Chaque automne, la France vit un grand rituel républicain : le vote du budget.
Un cérémonial solennel où ministres et députés s’agitent comme des Frères au moment du banquet, sauf qu’ici, la soupe est budgétaire, et chacun se bat pour la plus grosse louche.
Sous la voûte étoilée de l’Assemblée, les colonnes gauche et droite s’affrontent dans une loge où le compas semble souvent détraqué et l’équerre un peu tordue.
Les uns veulent tailler la pierre de la dépense, les autres polir le bloc de la dette — mais tous finissent par sculpter un monument à la gloire du déficit.

Le Grand Architecte du Budget, lui, s’appelle Article 49.3, et il descend du ciel à chaque désaccord, tel un ange armé d’un compas divin, rappelant à tous que la Lumière vient d’en haut — du perchoir, précisément.
On parle alors de confiance nationale, mais c’est surtout la foi aveugle dans les colonnes du Journal Officiel qui sauve la mise.
Dans nos loges, nous apprenons à mesurer, à équilibrer, à ne pas dépenser sans raison — bref, à construire avec justesse.
Dans les temples de la République, on apprend surtout à additionner les promesses et à soustraire la responsabilité.
Heureusement, la fraternité, elle, ne coûte rien… pour l’instant.
Alors, que le budget soit voté ou imposé, souvenons-nous de cette vieille maxime maçonnique :
Ce n’est pas le montant qui compte, mais la mesure.
Et si vraiment la situation devient critique, peut-être faudra-t-il convoquer un conseil des Maîtres du Trésor, histoire de replacer le bon sens — et l’équerre — au centre du temple national.
Billet d’humeur maçonnique – GADLU.INFO, octobre 2025




