernando Pessoa
Source originale : Revue d’histoire, avril 2012

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