“Voilà donc un fou sans Dieu poursuivant le fou de Dieu jusqu’au bout du monde.”
Un écrivain rationaliste face au mystère
Publié le 3 septembre 2025 chez Actes Sud, Le Fou de Dieu au bout du monde est une œuvre déroutante, à la fois reportage, confession philosophique et aventure spirituelle.
Son auteur, Javier Cercas, connu pour ses récits hybrides mêlant réalité et fiction (Les Soldats de Salamine, L’Imposteur, Terra Alta), s’y confronte à ce qu’il a toujours fui : la foi.
Le point de départ est saisissant : un écrivain athée, anticlérical revendiqué, embarque pour la Mongolie avec le pape François. Sa mission ? Lui poser la question la plus intime et la plus universelle :
« Ma mère reverra-t-elle mon père après sa mort ? »
Un voyage aux confins de la foi et de la raison
Cercas se décrit comme un “impie rigoureux”. Rien ne le prédisposait à dialoguer avec le pape. Et pourtant, le Vatican lui ouvre exceptionnellement ses portes, lui garantissant une liberté totale de ton et de pensée – fait inédit dans l’histoire moderne.
Le récit prend la forme d’un voyage initiatique, à la fois géographique et métaphysique, où la Mongolie devient le décor symbolique d’une quête intérieure.
Au fil des pages, le dialogue entre le sceptique et le croyant révèle bien plus qu’un débat théologique : une exploration radicale du doute, du besoin de croire, et de la fragilité de la condition humaine.
Un “roman sans fiction” : la vérité plus forte que l’invention
Sous-titré par certains critiques “roman sans fiction”, Le Fou de Dieu au bout du monde brouille les frontières entre reportage, autobiographie et méditation existentielle.
Cercas y convoque son style habituel – rigoureux, ironique, lucide – pour approcher le mystère de la foi sans le travestir.
Le livre se lit comme un page-turner spirituel : chaque échange entre l’auteur et le pape devient une joute intellectuelle, un miroir tendu à nos propres contradictions.
C’est moins un dialogue de positions qu’un affrontement entre deux humanités, deux manières d’espérer – celle de la foi, et celle du doute.
LE FOU DE DIEU AU BOUT DU MONDE — JAVIER CERCAS FACE AU PAPE FRANÇOIS : UN DIALOGUE AU SOMMET ENTRE RAISON ET FOI
Le pape François, l’homme derrière le symbole
Le texte révèle un pape humain, subtil, parfois malicieux, qui parle avec sincérité du mal, de la mort et de la miséricorde.
Loin des formules convenues, François répond sans dogmatisme, souvent par des récits, des gestes ou des silences.
Cercas, en rationaliste curieux, découvre un interlocuteur qui ne cherche pas à convaincre, mais à écouter, à dialoguer.
Le résultat est bouleversant : deux hommes que tout oppose s’accordent sur l’essentiel – la dignité du doute et la quête du sens.
Un livre universel sur la croyance et la transmission
Au-delà du face-à-face avec le pape, ce texte est un livre sur la filiation : sur la mère qui demande, sur le père disparu, sur le fils qui cherche une réponse qu’aucune science ne peut donner.
La foi y devient un prétexte pour parler de l’amour, de la mort et de la mémoire, ces mystères qui unissent croyants et incroyants.
Un événement littéraire et spirituel
Avec Le Fou de Dieu au bout du monde, Javier Cercas signe l’un de ses livres les plus intimes et les plus audacieux.
En se confrontant à la foi sans la trahir, il prouve qu’il est possible de dialoguer sans prosélytisme, d’explorer le sacré sans renier la raison.
Ce voyage au bout du monde est aussi un voyage au bout de soi-même – un rappel que, face à l’inconnu, nous sommes tous un peu “fous de Dieu”.
Informations pratiques
- Titre : Le Fou de Dieu au bout du monde
- Auteur : Javier Cercas
- Traducteurs : Aleksandar Grujicic & Karine Louesdon
- Éditeur : Actes Sud
- Parution : 3 septembre 2025
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